Ma PrimeRénov' enfin dévoilée  : les barème et aides par types de travaux

Image

« Tous les Français pourront bénéficier de MaPrimeRénov' pour améliorer la performance énergétique de leur logement à partir du 1er janvier 2021 » : cette petite phrase lâchée au cœur de l’été par Emmanuelle Wargon avait fait naître beaucoup d’espoir chez tous les acteurs de la rénovation des logements. Seront-ils satisfaits ou au contraire déçus par le système et les barèmes dévoilés ce 5 septembre par le ministère ?

Du côté des bonnes nouvelles, c’est donc la confirmation définitive de trois évolutions du dispositif : l’accessibilité à l’ensemble des propriétaires, quels que soient leurs revenus, qu’ils occupent leur logement ou qu’ils le mettent en location, et l’ouverture aux copropriétés. Autre piste qui avait été évoquée et est désormais inscrite dans les textes, la création d’un nouveau forfait Rénovation Globale pour encourager les travaux qui permettent un gain énergétique de plus de 55 %.

Enfin, le plan de rénovation s’appuiera aussi sur deux bonus supplémentaires : l’un axé « sortie de passoire » doit accélérer la lutte contre les passoires thermiques ; l’autre, « bonus BBC », à l’autre extrémité du spectre, récompensera les logements qui atteignent les étiquettes énergétique B ou A.

MaPrimeRénov’ devient en effet la principale aide à la rénovation énergétique en remplaçant totalement le CITE et elle peut aussi se cumuler aux Certificats d’économie d’énergie (CEE°), dont les différents “coups de pouce” pour l’isolation ou le remplacement de chaudière. Petit rappel, contrairement au crédit d’impôt, cette aide forfaitaire est versée en une fois, dès la fin des travaux, et non l’année suivante. Et pour une plus grande transparence, les ménages peuvent connaître le montant avant même de débuter leurs chantiers.

Ce cadre général établi, quelles sont les modalités concrètes d’application ? Tout d’abord quatre grandes catégories de foyers sont créées en fonction des revenus, chacune portant une couleur : dans l’ordre croissant des revenus ce sont les couleurs bleu, jaune, violet et rose qui ont été retenues. Ces barèmes varient à la fois en fonction du nombre de personnes dans le foyer et selon que l’on habite en Île-de-France ou dans le reste du pays.

Par exemple, dans la tranche bleue, un couple avec deux enfants dans une maison classée F bénéficiera d’une aide de 15 900 € (prime + bonus + CEE) sur un coût de travaux de 18 000 € pour remplacer sa chaudière fioul par une chaudière à granulés bois. Un couple avec deux enfants, cette fois dans la tranche rose, (plus de 61 000 euros de revenus en Ardèche), recevra 7 900 euros pour une rénovation globale (remplacement d’une chaudière à gaz par une chaudière à très haute performance énergétique (THPE), isolation des combles, des planchers et des murs par l’extérieur et installation d’un système de ventilation). Pour un coût total de 34 200 euros, l’aide est ainsi décomposée : 3 500 € pour un forfait rénovation globale, 150 € pour le forfait AMO (inclus dans MaPrimeRénov’), 3 900 € dans le cadre du coup de pouce CEE Rénovation globale, et enfin 500 € de bonus Bâtiment Basse Consommation (BBC).

Sans entrer dans le détail des montants par types de travaux (voir les tableaux ci-dessous), on notera quand même que pour l‘ensemble des tranches, l’isolation des combles perdus ou des planchers bas, les PAC air/air, les thermostats avec régulation et les radiateurs électriques performants ne sont pas éligibles à la Prime Rénovation, mais restent bénéficiaires des CEE. En synthèse toujours, et pour ce qui est des revenus les plus élevés, MaPrimeRénov ne couvre que l’isolation des murs et celle de la toiture.

Cette nouvelle version de MaPrimeRenov et, plus globalement, de l’ensemble du plan de relance de la rénovation énergétique vise à accélérer la massification des chantiers. « Un dispositif plus clair, plus simple » martèle le ministère. Un autre enseignement a pu être tiré des expériences précédentes : la nécessité d’un accompagnement efficace. L’Anah et le réseau des conseillers Faire doit en être le bras armé. La création d’un forfait AMO (assistance à maîtrise d’ouvrage) répond aussi à cette problématique. À partir du 1er janvier prochain, une partie de l’accompagnement pourra en effet être financée par MaPrimeRénov’. Ce financement sera de 150 euros. Mais cet accompagnement devra être effectué par une entreprise différente de celle qui fait les travaux.

Pour parachever l’édifice, un nouvel outil devrait venir définitivement rassurer les propriétaires dans leur envie de travaux. Un simulateur baptisé Simul'Aid€s est désormais disponible sur le site faire.gouv.fr (simulaides.ademe.fr ), pour obtenir une estimation du montant de l’accompagnement en seulement quelques questions.