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Pavé tok

Ces applis qui veulent faciliter la reprise des chantiers

Grégoire Noble
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Vérification de la bonne distanciation des ouvriers, contrôle du port des équipements de protection, preuve de désinfection des surfaces… les applications des smartphones vont être nombreuses sur les chantiers du bâtiment. Plusieurs startups ont travaillé dans l’urgence pour développer des fonctionnalités utiles aux entrepreneurs. Tour d’horizon.

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Alors que se profile le déconfinement, le retour sur les chantiers reste problématique malgré la parution de plusieurs guides de préconisations sanitaires à mettre en œuvre par l’OPPBTP et certaines organisations professionnelles (comme le pôle Fenêtre de la FFB qui a sorti une fiche spécialisée dédiée à la « Pose de menuiseries extérieures, vérandas, protections solaires et fermetures chez le particulier »). La reprise des travaux est en effet difficile à concilier avec des mesures d’éloignement entre les individus, de respect du port de masques et gants à usages uniques ou de désinfection des outils et des surfaces. C’est pourquoi de nombreuses sociétés se sont rapidement mises au travail pour proposer des applications dédiées ou de nouvelles fonctionnalités à des solutions déjà existantes, afin de répondre à ces problématiques nouvelles.

C’est notamment le cas de Bativigie, plateforme logicielle de lutte contre le travail illégal, qui s’est enrichie d’une extension « Coronavigie ». Cette option permettra de vérifier la conformité du port des équipements de protection pour chaque intervenant d’un chantier. Frédéric Pradal, le fondateur, explique : « Très concrètement, lors d’un contrôle, l’opérateur en charge de celui-ci va systématiquement procéder à une vérification visuelle de la présence des EPI attendus. Si un défaut est constaté sur un intervenant, celui-ci ne pourra pas accéder au chantier ou au site. Une déclaration d’incident est activée sur notre plateforme, avec notification simultanée au donneur d’ordre et à l’entreprise de l’employeur. Cette dernière devra alors s’assurer que son salarié dispose des équipements nécessaires et en adopte le bon port ». Un élargissement de la conformité des travaux en somme. La nouvelle version de l’application, d’ores et déjà disponible au téléchargement, sera gratuite pour les utilisateurs de la plateforme Bativigie/Activigie.

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Employés éloignés = salariés bien protégés

Autre problématique, celle de l’éloignement des employés les uns des autres. Pour y parvenir, Ubudu a mis au point un « Assistant de distanciation sociale » (SDA), dispositif électronique simple qui sonnera lorsque deux individus équipés s’approcheront d’un peu trop près. La société qui précise fournir « des solutions de sécurité et d’efficacité en utilisant des technologies de localisation depuis 2011 », a réorienté sa R&D en mars 2020 pour développer ce SDA autorisant leurs porteurs à connaître à tout moment le bon respect de leur sécurité. En option, Ubudu donnera accès à l’historique des alertes afin de remonter, le cas échéant, une chaîne de contamination en retraçant les contacts accidentels d’une personne finalement testée positive. Techniquement, le petit boîtier portable fonctionne en permanence. Il repose sur la technologie UltraWide Band de mesure de distance, précise à 10 cm. La réactivité de quelques millisecondes génère une vibration du boîtier, plus une alarme sonore et lumineuse. Le SDA possède 24 heures d'autonomie et se recharge sur une prise USB. Avantage : aucune infrastructure d’appui n’est nécessaire et la distance de sécurité est paramétrable. Enfin, une option permet une alerte à distance via une application mobile. François Kruta, le pdg d'Ubudu souligne : « Avec plus de 10 000 boîtiers Ubudu SDA en pré-commande, nous avons lancé une production massive afin de pouvoir livrer les premiers clients en mai. Nous travaillons déjà avec nos partenaires pour servir rapidement le plus grand nombre d'entreprises ».

Rolland Melet, l’infatigable créateur de 360SmartConnect, une solution de traçabilité utilisée notamment pour créer le béton connecté, s’est lui aussi penché sur la question de la sécurité sanitaire. Après s’être penché sur une attestation de déplacement dérogatoire interactive permettant aux professionnels d’intervenir chez les particuliers, avec ajout d’un QR-Code permettant un contrôle par simple scan d’un smartphone, il s’est attaqué à la question de la décontamination des surfaces avec 360Safe&Clean. « Pour assurer la reprise de l’activité, en tant que responsable je dois m’assurer que tous les locaux, engins et outils partagés sont régulièrement désinfectés. Le Guide de l’OPPBTP précise ce qu’il faut faire », détaille la brochure. Pour les bases de vie, bungalows de chantier et dépôts ou ateliers, les surfaces de contact les plus usuelles devront être nettoyées toutes les 2 heures. Pour les véhicules et engins partagés, après chaque usage. « Il faut tout nettoyer et à des fréquences différentes, vérifier et prouver que c’est fait ! ». Un potentiel casse-tête. Ce à quoi Rolland Melet répond : la traçabilité universelle est adaptée au contrôle de désinfection. Les emplacements sont, au préalable, repérés par des marqueurs 360SC qui indiquent leur état. La personne en charge du nettoyage signalera les actions entreprises sur son smartphone. En cas de dépassement du délai de 2 heures entre chaque désinfection, une alerte sera envoyée au gestionnaire du site, entraînant une réaction rapide. Plus aucun oubli ne sera possible.

Des outils pour plus de transparence

Signalons deux autres solutions en ligne pour faciliter la vie des artisans du BTP. D’abord Wizzcad Reprise Chantier, application gratuite, qui digitalise les formulaires de sécurité de l’OPPBTP et les met à disposition des coordinateurs sécurité-santé pour autoriser la réouverture du chantier si toutes les prescriptions sont respectées. Enfin, mentionnons la plateforme StopCovid19.fr mise en place gratuitement par la société Mirakl, qui permet aux professionnels en 1re ligne de rentrer en contact avec des producteurs et distributeurs de produits utiles comme les masques et blouses, afin de fluidifier l’approvisionnement et de rendre plus transparents les prix.

Grégoire Noble
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