Inertie et déphasage
Alors comment se faire une réelle opinion par rapport à tous ces discours qui peuvent déstabiliser les professionnels quand il s’agit de choisir l’isolant le plus adapté à certaines contraintes, ou à trouver le plus polyvalent. Pour cela, nous nous sommes adressés à un bureau d’études ayant pignon sur rue, le cabinet Pouget Consultants en la personne de Rodrigue Leclech, responsable du pôle Construction. Selon lui, « aucune étude précise ne détermine réellement si un matériau isolant est notoirement plus performant que l’autre pour le confort d’été. Et quand on parle d’inertie, celle-ci peut être contre-productive lors des canicules prolongées, lorsque la nuit, le bâtiment continue à évacuer le surplus de chaleur accumulée pendant la journée, sans pouvoir réellement se refroidir lors de la période nocturne ». Pour limiter ce phénomène de saturation, il est nécessaire de refroidir les structures lourdes du bâtiment pendant la nuit (dalles, refends…) en favorisant un rafraîchissement accéléré pendant la nuit.Néanmoins, dans ce cas de figure, un bâtiment disposant d’une faible inertie sera plus performant car il pourra se refroidir plus efficacement pendant la nuit, où la température baisse sensiblement.Pour appréhender de manière plus efficace cette préoccupation qui ira croissante avec les années, la nouvelle réglementation (RE 2020) pourrait modifier certains moteurs de calculs. « En lieu et place du l’actuelle TIC (température intérieure conventionnelle) qui ne tient pas réellement compte des contraintes liées au confort d’été, le législateur étudie la possibilité de la remplacer par la “Dies” pour durée d’inconfort d’été statistique », explique encore Rodrigue Leclech. Ce paramètre, actuellement en test au sein du CSTB, fera intervenir diverses notions, encore à l’étude, mettant en évidence la nécessaire adaptabilité des us et coutumes d’une région à l’autre.