[E-commerce] Des ambitions (désormais) nationales pour la plateforme CMesMat.fr

Stéphane Vigliandi
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EN PHOTOBientôt cinq ans après son lancement, le site marchand CMesMat revendique travailler avec un peu plus de 600 points de vente sur l’ensemble du territoire métropolitain et autant de points de retrait en drive. Pour livrer sur chantier sous 48 heures, ses négoces partenaires dispose d’une flotte cumulée de plus de 3 000 camions de livraison.

[Zepros Négoce] Opérationnelle depuis l’été 2016, la plateforme marchande spécialisée sur les marchés des matériaux de construction étend progressivement son influence au-delà de la région parisienne. Et revendique déjà plus de 600 points de retrait en négoce sur tout le territoire. Point d’étape avec Souryan Augé, son responsable e-commerce et marketing digital.

Avec une hausse de trafic on-line de l’ordre de +45 % l’an dernier, CMesMat.fr est aujourd’hui « une plateforme de plus en plus prisée par les bricoleurs lourds, mais aussi des artisans du Bâtiment », confie Souryan Augé qui pilote le site marchand depuis août 2018. En face pourtant, la concurrence est rude, voire “féroce”. À commencer par le leader du Bricolage : en 2021, Leroy-Merlin a gagné le statut d’enseigne préférée des Français selon la récente étude annuelle du cabinet Ernst & Young. C’est aussi sans compter les coups de butoir de certains pure-players comme ManoMano Pro ou l’arrivée du britannique Screwfix en France. « En 2016, lorsque des adhérents CMEM ont lancé le site CMesMat, il s’agissait de récupérer des parts de marché prises par les GSB auprès de nos deux cibles : les professionnels et les bricoleurs lourds », rappelle le manager de la plateforme qui revendique toutefois être « le premier négoce en ligne ». Côté trafic ? Un flux de l’ordre de 20 000 visiteurs uniques par mois en 2020. « Depuis le début de cette année, nous sommes plutôt sur une tendance mensuelle d’environ 30 000 à 35 000 visiteurs uniques », observe Souryan Augé. Quant au ticket moyen, il serait de 820 € en 2020 avec les clients BtoC. En outre, au cours des dix-huit derniers mois, une centaine de points de vente d’adhérents affiliés à CMEM ont rejoint de façon opérationnelle la plateforme CMesMat. À quelques jours de la prochaine AG de la SNE-CO* qui exploite ce site marchand, début juin, son responsable E-commerce, Souryan Augé, se veut donc serein. « Notre business-model est le bon ! », affirme cet expert en stratégie d’acquisition de trafic (SEO : search engine optimisation).

* SNE-CO est la société d’exploitation du site CMesMat.fr. Dotée d’un capital de 1,36 M€, cette SAS dont le siège social se trouve dans l’Essonne, a été créée en septembre 2014. Son président est la société d’exploitation Le Holloco SA : un adhérent Starmat (membre de CMEM) et Algorel du Val-d’Oise.

D’ailleurs, dans un communiqué diffusé au début du printemps (le tout premier depuis la création du site !), CMesMat rappelait que si sa plateforme est « initialement très francilienne et plutôt tournée vers les bricoleurs lourds, elle réalise désormais plus de 50 % de son activité en province et revendique 30 % de clientèle professionnelle ». La montée en charge, elle, doit se poursuivre. « Sur les quelque 1 500 agences que représente actuellement CMEM [environ 2 Md€ HT d’achats pour un CA ventes cumulés de 5 Md€ HT en 2020 réalisés par ses 17 membres dont 12 en France*], une soixantaine de points de vente supplémentaires vont venir renforcer le maillage territorial d’ici à la fin 2021 – essentiellement dans le Grand Est, le Sud-Ouest et le Sud-est », souligne Souryan Augé. Grâce à ce coup d’accélérateur et « un partenariat toujours plus étroit avec les adhérents CMEM », la direction de CMesMat estime qu’à la fin de l’année, la plateforme digitale devrait être en mesure de « proposer ses services à 80 % de la population française ». D’ici là, la société d’exploitation SNE-CO et ses cinq collaborateurs devraient continuer à enrichir entre autres l’assortiment dans l’univers du second œuvre pour « s’ouvrir à certaines spécialités comme le carrelage par exemple ». En parallèle, « le travail se poursuit pour renforcer l’offre stratégique en toiture-charpente (±30 % du CA ventes du site), gros œuvre (±25 %) et bois-panneaux », prévient Souryan Augé. Le site qui propose aujourd’hui un plan de vente global d’environ 300 000 références, s’appuie sur la base BDoubleWin (302 fournisseurs à ce jour) : il s’agit de la mégabase de données que la super-centrale CMEM déploie au fil de l’eau depuis 2014. Quant à appuyer plus fort sur le curseur des matériaux biosourcés (Dossier en pages 24-26 ) ? « C’est bien sûr un axe stratégique pour tous les négoces. L’offre existe sur notre site po-ur répondre à la demande croissante du marché. Des membres de CMEM ont déjà commencé à se spécialiser sur ce segment », constate-t-il. Mais, à ce jour, seule une dizaine de négoces travaillant avec CMesMat bénéficieraient d’« une culture forte » dans l’univers des éco-matériaux. Les lignes devraient pourtant bouger. En attendant, le manager qui définit le site marchand comme « un apporteur d’affaires » pour les négociants indépendants membres de CMEM, a un objectif en tête : « Ramener via notre plateforme toujours plus d’artisans [des TPE et PME en diffus essentiellement] vers une distribution de négoce ». Stéphane Vigliandi

* Notamment les groupements France Matériaux, Mat+, Matnor, Nébopan, Starmat, Sylvalliance, Tout Faire… Seuls les points de vente implantés en France métropolitaine utilisent la plateforme CMesMat.

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