Les produits de la construction restent positifs en 2019 et 2020

Grégoire Noble
Image
Partager sur
[Zepros Bâti] L’année 2019 aura finalement été meilleure qu’anticipé par les adhérents de l’Association française des industries des produits de construction, portée surtout par les travaux publics. Pour 2020, l’atterrissage se fera en douceur, avec une légère croissance. Détails.
L’inquiétude qui régnait au début de 2019 a cédé la place à de bonnes nouvelles : d’après l’enquête d’opinion menée auprès des professionnels des produits de la construction, adhérents à l’AIMCC, l’année écoulée a été plutôt positive, que ce soit dans le bâtiment (+1,2 %) et les TP (+10 %) spécialement grâce au Grand Paris Express. Hervé de Maistre, le président de l’association, confirme : « L’année a été meilleure qu’anticipé ». L’activité industrielle a progressé de plus de 3 % pour près de la moitié des répondants au sondage, tandis que seuls 10 % ont connu un fléchissement. Jacques Manzoni, qui préside le groupe de travail Économie, analyse : « Près de 93 % des industriels du gros œuvre ont vu leur activité progresser contre 72 % de ceux du second œuvre ». Entre les deux, le secteur des équipements a bénéficié d’une croissance limitée dans 86 % des cas. L’AIMCC souligne que la consommation et la confiance des ménages sont de retour, que le chômage a été légèrement résorbé et que l’inflation est restée maîtrisée.

Des perspectives toujours orientées à la (légère) hausse
Mais quid de 2020 ? Toute la filière des produits de la construction anticipe une phase de tassement : environ 30 % des professionnels estiment que leur activité stagnera mais 57 % restent toutefois positifs quant à leurs perspectives, sur un rythme moins soutenu qu’en 2019. « Nous avons évité le pire, nous avons poursuivi notre progression », résume Jacques Manzoni. Les besoins de recrutements devraient donc également se stabiliser en 2020, selon une grande majorité de répondants (73 %). Tous les profils de postes resteront recherchés, de l’ouvrier à l’ingénieur, en passant par le technicien, les difficultés de recrutements persistant. Interrogés sur les freins qu’ils rencontrent, les dirigeants évoquent le manque de demande, la contraintes réglementaires ou financières et d’autres facteurs comme les importations, les transports ou la concurrence. Quant aux conditions pour une reprise durable, ils insistent sur le nécessaire retour des marges, faute de quoi les capacités d’investissement et d’innovation des entreprises françaises sera grevé. Ils mettent également l’accent sur la stabilité réglementaire, juridique et fiscale, évoquant notamment la question d’une demande de la Commission européenne de... faire réécrire toutes les normes dans les 5 ans. Une injonction que ne goûtent pas les entreprises pour qui cette évolution non souhaitée du Règlement des produits de construction (RPC) représenterait une dépense de plusieurs millions d’euros. Ils proposent que ce devienne une directive européenne, qui sortirait du champ de la Commission, ou que son évolution ne se fasse qu’à la marge.
Sur les préoccupations principales de l’année, la filière liste les questions environnementales liées à l’économie circulaire et la rénovation énergétique des logements, l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation RE 2020 avec l’incorporation de l’empreinte carbone ainsi que le développement des compétences afin de mieux appréhender les nouveaux usages numériques. Quant à la formation, l’AIMCC souligne le besoin de développer des partenariats et précise avoir signé un Engagement développement emploi compétence (EDEC) avec le ministère de l’Emploi, la CFE-CGC Sidérurgie et la Capeb. Les industriels continueront donc à aller de l’avant en 2020.

G.N.
Grégoire Noble
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire