PUM poursuit ses efforts, de sa supply chain à la décarbonation
Spécialiste des canalisations en plastique pour les métiers du BTP, l’enseigne de Saint-Gobain engage une réorganisation en profondeur de se process ; notamment en matière de logistique. Venant compléter sa base logistique de Chartres pour les produits plus facilement transportables, un nouveau hub national ouvrira en 2024 à Marseille. Le parcours client va également évoluer. Aperçu de la stratégie.
PUM vient de dévoiler ses principaux axes de développement allant de la logistique jusqu’à sa décarbonation. Avec une logique de croissance durable. À l’occasion d’un point presse qui s’est tenu le 21 mars, Sibylle Daunis-Opfermann, la directrice générale de PUM, a rappelé que « nous avons un peu plus de 80 000 clients professionnels aujourd’hui. C’est 15 000 de plus qu’il y a quatre ans ».
Un « formidable essor » que l’enseigne de Saint-Gobain Distribution France (SGDB) doit à son fonctionnement omnicanal. « Dans l’ADN de PUM, il y a vraiment cette continuité entre le client et son binôme commercial », explique la dirigeante. Ce binôme commercial se compose d’un commercial itinérant et d’un commercial sédentaire basé à l’agence.
Et si « le digital nous a permis de développer ces ouvertures de comptes, parfois sans qu’un contact physique ne se noue, un client sur deux qui ouvrait un compte chez PUM n’était pas contacté systématiquement par le binôme dès son arrivée », déplore la DG du négoce.
Entre 15 et 20 % des clients de PUM sont dans une logique de digitalisation dans leur parcours d’achats.
PUM & Vous opérationnel à Reims
Courant février dernier, le point de vente rémois a mise en place le dispositif PUM & Vous : une cellule de support dédiée à l’arrivée de nouveaux clients professionnels. Ceux-ci sont contactés dès l’ouverture de compte par des collaborateurs du distributeur. But visé ? Sonder leurs besoins et attente en vue de les diriger vers l’agence la mieux adaptée à leurs demandes.
Le dispositif se complète par une réorganisation des points de vente existants. Au cours des deux dernières années, cinq sites supplémentaires ont été implantés dans différentes régions, tandis que huit autres ont été relocalisés dans des bassins d’activité plus appropriés aux besoins des professionnels.
Au sein du réseau, la refonte des zones chaudes s’est accompagnée par l’implantation de nouvelles offres. À titre d’illustration : le concept Sani+ fournit un complément d’approvisionnement en produits sanitaires (robinetterie, paroi de douche, ballons d’eau chaude, etc.) ; celui-ci étant disponible dans une quinzaine d’agences actuellement.
En termes de digitalisation du parcours client, le distributeur a mis en service depuis la fin 2022 PUM Scan. Comme c’est déjà le cas en grande distribution alimentaire, l’artisan est muni d’une douchette pour effectuer ses achats en autonomie. Là encore, il est entre autres question de « gain de temps au quotidien ».
Trente libres-services sur 200 ont déjà été réaménagés pour un investissement de l’ordre de 7 M€ par an.
« Robustesse » de la supply chain
Autre levier activé ? Le maillage logistique national et en région va être renforcer. « Tout n’est rien sans une logistique extrêmement robuste », confie la directrice générale de l’enseigne. D’une « logique centralisée en 2016 », PUM va donc poursuivre son adaptation aux flux de livraison sans cesse plus conséquents.
La démarche cible en particulier les grandes agglomérations où − pour des raisons de foncier plus contraint et de coûts d’exploitation − les agences sont de taille plus réduite. Au sein du réseau, « il y a à la fois des petits artisans en camionnette, des clients du TP avec de gros camions, des fournisseurs qui font livrer, et au milieu, nos collaborateurs en chariot élévateur dans les cours. Cela crée de l’attente pour nos clients, donc de l’insatisfaction », constate Sibylle Daunis-Opfermann.
Autant d’irritants qui peuvent créer « le sentiment que tout n’est pas très bien orchestré et complètement discipliné », juge-t-elle d’ailleurs. En vue d’optimiser flux et demandes de livraison, des pools de camions ont déjà été mis en place à Paris, Lyon et Marseille.
