Top100 Zepros Négoce : Entretien avec Philippe De Beco (FNAS)

Jérémy Becam
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« Trouver le bon équilibre entre digitalisation et proximité »
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Après plusieurs mois de confinement, Philipe De Beco, président de la FNAS, est revenu sur Zepros sur l'impact de cette crise sanitaire sur le secteur mais aussi sur les prochains dossiers à venir au sein de la fédération.

Comment la profession a-t-elle vécu 2019 ?

Alors que nous annoncions, lors de notre Convention nationale le 23 mai 2019, que nous pensions avoir amorcé une phase de décroissance en 2018, l’année 2019 a finalement été à nouveau une année de croissance. Les ventes ont en effet augmenté au global de 5,3 % en 2019 par rapport à 2018. Néanmoins, l’activité n’a pas suivi une croissance linéaire avec une progression plus marquée au printemps et en décembre. Les performances n’ont pas non plus été les mêmes d’une famille à l’autre. En effet, nous avons constaté une augmentation plus forte dans la catégorie du chauffage, avec de très bons résultats pour la famille des EnR et de la climatisation, par rapport à celle du sanitaire ou de la plomberie.

Les événements marquants en 2019 pour la Fnas ?

Courant 2019, le conseil d’administration de la Fnas a décidé de donner une nouvelle dimension à sa section canalisation, et a confié sa présidence à Michel Cattet, vice-président de la Fnas déjà en charge de la section sanitaire. Son rôle est de donner une vision plus approfondie de ce marché en nouant des liens étroits avec les différents acteurs. 2019 a également vu le déploiement du format d’échange de données dématérialisées Fab-Dis au sein de la filière sanitaire-chauffage comme l’a montré le succès du “Fab-Dis Day” consacré à ces familles de produits le 1er octobre dernier. Nous avons également été très mobilisés par le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, et sur son volet de la REP Bâtiment. Nous restons très vigilants sur sa mise en œuvre et sur les obligations qui pèseront sur les distributeurs professionnels.

L’année dernière, la Fnas mettait en avant la nécessité d’aider les distributeurs à travailler sur les salles d’exposition. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Les distributeurs professionnels travaillent en effet simultanément sur plusieurs axes pour faire évoluer leurs showrooms. Ils cherchent à proposer des produits moyen/haut de gamme qu’ils mettent en avant au travers de mises en situation soignées afin de se démarquer de la concurrence des GSB et d’internet. Ils sont également amenés à recevoir le consommateur final dans leurs showrooms tout en prenant soin à ce que l’installateur reste au cœur de cette relation B2B2C ou B2C2B. Plusieurs de nos adhérents développent des concepts novateurs en ce sens. Les envies de rénovation, y compris des salles de bains devraient se développer. Nous comptons également sur le déploiement du dispositif d’adaptation du logement au vieillissement d’Action Logement.

Où en est le rapprochement avec d’autres fédérations professionnelles comme la FDME ?

Le rapprochement structurel entre la Fnas et la FDME avance bien. La crise sanitaire que nous venons de traverser a démontré toute l’importance d’être soutenus par une fédération forte et représentative. Les adhérents de la Fnas et de la FDME appellent donc ce rapprochement de leurs vœux au plus vite afin de pouvoir unir leurs forces. Alain Fragnaud, le président de la FDME, et moi-même y travaillons avec nos conseils d’administration respectifs. Nous espérons finaliser ce rapprochement très rapidement maintenant.

Craignez-vous, comme de nombreux acteurs, une rentrée difficile ?

Nous partageons bien évidemment les nombreuses incertitudes des acteurs de la filière. En effet, même si la reprise se passe pour le moment dans de relatives bonnes conditions, nous restons très prudents. Nos adhérents essaient d’anticiper les divers scenarios possibles, du plus optimiste au plus pessimiste. Dans tous les cas, la baisse brutale du chiffre d’affaires que nos adhérents ont connue entre mars et mai 2020 impactera fortement leurs résultats 2020, les obligeant à une gestion très prudente de leur entreprise. Dans le cadre du troisième projet de loi de finances rectificative, notre fédération a œuvré auprès des sénateurs et des parlementaires pour tenter d’obtenir que les dispositifs de soutien aux entreprises, et notamment la prise en charge du chômage partiel, évoluent graduellement, et non brutalement. Nous avons également pris attache avec le Medef pour faire remonter jusqu’au ministère de l’Économie et des Finances les problématiques rencontrées par nos entreprises avec les assureurs-crédit, certaines ayant été fortement dégradées ainsi que leurs clients.

Comment inciter les particuliers à entamer de nouveaux travaux ? Comment accompagner les installateurs ?

L’unité au sein de notre filière du Bâtiment et la solidarité de ses acteurs les uns envers les autres représentent des valeurs d’autant plus importantes qu’elles seront essentielles pour répondre aux grands enjeux qui s’annoncent pour tous dans ce contexte à la fois de reprise économique et de transition énergétique. Nos adhérents ont l’habitude de communiquer régulièrement auprès de leurs clients installateurs. Ils l’ont fait pendant la crise sanitaire concernant les différentes aides économiques que le gouvernement a mises rapidement en place pour soutenir les entreprises. Ils le feront lorsque le gouvernement aura annoncé son plan de relance de l’économie et les différents dispositifs liés à la rénovation énergétique des bâtiments qui seront proposés dans ce cadre. Ils pourront alors travailler ensemble à des partenariats pour répondre aux demandes des particuliers qui auront besoin d’accompagnement technique en plus de l’accompagnement financier que pourront leur apporter les aides du gouvernement. De plus, comme je l’expliquais précédemment, nos adhérents s’appuient sur le dispositif d’adaptation des logements au vieillissement d’Action Logement pour développer leur activité sanitaire.

Recueilli par J. Becam

Jérémy Becam
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