Accélération des EnR : une loi adoptée qui en appelle deux autres

Marie-Laure Barriera
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énergies renouvelables

L’objectif affiché par le gouvernement à travers cette loi adoptée en janvier dernier par les deux chambres est ambitieux : l’ensemble des textes réglementaires  doivent permettre de diviser par deux le temps de déploiement des projets d’installation d’EnR et revenir dans la moyenne de nos voisins européens. Il faut dire que la France est, plus que d’autres, en retard sur ses objectifs.

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« Notre pays est à un tournant historique au regard de l’urgence climatique, énergétique et géopolitique » 

 

Avec ces paroles, posées en introduction du dossier de présentation de la loi Accélération de la production d'énergies renouvelables, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, affiche le nouveau volontarisme du gouvernement pour rattraper le retard Français en la matière.   

Concrètement, la loi repose sur quatre piliers fondateurs : accélérer les procédures d’autorisation des projets d’énergies renouvelable sans renier les exigences environnementales ; libérer le foncier potentiel adapté aux projets d’énergies renouvelable ; accélérer le déploiement de l’éolien en mer ; enfin, améliorer le financement et l’attractivité des projets d’énergie renouvelable.
Parmi les réactions exprimées après son adoption, celle du SER salue d’un côté « le renforcement des liens avec les élus locaux via son réseau de représentants régionaux », et indique, de l’autre, qu’il sera « vigilant sur ses décrets d’application », tout en souhaitant de la stabilité dans le cadre réglementaire « pour que l’on puisse travailler dans la durée ».
Le syndicat rappelle également l’importance de l’enjeu qui se présente puisque « 60 % de notre consommation finale d’énergie repose sur les fossiles et cette part devra disparaître entièrement à l’horizon 2050, soit dans moins de 10 000 jours ! » Pour lui, il est clair que « d’ici à 2035, seules les énergies renouvelables pourront répondre à ce défi. » 

A suivre : la loi de programmation énergie climat et loi  “industries vertes”
La question qu’entraîne cette loi ambitieuse est maintenant celle des capacités industrielles.

« Multiplier par 2,3 la production d’électricité renouvelable, doubler celle de chaleur renouvelable et multiplier par 7,3 la production de gaz renouvelables ! », ce qu'il faudra faire selon le SER

 La prochaine loi de programmation énergie climat devra fournir les réponses, tout comme la future loi dite “industries vertes”, portée par le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. « Ce plan repose sur la capacité de l’industrie des énergies renouvelables à apporter, dès à présent, des solutions pour la décarbonation de l’industrie dans son ensemble ! Et les EnR représentent aussi une opportunité industrielle en soi à travers le renforcement de leur chaîne de valeur sur le territoire français. », revendique le syndicat. 

Un catalyseur, pour la mobilisation de tous les acteurs
Autre réaction d’un acteur très concerné par le sujet, celle de l’association Enerplan. Là encore, le ton est positif : « Le vote de la loi, en tant que tel, est une reconnaissance officielle de l’importance du solaire dans le futur énergétique français. Cette loi illustre la volonté du ministère de la Transition énergétique, l’engagement du gouvernement et l’approbation de la représentation parlementaire nationale d’accélérer le solaire dans notre pays ». Souhaitant que la loi « soit un véritable catalyseur, pour la mobilisation de tous les acteurs », Enerplan se dit confiant dans les capacités de la filière solaire à répondre « à l’objectif pour 2023 de l’atteinte de 4 GW. » M.-L. B.

Les enjeux en chiffres

  • Deux tiers C’est la part d’énergies fossiles dans notre consommation finale d’énergie. Deux tiers de gaz, de fioul et de carburant, dont nous ne pouvons aujourd’hui pas nous passer pour nous déplacer, pour nous chauffer ou pour notre industrie.
  • 2035 C’est la date à laquelle 26 de nos 56 réacteurs nucléaires arriveront au terme de cinquante années d’exploitation. Tous devront alors passer le cap d’un contrôle de sûreté approfondi pour être prolongés dix années de plus. En matière énergétique, 2035, c'est demain. 
  • 60 % C’est, selon RTE, la proportion d’électricité que nous devrons produire en plus à l’horizon 2050 pour répondre à nos besoins croissants d’électrification, notamment pour les transports, les bâtiments et pour la réindustrialisation de notre pays.
     
Marie-Laure Barriera
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