Le solaire aussi se met au bas carbone

Le bilan carbone d’un panneau chinois se situe aux alentours de 750 kgCO₂/kWc. Un poids qui dépend de nombreux facteurs, dont la quantité de matériaux utilisée ou le poids carbone de l’énergie employée pour les process industriels. Grâce à des éléments « made in France », le CEA-Ines a réussi à limiter le bilan à seulement 317 kgCO₂/kWc, soit moins de la moitié des capteurs chinois. Le secret ? Associer différentes solutions de haute-technologie pour parvenir à un produit « premium » à faible impact environnemental.

Les scientifiques se sont concentrés sur les aspects les plus critiques : l’épaisseur des plaquettes de poly-silicium (réduite de 25 %) et leur origine (Allemagne et Norvège), les cellules à consommation optimisée d’indium et d’argent, la face avant du panneau en verre lui aussi plus fin (2 mm) et le cadre aluminium remplacé par une matière végétale (bois). Enfin, une approche de conception anticipant le recyclage a conduit les experts à choisir « des encapsulants thermoplastiques et backsheet sans fluor, d’origine européenne ». L’institut de recherche ajoute : « Pour garantir un rendement élevé, qui est également un levier critique, l’interconnexion des cellules par procédé ‘paving’ (ou ‘gapless’) a été privilégiée (…) en créant un chevauchement de 1 mm entre les cellules, tout en gardant les rubans d’interconnexion. Cela permet de densifier le panneau et d’augmenter sa puissance au m² ».

Résultat, le panneau affiche une puissance de 566 Wc grâce à des cellules hétérojonction d’un rendement qui tutoie les 23 %. Restent deux questions : celle de la possibilité d’industrialisation de ces procédés délicats d’une part, et celle de la pertinence économique de ces panneaux solaires « haut de gamme » face aux capteurs chinois à bas coût.