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Pavé tok

Blåkläder réduit son empreinte écologique grâce aux textiles teints dans la masse

Stéphane Vigliandi
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Blåkläder - Workweat et haute-visibilité.

Si le dioxyde de carbone est inodore et sans couleur, l’iconique marque suédoise spécialisée en workwear veut en venir à bout pas à pas. Elle a décidé d’adopter une nouvelle technique pour confectionner ses vêtements de travail.

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Dans l’édition 2023 de son rapport développement durable, deux chiffres – symboliques – ressortent en matière d’impact de l’activité du groupe Blåkläder. Rien moins que 353 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) et 43 millions de litres d’eau économisés en un an. Comment ? En remplaçant les fibres traditionnelles par des fibres teintes dans la masse pour certaines de ses collections de vêtements.

DG du groupe, Anders Carlsson rappelle que « la teinture traditionnelle nécessite de grandes quantités d’eau, de produits chimiques et beaucoup d’énergie. Nous sommes propriétaires de notre production et pouvons donc rapidement opérer une transition lorsque de nouvelles méthodes plus respectueuses de l’environnement sont mises au point et testées ».

Blåkläder est passé progressivement aux fibres synthétiques teintes dans la masse* utilisées aujourd’hui dans environ 400 vêtements. « Les économies réalisées par article représentent environ 50 à 100 g équivalents de CO2 et environ 10 litres d’eau. Concrètement, la teinture dans la masse signifie que les pigments de couleur sont ajoutés lors de la production de la fibre au lieu de teindre le textile fini avec la couleur souhaitée dans le cadre d’un processus nécessitant de grandes quantités d’eau et de produits chimiques », détaille le fabricant.

Cette méthode peut d’ailleurs être utilisée pour de nombreux types de fibres synthétiques telles que le polyester, le polyamide et le modacrylique.
* Fibres synthétiques très performantes aux propriétés ignifuges. 

60 %, c’est le taux minimum d’emballages carton réutilisé pour les produits Blåkläder.

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Anders Carlsson estime d’ailleurs que « davantage d’acheteurs devraient s’enquérir de la manière dont un producteur peut s’adapter aux méthodes de production les plus durables du marché, et ne pas se contenter de regarder les émissions de chaque article de vêtement ». Et de préciser que « nous réalisons une plus grande différence en changeant un seul matériau dans un grand segment de la ligne de vêtements que si nous devions créer une collection durable distincte ».

Désormais, Blåkläder annonce qu’il continuera à substituer les matériaux par des équivalents teints par le “dope dyed” (voir encadré ci-dessous). Ce processus utilise jusqu’à 90 % de produits chimiques en moins par rapport aux techniques traditionnelles. À cet égard, le manager convient que « la transition durable ne se fait pas en un jour, mais en évaluant chaque détail de la chaîne de valeur ».

Le fabricant travaille ainsi « en permanence à l’optimisation du processus de fabrication pour s’assurer qu’il prend le plus grand soin possible de la planète ». La quasi-totalité des vêtements Blåkläder sont fabriqués dans ses usines dont beaucoup sont alimentées l’énergie solaire et ont été certifiées Leed (Leadership in Energy and Environmental Design*). Cette certification tient compte, entre autres, de l’efficacité énergétique, l’utilisation de l’eau et les émissions de CO2 lors de la construction et du cycle de vie des bâtiments.
* Leadership en matière de conception énergétique et environnementale des produits.

À propos du “dope dyed”

Signifiant “teinture au filage”, ce processus d’injection des couleurs et pigments consiste à infuser la couleur au cœur de la fibre des fils teints dans la masse. Le textile est fabriqué par tissage de ces fils, ne nécessitant plus de nouvelle opération de teinture. Le processus réduit de 40 % les rejets d’effluents, de 55 % la consommation d’énergie et de 20 % les GES (gaz à effet de serre). En outre, une baisse de 55 % de la consommation de vapeur peut être obtenue via la teinture dans la masse.

Stéphane Vigliandi
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