Dény Security investit 1 M€ dans la modernisation de son usine de la Somme

C’est l’histoire de Charles Dény qui, en 1884, réinvente la serrure en imaginant un système de verrouillage à base de rondelles qui permet de fonctionner avec des clés “passe-partout” partiels et généraux. Une véritable révolution pour un “bijou” mécanique qui n’a depuis jamais été égalé. Pour preuve, depuis la création de l’entreprise, ce sont presque 50 000 organigrammes qui ont été ouverts, et les plus anciens, sont toujours opérationnels. La fiabilité et la longévité de cette technologie encore 100 % mécanique tient au nombre de combinaisons possibles : 6²¹.

Mais le fabricant, qui depuis s’est spécialisé dans la sécurisation de lieux souvent appelés “sensibles”, n’est pas du style à se reposer sur ses lauriers de notoriété. Depuis 2018, il multiplie les investissements en R&D de son site industriel de Saint-Blimont (80) pour garder une longueur d’avance. En test depuis septembre 2021, le système Squelette Inox Standardisé (SIS), qui a demandé une enveloppe budgétaire de 550 k€, vise à augmenter la résistance au crochetage du cylindre Maison. Pour cela, de nouvelles cinématiques plus précises sur les leviers de sécurité et à une standardisation de la production de certaines pièces auparavant ajustées à la main ont été mises en place. Résultat : une certification A2P 3*.
Afin d’assurer la protection des organigrammes de ses clients pour les années à venir, Dény Security a déposé un nouveau brevet qui protège la future clé Dény contre la copie légale. Pour cela, l’ensemble cylindre et clé combine deux éléments mécaniques. D’une part, un obturateur situé à l’entrée du cylindre intégrant un ressort qui le garde fermé, et d’autre part, une forme spécifique du nez de la clé qui permet d’actionner l’obturateur et d’entrer dans le cylindre. Intégré au système SIS, cette nouvelle technologie protège la future clé contre la copie jusqu’en 2039.
 

Si la fabrication des cylindres, de par la précision et la minutie demandées, ne peut être industrialisée, celle des clés était possible grâce aux grands progrès réalisés par la robotique ces derniers années. Ainsi, l’investissement dans un robot de taillage de clés s’est imposé afin d’automatiser et de réduire des opérations auparavant manuelles, réalisées sur différents postes, et ainsi fluidifier le process et le rendre plus flexible.
Cette nouvelle machine (d’un coût de 350 k€) installée en juin dernier et testée jusqu’à la fin de l’année 2023, dispose d’un bras robotisé armé de 2 pinces qui est au centre des opérations (marquage, usinage, nettoyage, finition, tri). Travaillant en autonomie sur 300 clés, il permet de tailler totalement une clé au nouveau brevet en 90 secondes (au lieu de 6 minutes auparavant) sur un seul poste de travail. Autre avantage de ce robot baptisé Deylta, la possibilité de faire des chanfreins pour un passage plus doux de la clé et de relier le codage directement au service organigramme en mode zéro papier.