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Les Français ont moins chauffé cet hiver

Grégoire Noble
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thermostat chauffage

Les prix montent, les thermomètres descendent. Face à la flambée du prix des énergies (fossiles ou électriques), les ménages ont consenti à réduire leur confort en diminuant la température de consigne de leur logement. Une façon de faire des économies tout en répondant à l’injonction gouvernementale de ménager réserves (de gaz) et réseau (d’électricité).

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Le constat est le même dans la maison individuelle ou le collectif : les Français ont eu légèrement moins chaud dans leur logement cet hiver. Ils ont diminué la température de consigne de leur chauffage pour faire face à la hausse sans précédent des prix des énergies. Selon tado°, qui commercialise des thermostats connectés, près de 68 % des foyers de l’Hexagone ont baissé leur chauffage à la fin de 2022 pour réduire leur facture. « Les Français ont majoritairement fait un effort pour réduire la température de leur logement (…) pour atteindre 19,19 °C contre 19,92 °C en 2020, soit une baisse moyenne assez proche du degré demandé. Au niveau régional, les écarts sont assez faibles puisqu’on parle d’une baisse moyenne de -0,5 °C en Île-de-France contre 0,275 °C en Bretagne ».

Même constat du côté de Homeys.io, startup qui aide au monitoring énergétique des bâtiments. Sur la période novembre 2022-mars 2023, la société constate dans les immeubles équipés de chauffage collectif, une diminution des températures demandées, pour atteindre cette fois une moyenne de 20,2 °C, contre 21,1 °C l’année précédente. Ce degré en moins, rappelle Homeys, « c’est environ 7 % d’économies sur la consommation d’énergie ». Outre cette température revue à la baisse, la saison de chauffe a également été écourtée, puisqu’elle a débuté avec 15 jours de décalage aux alentours du 15 octobre 2022, contre début octobre en 2021. Henri de Noblens, le co-fondateur de la jeune pousse, note : « L’analyse des données de chauffage dans les immeubles résidentiels qui sont principalement chauffés au gaz, révèle que les communications du gouvernement et la hausse des prix de l’énergie ont poussé les gestionnaires à revoir à la baisse les températures de consigne cet hiver. Tout le monde est plus attentif au réglage de la température ainsi qu’à son suivi ».

Des Français encore un tout petit peu frileux...

Deux limites toutefois : malgré leur effort, les Français restent toujours au-dessus des préconisations gouvernementales sur la température intérieure. Rappelons qu’elle est règlementairement de 19 °C, y compris dans les moteurs de calcul et de dimensionnement des installations. D’autre part, comme le fait remarquer tado°, « la part des Français ayant fourni un effort est en dessous de la moyenne européenne, qui atteint 76,3 % », soit 10 points d’écart. La raison ? Le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour défendre le pouvoir d’achat des Français et limiter la hausse des factures énergétiques, mesure dont n’ont pas bénéficié nos voisins européens. Les plus volontaires (ou les moins frileux) ont été les Irlandais et les Hollandais, qui ont été plus de 80 % a diminuer la température de leurs thermostats. À l’opposé, certains pays n’ont fait qu’un effort modeste, comme la Finlande ou la Norvège (environ 46 %), et n’ont pas trop baissé la température de leur intérieur. Tado° avance l’idée que l’excellente isolation des maisons et la bonne qualité des équipements de chauffage installés mettraient déjà les consommations énergétiques à un niveau si bas que la situation serait difficile à améliorer. Quoi qu’il en soit, les chiffres collectés auprès de plus de 340 000 foyers européens démontre « une nette volonté à maîtriser les dépenses de chauffage ».

Grégoire Noble
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