L’isolant dont aurait rêvé Haussmann pour ses immeubles parisiens

Grégoire Noble
Image
Partager sur

[Chantier] L’entretien du patrimoine architectural parisien, avec toutes ses spécificités, est une importante question. Les immeubles haussmanniens, avec leur toiture mansardée qui mêle ardoises sur le brisis et zinc sur le terrasson, en sont le parfait exemple. Ces constructions, qui datent de la seconde moitié du 19e siècle ont toujours été habités et n’ont pas été correctement entretenues ou alors ont, au contraire, parfois subi des interventions mal réalisées. Ce qui entraîne des dégradations et une perte de confort pour les résidents. Les combles de ces constructions, occupés par des chambres de bonnes, peuvent ainsi se montrer difficiles à chauffer en hiver et étouffantes en été… Sans compter d’éventuels défauts d’étanchéité à l’eau susceptibles d’amener de l’humidité à l’intérieur des logements et de venir dégrader le bâti lui-même. Pour faire face à ces nombreuses problématiques, tout en maintenant la qualité esthétique des toitures – sans avoir à les rehausser de façon démesurer pour y insérer un isolant épais – l’entreprise historique de couverture Le Méhauté a choisi depuis une quinzaine d’années une solution d’isolation mince.

C’est sur la toiture d’un immeuble bourgeois du 17e arrondissement qu’elle montre son savoir-faire depuis plusieurs mois. Cyrille Le Bris nous explique pourquoi il a opté pour un isolant Actis Triso 12 : « À performance égale c’est seulement 6 centimètres d’épaisseur contre plus d’une trentaine pour l’équivalent en laine minérale ». L’intervention est donc plus discrète et le toit conserve sa géométrie d’origine, sans perte de surface pour les logements (en général déjà assez exigus) situés directement dessous. L’isolant Triso-Super 12 se présente comme une solution intégrée 3 en 1 qui assure l’isolation thermique en hiver et en été, ainsi que l’isolation phonique et l’étanchéité à l’eau et à l’air. La membrane réfléchissante intègre un écran HPV qui économise donc le geste de pose d’un pare-vapeur séparé, d’un écran de sous-toiture ou d’un pare-pluie. L’industriel précise que son produit « dispose de bords décalés avec languette adhésive pour assurer l’étanchéité et simplifier la mise en œuvre » et qu’il peut « être utilisé pour l’isolation des toitures par l’extérieur et en rénovation par l’intérieur ».

Image
Image
Image

1 200 m² de toitures et balcons rénovés avec du zinc et du plomb

Le complexe d’isolation est agrafé au chevron avant d’être tendu, puis les raccords sont scotchés pour assurer l’étanchéité à l’air. Pour une parfaite mise en œuvre, Cyrille Le Bris précise : « La lame d’air est primordiale. Pour l’assurer nous re-chevronnons par-dessus, avec un espace d’au minimum 4 centimètres. Ainsi, nous n’avons pas de problème de condensation ». Le spécialiste ajoute que cette disposition est bien différente d’une simple bande ventilée. Pour accroître encore la circulation d’air au-dessus de l’isolant, l’entreprise pose également des chatières en quinconce dans la partie haute de la toiture, celle qui est réalisée en zinc. Le responsable fait valoir : « L’isolant est mince et performant, il marche très bien en extérieur, pour peu qu’on le mette correctement en œuvre ». L’entreprise Le Méhauté mobilise en permanence quatre compagnons couvreurs sur ce chantier d’envergure. La copropriété s’est en effet lancée dans des travaux de réfection de toiture il y a près de 2 ans, et s’est laissée convaincre par la nécessité d’embarquer la performance énergétique. Résultat : la facture se montera tout de même à 760 k€ pour 2,5 années de chantier. Le retour sur investissement sera probablement long, autant que la durée de vie de la toiture rénovée. Outre les économies de chauffage et de rafraîchissement, l’avantage se situera ailleurs : dans le confort retrouvé de logements qui jouissent d’une vue privilégiée sur les toits argentés de la Ville Lumière.

G.N.

Grégoire Noble
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire