« Garantir aux artisans du Bâtiment l’accès à la formation », J-C Repon

Marie Laure Barriera
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A un peu plus de deux mois de la décision définitive que prendra le ministère pour valider ou non le choix des OPCO par les branches, le secteur du Bâtiment est en ébullition. Zepros revient sur les divisions en cours avec Jean-Christophe Repon, actuel président du réseau d’apprentissage 3CABTP et ex-président de Constructys, l’ancien OPCA du secteur.
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En conformité avec la loi « Avenir professionnel », portant réforme de la formation professionnelle, depuis plusieurs mois les branches professionnelles travaillent sur des projets de constitution des 11 nouveaux OPCO (Opérateurs de compétences) qui doivent remplacer les anciens OPCA (organisme paritaire collecteur agréé).
Annoncé lors de sa parution comme une mini-révolution, ce texte provoque en effet au fil des mois des débats complexes. A l’heure des négociations, la situation s’est encore tendue poussant même la CAPEB à rejoindre parallèlement deux OPCO différents. Pour comprendre la situation un petit retour en arrière s’impose pour revenir à 2011, année de la constitution de l’OPCA Constructys.
Alors créé conjointement par la Capeb et la FFB, cet organisme semblait donc, en 2018, la base de travail la plus logique pour construire le nouvel Opérateur de Compétences. Toutefois, rappelle pour nuancer Jean-Christophe Repon, déjà en 2011, la question s’était posée pour la Capeb, de rejoindre un OPCA dédié à l’Artisanat et aux Services de proximité. Le vote avait tranché en faveur de l’OPCA Constructys.Qu’est ce qui a changé aujourd’hui ? « Quand nous avons élaboré le projet Constructys, nous avons travaillé dans un climat de concertations avec toutes les parties prenantes. En revanche, le cadre des négociations sur le projet d’OPCO Construction a été dès le début fondé sur un rapport déséquilibré. Notre demande de voir reconnaître une section paritaire pour les petites entreprises s’est tout de suite heurté à un désaccord ». La Capeb, explique Jean-Christophe Repon est restée à la table des négociations mais a, assisté en parallèle aux discussions en cours, sous l’égide de l’U2P sur la création d’un OPCO dédié aux services de proximité, à l'artisanat et aux professions libérales sous l’appellation PEPSS (ex Actalians). Contrairement à l’OPCO Construction, PEPSS fixe en effet des modalités spécifiques pour l’accès et l’accompagnement des petites entreprises sur la formation professionnelle. « Nous ne défendons pas un pré-carré, nous souhaitons juste nous assurer que les artisans du Bâtiment bénéficieront à l’avenir d’un accès simple et adapté à la formation. Nous ne pouvons pas servir sur ce sujet les entreprises de moins de 11 salariés sur le même mode que des structures plus importantes. Ce que nous défendons, c’est un service de proximité sur l’ensemble des territoires mais également des outils qui permettent à une petite entreprise de laisser partir un salarié plusieurs jours. La formation et l’apprentissage sont vitaux pour les artisans, cela fait partie de leur ADN. Nous demandons simplement à sanctifier dans les textes une section spécifique pur eux. »Incertaine sur la décision du ministère quant à son choix, la Capeb a donc décidé d’adhérer à Pepss et de signer parallèlement l’accord de l’OPCO Construction. D’ici le 31 mars, après réception des accords de branche désignant un opérateur de compétences, le gouvernement devra statuer « sur la cohérence et la pertinence économique du champ d’intervention professionnel de l’opérateur de compétences désigné. » Après le 1er avril 2019, les arrêtés d’agrément des opérateurs seront publiés. « Ces arrêtés définiront, le cas échéant, à quel opérateur seront rattachés les branches n’ayant pas désigné valablement un opérateur de compétences. », explique dans une note le ministère du Travail auquel s’en remet donc à présent la Capeb.
Marie Laure Barriera
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