Maillage de livraisons plus fin
Reste que PUM met en œuvre dès cette année sa nouvelle feuille de route logistique. Un scénario qui s’écrit en deux actes. Avec, primo, la création de bases logistiques, qui stockeront 6 500 références petits produits et livrables en express tous les jours par camion. L’une d’entre elle est déjà opérationnelle à Chartres. Ce sera courant 2024 pour la seconde basée en périphérie de Marseille.
Secundo, ces deux hubs nationaux vont pouvoir approvisionner d’ici à 2025 les six centres de livraison d’une capacité de stockage d’environ 700 références de produits volumineux et pondéreux (chambres béton, rouleaux géotextiles, tubes, etc.).
Deux sites doivent être en activité en région parisienne, un à Bordeaux au cours de cet automne, un autre à Toulouse, Lyon, puis Marseille. À travers ce nouveau schéma, PUM souhaite mieux mutualiser l’ensemble de sa flotte transport des agences de l’agglomération où elle se trouve. Avec des tournées de livraison dès 7h00.
D’ici à 2025, les hubs nationaux de Chartres et Marseille doivent être en capacité d’approvisionner les six centres régionaux de livraison de PUM.
Gestion des eaux : le “la” de la stratégie commerciale
Dans un contexte de changement climatique et de récurrence des périodes de canicule, la filière du BTP prend à bras le corps le dossier de la gestion des eaux − un marché qui draine environ 60 % en valeur de l’activité de PUM.
Selon les calculs de Sybille Daunis-Opfermann, « une maison individuelle dispose d’une toiture d’environ 120 m² en moyenne ; ce qui correspond à un logement de 90-100 m². En installant un système de récupération d’eau pluvial, on peut récupérer jusqu’à 72 m3 sur cette toiture ».
Côté décarbonation, outre les transports (voir encadré ci-dessous), PUM a mis en œuvre en 2021 une jauge écologique de son plan de vente en affichant la part de matières recyclées dans les produits industriels. « On a démarré avec 250 articles il y a deux ans. Aujourd’hui, il y en a 3 900. Ce qui représente aujourd’hui presque 20 % de notre offre. Ce n’est pas négligeable ! », se félicite Sibylle Daunis-Opfermann.
Environ 55 % des consommations d’eau d’un ménage (soit 2,5 personnes en moyenne) ne nécessiteraient pas d’eau potable (WC, linge, vaisselle, jardin, etc.).
Si le distributeur commercialise déjà une palette assez large de solutions techniques (adduction d’eaux potables, systèmes de régulation et de débordement des réseaux, stockage et dépollutions d’eaux de pluie, etc.), l’enseigne vient de lancer le concept AquaPUM : un aquatextile destiné à stabiliser le sol entre la terre meuble et un nid de gravier, tout en accompagnant l’infiltration des sols, doté d’enzymes capables de dépolluer les flux mêlés à des hydrocarbures.
C’est dans cet esprit que PUM envisage de plus en plus mener des campagnes de sensibilisation auprès des collectivités sur les infiltrations des eaux. Le base logistique de Chartres sert d’ores et déjà de “démonstrateurs”.
“Verdir” le parc automobile
Via le programme “Pure” (“Pour un réseau engagé”), le distributeur a déjà engagé des actions pour réduire l’impact CO2 de sa flotte. Dans le cadre de la stratégie “Net Zéro Carbone” déployée par le groupe Saint-Gobain, il vise le seuil des -60 % d’émissions carbone liées aux transports. À ce jour, 97 % de ses camions roulent au gasoil et 83 % des chariots au gaz. Beaucoup de choses vont êtes testées comme le B100, le bio-GNV.
Autre axe de décarbonation : la mise en place de la jauge écologique, affichant la part de matières recyclées dans les produits industriels. « On a démarré avec 250 articles il y a deux ans. Et aujourd’hui on en a 3 900. Cela représente aujourd’hui presque 20 % de notre offre, ce n’est pas négligeable », commente Sibylle Daunis-Opfermann.