Activité, emploi, prix : l'opinion des chefs d'entreprises à la loupe
Avec 9 mois de travail en moyenne, les carnets de commandes des chefs d’entreprise du Bâtiment atteignent un nouveau point haut, celui historique établit en mai 2021. Une bonne nouvelle d’autant que toujours selon ces indices enregistrés en février et publiés par l’Insee, c’est le climat des affaires dans son ensemble qui s’éclaircit, malgré quelques freins qui persistent.
Des niveaux de carnets de commande « supérieurs à la normale », c’est ce qu’expriment en plus grand nombre les chefs d’entreprise du Bâtiment interrogés à la mi-février par rapport à janvier. Compte tenu de leurs effectifs, les entrepreneurs évaluent à 9 mois de travail leur carnet, mais cela ne va pas sans quelques difficultés. En effet, malgré des difficultés d’approvisionnement un peu moindre, l’appareil productif reste très tendu. Selon l’Insee, le taux d’utilisation des capacités de production à 92,7 %, est au-dessus de sa moyenne de longue période (88,8 %).
Des capacités de production au plafond
Quelques sont les principaux freins à l’activité cités par ces dirigeants ? D’abord l’insuffisance de personnel pour 42 % et les difficultés d’approvisionnement pour 27 % (ils étaient 30 % en janvier).
Pour certaines entreprises, leur capacité de production atteint ainsi un seuil plafond. Le nombre de responsables indiquant qu’ils ne pourraient pas absorber un volume d’activité supplémentaire est en hausse, avec un peu plus de 50% de réponses (contre un tiers, en moyenne de longue période), et là encore majoritairement faute de mains d’œuvre.
Autre question d’actualité depuis quelques mois, celle des hausses de prix. En février, le nombre d’entrepreneurs annonçant des hausses tarifaires au cours des trois prochains mois se replie légèrement mais le niveau demeure au-dessus de sa moyenne. Le solde d’opinion correspondant se replie légèrement après quatre mois de hausse mais reste supérieur à sa moyenne de longue période.
Collectées entre le 27 janvier 2022 et le 18 février 2022, les opinions affichées par les chefs d’entreprises ne reflètent sans doute pas la situation en ce début mars. Hausses tarifaires et pénuries de matière première étaient encore d’actualité mais moins prégnantes. On peut évidemment penser que le prochain baromètre du climat des affaires que publiera l’Insee produira des résultats moins positifs en lien avec les conséquences du conflit russo-ukrainien.