[Volets roulants] Liébot déroule ses ambitions avec sa nouvelle usine Eureka 2
L’industriel a inauguré le 12 octobre dernier l’extension de l’usine de Clisson, en Loire-Atlantique. Sa ligne dorénavant complètement automatisée doit permettre de doubler la capacité de production de volets roulants. D’ici à 2026, l’ETI familiale souhaite atteindre les 200 000 unités par an.
Une enveloppe globale proche des 11,5 M€ ! L’investissement est à la hauteur des ambitions du groupe Liébot*. Baptisé Eureka 2, le projet industriel concerne cette fois-ci une nouvelle unité de production de volets roulants. Le but ? Moderniser les process de fabrication et doubler d’ici à 2026 les capacités de production à destination de ses filiales françaises dont les marques K.Line, MéO et Wibaie.
Courant 2016, le groupe vendéen lançait à Clisson ses premières productions de volets roulants dans l’ancien site MC France ; une société reprise en 1990 et devenue MéO. L’usine est alors baptisée Eureka. Illustration de la stratégie amont du groupe, cet investissement répondait à la nécessité de sécuriser les approvisionnements et ne pas freiner la forte croissance de K.Line dont 30 % des fenêtres sont équipées de volets roulants.
« Nous nous fournissions auprès de Bubendorff et de SPPF. Nous avions besoin de plus de capacités et ils n'étaient pas en mesure de répondre à nos besoins », argumente Jean-Pierre Liébot, le président du groupe éponyme. Néanmoins, un partenariat stratégique a été noué avec SPPF qui lui fournit sa technologie.
* L’entreprise détient douze sociétés et est présente dans deux secteurs d’activité : les fenêtres industrielles en aluminium, PVC, bois-aluminium ; les façades.
Un volet roulant toutes les… 3 minutes
Le chantier d’Eureka 2 a démarré en 2021. Complexe, l’opération de démolition-reconstruction dans un bâtiment en activité a finalement débouché sur un site de 12 000 m² contre 5 500 m² à l’origine. Dotée de beaux volumes et lumineuse, cette usine est recouverte de panneaux photovoltaïques qui couvrent aujourd’hui 75 % de ses besoins en électricité.
L’investissement de 11,5 M€ est dédié en grande partie à l’automatisation à 100 % des process industriels. La nouvelle ligne intègre la fabrication de lames aluminium débitées à la largeur du tablier. Ce qui permet d’éliminer les chutes de production.
Sur 140 m de long, le dispositif enchaîne, sans rupture de flux, le profilage des lames aluminium à partir de bobines, l’ajout de mousse polyuréthane, l’assemblage, l’enroulage du tablier et le stockage. Les process ne nécessitent aucune intervention manuelle jusqu’au montage du tablier dans le coffre.
Cette absence de manutention réduit la pénibilité du travail des opérateurs, améliore leur sécurité et la qualité tout en limitant les accidents de production et augmente la productivité. Désormais, un volet roulant sort toutes les 3 minutes en bout de chaîne. L'empreinte environnementale du volet roulant est par ailleurs réduite via le poste Transport – auparavant, les lames aluminium étaient importées du sud de l’Espagne − et la réduction des chutes.
Industrialisation et automatisation très poussées de la nouvelle usine répondent également aux difficultés de recrutement en “Pays nantais”. Après extension, l’effectif du site Eureka 2 est resté constant; à hauteur de quatre-vingt collaborateurs. À plein régime, l’usine pourrait fonctionner avec des équipes de cent à cent-vingt salarié.e.s.
Que devient Eureka 1 ?
Le site historique reste en activité pour des commandes spécifiques. « Cet atelier traditionnel et souple sert notamment pour produire des tabliers PVC et les “moutons à cinq pattes”. Industrialiser à 100 % était compliqué et coûteux », confie Christian Chevrel, le directeur général des activités amont du groupe Liébot.
Monté jusqu’à 110 000 volets roulants produits sur Eureka 1, l’unité de fabrication devrait atteindre le seuil des 125 000 unités d’ici à la fin de l’année.