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Pavé tok

Eqiom : ses valeurs, ses ambitions

Marc Wast
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Comme le temps passe ! Ça fait déjà 4 ans que, suite à la fusion de Lafarge et de Holcim, Holcim France est devenue Eqiom, après le rachat de la filiale par le groupe irlandais CRH. Et cela fait maintenant 3 ans que Roberto Huet occupe la présidence de l’entreprise.

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 Un dirigeant très discret mais qui a souhaité reprendre la parole pour expliquer sa vision d’Eqiom pour les prochaines années.

« Pour pérenniser l’entreprise, nous devons nous reposer sur des valeurs fortes et des ambitions que ne le sont pas moins, explique Roberto Huet. Au-delà des mots qui pourraient passer pour un slogan marketing, nous nous attachons réellement aux sujets qui touchent aussi bien les collaborateurs que les clients : prévention/sécurité, confiance, engagement et proximité - auxquels s’ajoute une adaptabilité aux exigences réglementaires et aux changements dans la manière de prescrire, de produire et de vendre des produits toujours aussi performants mais plus respectueux de l’environnement ».

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Quid des ciments du futur ?C’est une préoccupation majeure des fabricants du secteur. Avec l’expérimentation E+C- qui va déboucher sur la future RE2020, l’attente de la nouvelle réglementation béton et l’émergence sur le marché d’industriels qui proposent des ciments dits “verts”, proposer des solutions écoresponsables et mettant en avant l’économie circulaire devient incontournable.« Déjà, à l’époque d’Holcim France, nous avons travaillé longuement à l’élaboration de ciments à faible impact énergétique, mais nous nous sommes rendus à l’évidence que les technologies de ruptures sont très rares, surtout si l’on doit conserver toutes les performances des produits en termes de résistance, par exemple, décrit le dirigeant. Comme le “zéro clinker” n’est pas chose aisée, je continue de croire aux ciments composés (notation CEM VI) qui sont une bonne synthèse pour répondre aux défis que doivent relever notre industrie ». Pourtant, Eqiom est plutôt bien placé dans la course aux solutions écoresponsables. Leader sur le CEM III (avec 50 % de laitier et 50 % de clinker), le fabricant revendique un facteur clinker de 65 % contre 75 % en moyenne nationale, ce qui est déjà une belle performance. « Nous souhaitons encore gagner 15 % d’ici 2030 pour arriver à une part de 50 % de clinker à cette échéance, espère Roberto Huet. Nous travaillons également sur d’autres moyens pour contribuer à la réduction du CO2 dans la construction en préconisant à bon escient des solutions intégrant des bétons performants (haute résistance pour réduire la quantité de matière première ou encore isolant) pour éviter ou tout du point limiter l’impact des équipements techniques qui consomment beaucoup d’énergie ».
Objectifs : recyclage, croissance et digitalQui dit économie circulaire, dit obligatoirement recyclage. Partenaire du programme Recybéton, Eqiom a beaucoup œuvré sur le sujet puisque aujourd’hui, l’entreprise peut se targuer de réutiliser 80 % des bétons issus de la déconstruction. Les derniers 20 % étant plus difficiles à atteindre car ce sont des bétons qui nécessitent un important travail de tri en amont. « À ce sujet, nous participons à des chantiers expérimentaux dans le Nord (avec le concours de la métropole lilloise), pour la réutilisation de béton concassé dans la fabrication de béton sur place », se félicite le président.Pragmatique, le grand patron ne cache pas sa volonté de continuer à prendre des parts de marché au niveau national. « Nous sommes un assez solide numéro 3 dans l’ouest du pays alors que nous n’y étions pas présents il y a 10 ans, revendique Roberto Huet. Actuellement, nous menons une réflexion sur les granulats, activité qui demeure sous-représentée dans notre chiffre d’affaires (moins de 15 %) si on la compare à ce qu’elle était à l’époque de Holcim. Avec le groupe CRH, nous ne nous interdisons pas d’observer les possibilités de croissance externe qui pourraient donner un bon coup d’accélérateur à notre croissance ».La croissance passe d’ores et déjà par une augmentation notable des bétons techniques (surtout ceux à haute résistance) alors que les bétons isolants ne semblent pas avoir la place qu’ils mériteraient. « Par contre, le béton S4 (sans ajout d’eau) est un véritable succès puisqu’il représente un peu plus de 50 % de l’ensemble des bétons que nous commercialisons ». Les professionnels sont sensibles à ses avantages qui permettent une mise en œuvre plus aisée, plus rapide et moins génératrice de litiges ultérieurs.Enfin, du côté du digital, Eqiom a mis les bouchées doubles depuis quelque temps. « Notre application Digibéton, encore en cours de déploiement, répond à une vraie demande de nos clients en termes de transparence sur la logistique. Avec ce service, chaque livraison est tracée, ce qui permet d’organiser de façon efficace le travail tout en optimisant les flux. Elle intègre même une interface avec les procédures de fabrication. Bien sûr, toute la documentation est dématérialisée. S’y ajoutent Digicem qui facilite l’échange de données avec les clients ainsi qu’une grande évolution de notre CRM qui va autoriser une relation plus rapide et plus fluide avec notre portefeuille clients », conclut Roberto Huet. Marc Wast
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Eqiom France en quelques chiffresCA 2018 : 600 M€Effectif : 1500 personnesInfrastructures : 3 cimenteries et 4 centres de broyageNb de centrales à béton : 115 + 10 mobiles
Marc Wast
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