Feuille de route décarbonation : ce que propose le Bâtiment

Pas moins de quatre ministres étaient présents pour recevoir les propositions de feuilles de route de décarbonation des filières Aménagement, Bâtiment et Transport. Christophe Bechu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports et enfin, Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement ont ainsi pris rendez-vous le 24 mai avec les représentants de ces trois filières pour poser les bases des travaux de la planification écologique. Un enjeu commun : espérer atteindre les objectifs fixés pour 2030, -30% par rapport à 2022, dont -50% dans le bâtiment et le cap à relever de la neutralité carbone en 2050. 

Du côté du Bâtiment, 25 leviers sont identifiés à la fois pour décarboner la rénovation et la construction neuve, l’emploi de composants décarbonés ou encore optimiser les usages. La principale proposition n’est pas nouvelle, puisqu’il s’agit de « simplifier et d’orienter les aides vers la rénovation globale afin de massifier cette dernière et de mieux mesurer la performance des rénovations. » La rénovation constituant en effet le moyen le plus rapide et efficace pour réduire l’impact carbone du Bâtiment. Quant à la construction neuve, la décarbonation passe par « l’emploi de composants bas carbones ». Il faudra donc accélérer la recherche industrielle en cours, et augmenter l’utilisation des matériaux bio-sourcés. La réflexion intègre aussi « l’exploitation et l’usage, sobre et bas carbone des bâtiments, la densification parcellaire et le multiusage dans un bâtiment existant ».
Le Bâtiment est également concerné par la feuille de route proposé par les acteurs de l’Aménagement. Celle-ci prend acte du poids de l’artificialisation des sols, des procédés de construction mais également le poids des mobilités du quotidien, et avance parmi les propositions, la possibilité de « doter les collectivités d’outils de territorialisation de la trajectoire de baisse des émissions ». Elle cite également, l’accélération du « recyclage urbain en mobilisant par exemple le gisement des zones d’activités économiques à requalifier ».

« Les feuilles de routes décarbonation de l’aménagement et du bâtiment sont importantes car elles témoignent de l’engagement de ces deux filières dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre dans des secteurs qui sont essentiels pour l’avenir de nos villes, de nos quartiers, de nos bâtiments et de notre cadre de vie. Notre objectif de réduction d’émissions de carbone d’ici 2030 est ambitieux », commente Olivier Klein. Le ministre ajoute un appel à la mobilisation « de tous les acteurs économiques » pour être en mesure « de relever collectivement l’enjeu d’une ville bas carbone au service de la qualité de vie. » 
Pour Christophe Béchu « Ces travaux prouvent que des solutions sont possibles et viendront notamment enrichir la planification écologique conduite par la première ministre. ». Le ministrese veut optimiste, quelques jours après la remise du rapport de France Stratégie sur « Les incidences économiques de l'action pour le climat », qui révélaient l’ampleur des investissements nécessaires, publics comme privés, pour relever le défi de la transition écologique.