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Des EnR toujours plus compétitives

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] Au petit jeu des comparaisons, les renouvelables sont en train de prendre l’avantage sur les sources conventionnelles comme le gaz, pour produire de la chaleur ou de l’électricité. L’Ademe vient de publier son étude sur « Le coût des énergies renouvelables en France » qui démontre une baisse continue des différentes filières solaires, éoliennes ou biomasse. Tour d’horizon.

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L’éolien et les centrales photovoltaïques sont, aujourd’hui, des moyens de production électriques compétitifs : sur la période 2015-2020, leurs coûts ont largement baissé, de -18 % pour la première technologie et -40 % pour la seconde. La production d’un mégawattheure (MWh) coûte aujourd’hui entre 50 et 71 € pour l’éolien terrestre et entre 45 et 81 € pour le solaire posé au sol. À titre de comparaison, une centrale à gaz cycle combiné fait osciller ce chiffre entre 50 et 66 €. L’Ademe, qui a mis à jour son étude sur les énergies renouvelables, explique : « Dans ce contexte, les soutiens publics se réduisent significativement, mais leur rôle assurantiel reste important pour permettre l’accès à des financements à bas coût ».
Pour l’éolien offshore, dont les premiers parcs seront opérationnels avant 2025, il a été convenu un tarif d’achat de 44 €/MWh pour le parc de Dunkerque, attribué en 2019. Un montant qui démontre la compétitivité de cette source d’électricité alternative. L’agence de la maîtrise de l’énergie ajoute : « A l’horizon de 2050, grâce aux progrès technologiques et aux économies d’échelle, les coûts de production des installation EnR devraient encore diminuer et ainsi être compris entre 24 et 54 €/MWh, excepté pour l’éolien flottant (58-71 €/MWh) ». Cette dernière technologie, qui n’est actuellement qu’en phase d’expérimentation, attendra pour être plus compétitive.

L’ennemi, c’est le gaz extrait du sol


Du côté du chauffage et de la production de chaleur, les solutions bois tiennent la corde. L’étude de l’Ademe note que dans l’habitat individuel, les coûts de production d’un MWh sont compris entre 62 et 129 €, contre 129-161 €/MWh pour le fioul et 99-115 €/MWh pour le gaz. Les pompes à chaleur géothermiques, les coûts sont un peu plus élevés, en moyenne entre 81 et 126 €/MWh, de même que pour les pompes à chaleur air/eau (87-143 €/MWh). Cette fois, le rapport explique : « Le développement des solutions EnR chez le particulier nécessite le maintien des aides publiques. En effet, même les solutions les plus compétitives (bois, géothermie) peinent à se développer à cause de barrières freinant le passage à l’action (le coût d’investissement initial est particulièrement élevé) ». La situation est un peu différente dans le collectif. Hors subvention, le gaz restera le plus économique pour alimenter des chaudières (51-85 €/MWh). La biomasse (51-96 €/MWh), le solaire thermique (64-165 €/MWh) et la géothermie de surface (88-140 €/MWh) resteront coûteux. En revanche, pour les communes équipées de réseau de chaleur, le raccordement d’un immeuble permettra de bénéficier des prix nettement inférieurs offerts par la géothermie profonde (15-55 €/MWh) ou par la récupération de chaleur lors de l’incinération de déchets ménagers (15-29 €/MWh). Plus lointaine, la perspective d’alimenter des réseaux de chaleur au moyen de grandes installations solaires thermiques au sol, pourrait afficher un objectif de coût inférieur à 40 €/MWh. Mais les experts préviennent : « Compte tenu de la faiblesse du prix du gaz, les soutiens publics restent indispensables pour garantir la compétitivité des filières EnR tant dans le collectif qu’en milieu industriel ».
Face à cette compétition contre le gaz, l’Ademe recommande de soutenir activement la filière biogaz, plus chère, « mais nécessaire pour verdir le réseau ». Elle note que, parmi toutes les solutions examinées, l’injection sera le mode de valorisation le plus économique avec une valeur cible comprise entre 72 et 112 €/MWh. Mais ce coût, très supérieur à celui du gaz fossile, n’intègre pas certains bénéfices environnementaux comme l’élimination de biodéchets agricoles ou le retour au sol de matières organiques sous forme d’engrais de substitution. L’Ademe conclut : « Qu’il s’agisse d’électricité ou de chaleur, ces baisses des coûts et la compétitivité croissante qui en résulte sont un des résultats positifs et attendus des politiques de soutien mises en place en France. De plus en plus matures (...) les EnR représentent aujourd’hui une opportunité économique, énergétique et écologique dans les territoires. La grande diversité des filières permet de répondre et de s’adapter aux différents besoins ». En 2019, l’ensemble des technologies des renouvelables employaient plus de 86 000 personnes dans l’Hexagone, pour un chiffre d’affaires conséquent de 26 Mrds €.

G.N.
Grégoire Noble
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