Isoler un parquet déjà posé : quelles options pour l’artisan ?

, mis à jour le 03/07/2025 à 12h05
Image
parquet environnement

Conserver un parquet existant tout en améliorant les performances thermiques ou acoustiques du plancher est une demande fréquente en rénovation, notamment dans les logements anciens ou patrimoniaux. Mais comment améliorer ses performances thermiques ou acoustiques sans tout démonter ? Questions clés et choix techniques selon le contexte du chantier.

 

Partager sur

Première étape : un état des lieux indispensable

Avant de se lancer, une analyse approfondie de la situation s’impose avec quelques questions :

  • Image
    parquet ancien

    Type de parquet : parquet massif cloué, parquet collé ou parquet flottant ? Le mode de pose influence les marges de manœuvre.

  • Support : le plancher repose-t-il sur une dalle béton, des lambourdes sur solives, ou une structure bois ancienne (plancher porteur) ?
  • Accès par le dessous : existe-t-il un vide sanitaire, une cave, un sous-sol ou un plafond démontable ?
  • État du sol existant : humidité, stabilité, grincements, affaissements ? Une isolation risque d’aggraver des désordres si ces éléments ne sont pas traités.
    Hauteur disponible : y a-t-il une tolérance à une rehausse du sol (si pose par-dessus) ?

À noter : Si le parquet repose sur un plancher bois ancien, il faudra aussi vérifier les entraxes des solives et la portance avant tout ajout de charge (isolant, chape sèche, etc.).
Ces critères déterminent les solutions techniques envisageables, et si une isolation sans dépose est réaliste.
 

Thermique ou acoustique : quel objectif

Il est essentiel de définir les attentes du client dès le départ car le  choix du système dépend de la finalité attendue. On peut retenir ces trois scénarios fréquents :

  • Objectif thermique : L’objectif est de réduire les déperditions par le plancher, surtout en cas de pièces non chauffées sous-jacentes (cave, garage…).
    Isolants adaptés : laine de bois semi-rigide, liège expansé, panneaux en polyuréthane, ouate de cellulose en vrac.
  • Objectif acoustique : On vise ici à limiter les bruits d’impact (chocs) et/ou les bruits aériens entre étages.
    Parmi les matériaux recommandés, citons les sous-couches acoustiques résilientes, mousse polyuréthane alvéolaire, fibre textile recyclée, panneaux composites multicouches.
  • Double objectif : Souvent recherché dans l’ancien ou en copropriété. Il faudra alors trouver un compromis entre performance thermique et traitement acoustique.
    Solutions mixtes : ouate + membrane acoustique, panneaux bois + résine résiliente, chapes sèches isolantes avec sous-couche.

Trois solutions sans retirer le parquet

  • Isolation par le dessous
    Accessible depuis une cave ou un garage, cette méthode consiste à poser un isolant sous le plancher (panneaux rigides ou souples). C’est souvent la plus efficace, notamment en maison individuelle. 
    - Pose de panneaux rigides ou semi-rigides entre les solives ou sous la dalle.
    - Fixation par suspentes, chevilles ou colle selon le support.
    - Un pare-vapeur est souvent requis côté chaud.
  • Remplissage sous parquet
    S’il existe un vide sous le parquet (parquet sur lambourdes), un isolant en vrac peut être injecté à travers de petites ouvertures. Attention à l’humidité et à la ventilation : le vide doit être sain.
    - Injection de ouate de cellulose, de billes de polystyrène expansé, de granulés de liège ou de mousse isolante.
    - Perçage à intervalles réguliers entre les lames.
    - Nécessite un vide sain, sec et ventilé.
  • Sous-couche périphérique
    Pour un parquet flottant, il est parfois possible d’insérer une sous-couche acoustique en périphérie, sous les plinthes. L’impact est modeste mais peut améliorer le confort en collectif.
    - Dépose partielle des plinthes.
    - Insertion d’une bande résiliente en mousse polyéthylène ou liège.
    - Réduction des bruits de choc en périphérie.

Les bonnes pratiques et erreurs à éviter

Même avec une isolation réussie, et sans dépose, l’efficacité dépend de l’étanchéité à l’air.  Quelques gestes clés à ne pas négliger : 

  1. Refaire les joints périphériques entre le parquet et les murs : mastic acrylique ou mousse compressible
  2. Calfeutrer les passages de gaines ou tuyaux : bourrage étanche (mousse, silicone, bande résiliente)
  3. Pare-vapeur côté chaud en cas de risque de condensation
  4. Contrôle hygrométrique avant et après chantier (taux d’humidité du bois < 12 % recommandé)
  5. Isoler un vide non ventilé : risque de condensation, moisissures, pourrissement
  6. Choisir une sous-couche trop mince ou non adaptée → inefficacité ou dégradation rapide
  7. Trop espérer d'un système mince : attentes clients déçues
     

Les aides financières mobilisables

- MaPrimeRénov : possible si isolation par le dessous ≥ 3 m²·K/W (plancher bas)
- Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : primes bonifiées pour les ménages modestes
- Crédit d’impôt / TVA réduite : sous conditions
- Entreprise RGE obligatoire pour la plupart de ces aides

En résumé : 5 questions à poser au client

1. Le parquet est-il démontable ou doit-il absolument être conservé ?
2. Y a-t-il un accès par le dessous ?
3. L’objectif est-il thermique, acoustique ou les deux ?
4. L’état du parquet permet-il une intervention sans risques ?
5. Peut-on garantir l’étanchéité et la pérennité du système choisi ?
 

Journaliste depuis plus de 20 ans, Marie-Laure dirige les rédactions du Pôle Bâtiment de Zepros depuis 2014, pilotant contenus et événements autour des enjeux de transition écologique, numérique, réglementaire et d’innovation.
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire