
<Focus 6/10> « Ne pas freiner la dynamique »

Avec près de 7 900 installations tertiaires de plus de 50 kW en France, le bois-énergie joue un rôle essentiel dans la transition énergétique. Déjà largement intégré aux réseaux de chaleur et à l'industrie, il contribue à la réduction des émissions de CO₂ et à l'autonomie énergétique des territoires. Clarisse Fischer, déléguée générale du Cibe, revient sur son développement et ses perspectives à l’horizon 2030.
Le bois-énergie s'est développé depuis les années 2000 dans le collectif, principalement via les réseaux de chaleur dont il a contribué fortement au verdissement, mais aussi dans l'industrie et dans une moindre mesure le tertiaire. Il s'agit d'un levier de décarbonation mature, reproductible et d'autonomie énergétique. Il permet la valorisation de ressources territoriales et diversifies : co-produits de la sylviculture, de l'industrie, entretien des parcs, haies, jardins, bois en fin de vie, avec des rayons d'approvisionnement inférieurs à 100-200 km.
Quelque 7 900 installations de plus de 50 kW maillent l'ensemble du territoire français, et évitent d'ores et déjà l'émission de 6,5 Mt de CO₂ fossile, en dynamisant l'emploi local et en réduisant la précarité énergétique. Avec plus de 6 000 installations de moins de 1 MW sur tout le territoire, le parc français s'est développé sur un maillage local permis par une structuration de l'approvisionnement. Cette présence du bois-énergie dans toute la métropole connaît des dynamiques régionales différentes qui s'accentueront à horizon 2030 du fait de la disparité des besoins : densité de population et industrielle notamment. Ce développement devra s'appuyer sur des plans d'approvisionnement élargis et maîtrisés pour des installations à fort rendements.
Les objectifs bois-énergie ont été atteint à 77 % pour la PPE précédente malgré un prix des énergies fossiles bas sur la période considérée. L'approvisionnement a pu se faire y compris pendant les conditions difficiles des crises traversées (Covid et énergétique). Aujourd'hui une dynamique est lancée qu'il est important de ne pas freiner. Le projet de Stratégie française pour l'énergie et le climat (SFEC) proposé par le Secrétariat général à la planification écologique en juillet dernier prévoit un objectif national de production de chaleur en 2030 de 74 TWh/an. Cet objectif est en cohérence avec les travaux que le CIBE a engagé en parallèle de la rédaction de la SFEC sur le bois-énergie collectif, industriel et tertiaire à horizon 2030, en lien avec ses partenaires de la chaleur renouvelable. Cette trajectoire est ciblée sur des secteurs clés à décarboner, dont les projections sont issues d'hypothèses distinctes et spécifiques pour chacun de ces usages prenant en compte leur développement national historique, leur dynamique de développement actuelle et leur potentiel de développement : 45 TWh pour les besoins industriels ; 20 TWh pour les réseaux de chaleur ; 9 TWh pour les chaufferies dédiées aux bâtiments.
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