Les Français plébiscitent le CET, la PAC et le poêle à bois

Grégoire Noble
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chauffe eau thermodynamique

Face à des factures d’énergie qui risquent de s’envoler, les particuliers songent de plus en plus à s’équiper en appareils à énergies renouvelables. Chauffage biomasse, capteurs solaires thermiques, panneaux photovoltaïques ou pompe à chaleur, quelles sont leurs favoris ? Le 12e baromètre Qualit’EnR OpinionWay aide à y voir plus clair sur les attentes des ménages.

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Dans un contexte énergétique inédit depuis les chocs pétroliers des années 1970, les ménages s’interrogent sur leur approvisionnement en énergie et leur capacité à régler ces factures. Selon le dernier baromètre « Les Français et les EnR », 45 % des personnes interrogées sont inquiètes de la possible augmentation des dépenses de chauffage, d’électricité et d’eau chaude sanitaire. Notamment les femmes et les 35-65 ans. Ces personnes sont presque aussi nombreuses à déclarer avoir reporté un projet afin de payer leurs factures énergétiques (42 % le disent et 26 % y pensent). Les Français ont cependant du mal à réellement évaluer les impacts de la crise en cours : certains pensent que leur facture ne bougera pas en 2023, quand d’autres imaginent un surcoût de l’ordre de 500 €/an ! En moyenne, les sondés évaluent la hausse à +419 €/an, soit 35 €/mois. Ce qui explique que plus de 9 Français sur 10 déclare avoir pris des mesures pour réduire ses factures. Frédéric Micheau (OpinionWay) explique : « C’est un comportement très répandu, chez toutes les catégories de la population ». Il cite pêle-mêle la diminution de la température de consigne, la coupure des appareils en veille, l’adoption de programmes « Eco » pour l’électroménager ou le repoussement de la date de début de la saison de chauffe.

Mais un pas important pour les ménages interrogés consiste à se renseigner sur les équipements à énergies renouvelables. Les 30 % qui se montrent intéressés estiment que ces équipements constituent « une option concrète pour lutter contre l’augmentation des prix ». Les Français souhaiteraient que davantage de soutien soit apporté au solaire thermique (86 %), à l’hydraulique (84 %), au photovoltaïque (83 %) et aux pompes à chaleur (82 %). Le solaire, sous toutes ses formes, se trouve particulièrement aimé dans la moitié sud du pays, en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine. Le bois énergie est relégué un peu plus loin dans le classement, tout comme l’éolien terrestre qui talonne le nucléaire, revenu en grâce.

Les Français se dotent progressivement d’EnR

Sur les solutions à adopter au niveau de chaque maison, les choses sont un peu différentes. Le chauffe-eau thermodynamique est le favori (82 %) devant les pompes à chaleur (81 %). Les solutions bois enregistrent un fort soutien, qu’il s’agisse d’inserts (78 %), de poêles (77 %) ou de chaudières (69 %). Les Français estiment qu’elles « sont respectueuses de l’environnement, apportent du confort, permette une certaine autonomie énergétique et améliorent les performances du logement ». Effectivement, lorsqu’ils sont interrogés sur les équipements dont ils disposent déjà chez eux, les ménages répondent à peu près dans le même ordre : CET (15 %, +2 points), poêle à bois (14 %, stable), PAC (13 %, +2 points) et PV (10 %, +3 points). Pour les autres, ceux qui n’en ont pas encore, 80 % se disent prêts à passer aux EnR en cas de remplacement d’un équipement. Les Français sont d’ailleurs toujours plus nombreux à déclarer avoir des projets de travaux (37 %, +12 points). Pour cela, ils feront largement confiance aux professionnels (71 %, +2) pourvu qu’ils soient qualifiés et/ou disposent de la mention RGE. Car les clients attendent avant tout, une installation de qualité (56 %), un SAV adéquat (44 %), un accompagnement sans faille (30 %) et des délais d’intervention compatibles avec leur agenda (27 %). À noter que les pros doivent désormais soigner leur présence en ligne, notamment au moyen de bons avis clients.

Quant aux freins identifiés pour effectuer cette transition énergétique des ménages, deux difficultés apparaissent aux yeux des sondés : les EnR sont difficiles à installer, elles ne fonctionnent pas tout le temps (comme le solaire ou les PAC par grand froid) et elles nécessitent un fort investissement initial qui mettra du temps à se rentabiliser. Près de 9 personnes sur 10 les trouvent trop chères bien que les coûts du courant solaire par exemple, soient inférieurs aux prix du réseau… André Joffre, le président de Qualit’EnR tonne : « D’où l’urgence à communiquer sur les prix des équipements EnR moins élevés qu’imaginé ! ». L'aspect financier reste donc primordial.

Méthodologie de l'enquête :

Enquête menée sur Internet, au début du mois de janvier 2023, auprès d'un échantillon de 2 800 adultes, représentatifs de la population française. Cet échantillon, beaucoup plus important qu'à l'accoutumée, permet de réduire les marges d'erreur et d'obtenir une approche régionale plus précise. On apprendra ainsi que les plus inquiets quant à la flambée des prix de l'énergie sont les habitants de Bourgogne-Franche Comté, tandis que les plus sereins sont les Franciliens (dont le niveau de vie plus élevé leur permet d'absorber une éventuelle dérive mesurée des coûts). Autre enseignement : les installateurs les plus heureux se trouvent dans les Pays de la Loire. C'est en effet dans cette région que le public est le plus confiant dans ses professionnels.

Grégoire Noble
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