K.Line affiche de fortes ambitions pour décarboner ses process industriels

Thierry Goussin
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Ligne de production K.Line

Avec son plan de transition environnementale baptisé “K.Line Planet”, le fabricant de menuiseries entend s’inscrire dans les objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Fruit d’un partenariat avec le groupe familial Fineiral, la future fonderie d’aluminium Coralium sera l’une des clés de voûte de sa feuille de route.

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K.Line mobilise toutes ses énergies en vue de réduire son impact environnemental. Filiale du groupe familial Liébot, la marque installée aux Herbiers, près de La Roche-sur-Yon (Vendée), vient de dévoiler K.Line Planet : son plan de transition environnemental. Une démarche qui, aujourd’hui, porte la patte de Christophe Klotz, le directeur RSE et Environnement du groupe depuis janvier 2023.

Mais, le bilan carbone de la société vendéenne mené en 2020 − sous la houlette de son responsable Environnement, Mickaël Onillon − est à l’origine du plan stratégique K.Line Planet. Revendiquant figuré parmi les premiers industriels français du secteur à réaliser bilan carbone et plan de transition, le leader national des menuiseries est d’ailleurs accompagné par l’Ademe pour élaborer et formaliser son processus de décarbonation.

« Rôle majeur à jouer »

Selon K.Line, son bilan carbone pour la seule année 2019 a montré qu’il émettait 208 340 tonnes de CO2eq/an (tonnes CO2 équivalent) sur l’ensemble de sa chaîne de valeur ; l’amont étant responsable de 80 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).

La stratégie choisie a donc consisté à impliquer tout l’écosystème du fabricant (fournisseurs, transporteurs, clients revendeurs et utilisateurs finaux) et à agir sur tout le cycle de vie des menuiseries. « En tant que leader du marché de la menuiserie en France, nous avons un rôle critique et majeur à joue », concède Olivier de Longeaux, le directeur général de K.Line.

Cette mobilisation collective sera d’autant plus nécessaire qu’en interne, les objectifs − corrélés à ceux de la SNBC − s’avèrent extrêmement ambitieux. À savoir : -30 % d’émissions de GES en 2030 et -80 % à l’horizon 2050.

En 2023, un tiers des distances parcourues pour livrer les menuiseries K.Line le seront avec du HVO (huile végétale hydrotraitée). Ce qui devrait permettre de réduire de 50 à 90 % les émissions de GES.

Fenêtres 100 % démontables et valorisables

K.Line Planet se décline en cinq axes prioritaires et vingt chantiers principaux. Avec, pour chacun, un chef de projet pour suivre finement la trajectoire de réduction des impacts environnementaux. Au sein des six sites industriels K.Line, des avancées significatives ont déjà été réalisées : déchets industriels revalorisés à 86 %, réduction de 28 % des consommations de gaz entre 2021 et 2022, flotte de chariots élévateurs qui a basculé du gaz à l’électrique, installation de Leds, incitation au covoiturage des salarié.e.s, etc.

Côté innovations et nouveaux produits, K.Line est engagé dans une démarche d’écoconception avec un objectif de solutions 100 % démontables et 100 % valorisables ; chaque nouvelle gamme se devant d’avoir une empreinte carbone plus faible que celle qu’elle remplace. Pour y parvenir, le fabricant de menuiseries va s’attacher à mobiliser tout son écosystème, notamment ses fournisseurs amont.

C’est le cas pour les fenêtres aluminium, mais aussi pour les volets roulants et le vitrage, à travers une collaboration avec Saint-Gobain Glass. Les transporteurs − souvent proches des sites de K.Line et partenaires historiques − sont parties prenantes dans les efforts engagés. Ce poste représente près de 6 % des émissions de GES de K.Line.

K.Line a commencé à sensibiliser son réseau de poseurs Experts Rénovateurs aux produits dont les intrants sont issus de la déconstruction.

Déconstruction : les professionnels à mobiliser

Autre sujet mobilisant tous les partenaires de l’industriel : la question des emballages et des déchets. Depuis 2019, par exemple, 35 000 palettes en bois ont été collectées. Le taux de collecte devrait atteindre les 20 % à la fin de l’année.

La marque affiche par ailleurs son ambition de sortir du plastique d’emballage et de livraison au cours des cinq prochaines années. d'accompagner ses clients sur le dossier de la réutilisation. « Nos emballages deviennent les déchets de nos clients. L’idée est d’en récupérer la totalité », annonce Christophe Klotz. Même volonté à propos des menuiseries en fin de vie avec l’objectif de voir les clients les démonter et les rediriger vers les filières de recyclage de l’aluminium et du verre − 100 % des produits étant issus de la déconstruction.

En outre, K.Line a commencé à sensibiliser ses experts rénovateurs sur le sujet. « Nous souhaitons embarquer nos clients et sommes conscients que cela prendra du temps. Les habitudes sont longues à changer dans le Bâtiment, mais nous avons été agréablement surpris par l’écho positif suscité par les ateliers déjà lancés », constate Jean-Pierre Liébot, le président du groupe éponyme. 

En Vendée, la fonderie bas carbone Coralium sur les rails

Pour atteindre ses objectifs ambitieux, K.Line a décidé d’agir plus directement sur son approvisionnement en matières premières. En 2021, la société a créé à Saint-Vulbas (Ain) son usine ExAL spécialisée dans l’extrusion des profils aluminium où le process est 50 % moins énergivore que le s extrusions traditionnelles. Une nouvelle étape majeure va être franchie avec l’ouverture de la fonderie aluminium bas carbone Coralium.

Dévoilé en juin 2022 par les familles Liébot et Corre (propriétaire du groupe Fineiral), le projet tient le timing annoncé. Les travaux préparatoires à la future usine de 9 600 m² ont été lancés début septembre 2023. Avec, le 5 septembre, la plantation d’un acacia symbolique pour marquer le démarrage du chantier.

Jugé unique en France, le site industriel effectuera en un même lieu, à Sainte-Hermine (Vendée), les opérations de tri et de fonderie d’aluminium issu de chutes de production et de la déconstruction.

L’aluminium recyclé émet en moyenne 95 % de CO2eq/an en moins que l’aluminium primaire.

Cette matière première jusqu’ici part pour l'essentiel hors de France. La première coulée est prévue pour janvier 2025 avec une capacité de production annuelle de 40 000 tonnes de billettes. Ces billettes alimenteront les sites des deux entreprises fondatrices de Coralium, mais également les nombreux acteurs de la menuiserie présents dans le Grand Ouest. Soixante emplois seront créés.

Depuis 2022, l’investissement initial est passé de 30 à 42 M€ en raison du contexte inflationniste et de l’intégration de technologies plus pointues. Reste que dans le cadre du plan France 2030 et de l’appel à projet “Métaux critiques”, la fonderie Coralium a obtenu 9 M€ d’aides de l’État (5,4 M€ en subventions et 3,6 M€ de prêts).

Le projet doit permettre à K.Line d’avancer rapidement dans ses objectifs bas carbone. « Réussir Coralium est vital pour réussir notre plan de transition écologique », résume Christophe Klotz qui pilote RSE et du groupe Liébot.

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Management des groupes Liébot et Corre.
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Chantier de la fonderie Coralium.
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Management K.Line.
Thierry Goussin
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