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Rose Colombel

PPA : s'approvisionner en énergie autrement

Antonin Marcault
Directeur général
Alterna énergie
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Antonin Marcault

Le fournisseur d’énergie verte, Alterna énergie (filiale du groupe Sorégies), lance une offre PPA (Power Purchase Agreements) clé en main pour en simplifier l’accès à ses clients professionnels et particuliers. De quoi s’agit-il ? Nous faisons le point avec Antonin Marcault, directeur général de la société. 

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Pourquoi se tourner vers un PPA ?
Antonin Marcault

Les entreprises qui font le choix d’un PPA viennent souvent pour un argument de sécurisation et de visibilité de leur prix à long terme. La crise a échaudé un certain nombre de consommateurs professionnels qui finalement aujourd’hui, ne souhaitent pas rester exposer au prix du marché de l’énergie à 100 %. Dans leur gestion des risques, ils souhaitent diversifier leurs approvisionnements, et le PPA permet d’y répondre. 

Très concrètement, qu’est-ce qu’un PPA ?
Antonin Marcault

Dans le cadre d’un PPA, le consommateur vient contractualiser avec un producteur d’énergie renouvelable. C’est un contrat de gré à gré. On ne passe pas par le marché européen de l’énergie. Le consommateur final s’engage à acheter l’énergie produite par un actif (producteur d’EnR) pendant toute la durée du contrat, à un prix donné et à un volume qui varie en fonction de la production du dit-actif heure par heure. C’est le schéma le plus classique d’un contrat PPA.  

Pourquoi faire évoluer votre offre et lancer Alt’PPA ?
Antonin Marcault

Le premier frein au développement des PPA, c’est la complexité contractuelle et juridique. Le deuxième, c’est la multiplicité des acteurs qu’il faut embarquer pour contractualiser son PPA, le suivre dans la durée, le piloter, etc. Et le dernier, la difficulté à recoller tous les morceaux pour son approvisionnement. Un PPA ne couvre jamais 100 % de la consommation d’énergie d’un client, qui doit souscrire à un contrat de fourniture pour le reste de sa consommation énergétique. Cela nécessite souvent de coordonner plusieurs acteurs mais il est parfois difficile de récolter l’ensemble des données. Nous avons essayé d’y répondre avec les offres Alt’PPA qu’on a lancé en fin d’année 2023. 

Que proposez-vous dans le cadre de cette nouvelle offre ?
Antonin Marcault

La proposition de valeur, c’est d’avoir une offre complète pour le client, de proposer des contrats de PPA à travers les actifs de production EnR que l’on connaît, ou que l’on va développer, et d’agir sur la partie conseil et financement, sur la modélisation des courbes de consommation et de production, pour faire matcher le consommateur avec le bon actif, et ainsi maximiser la consommation, et les euros pour le client final. Nous avons créé un standard pour faciliter cet effort de contractualisation.  

A côté de cela, on vient réaliser ce que l’on appelle l’agrégation de PPA. Quand vous avez de l’énergie produite, et qu’elle n’est pas consommée totalement par le client, il faut arriver à valoriser le surplus sur le marché et donc s’appuyer sur un agrégateur, quelqu’un qui a accès au marché de l’énergie pour pouvoir réaliser l’ensemble des opérations pour le compte du consommateur ou du producteur. La dernière brique, c’est la consommation restante. Le plus souvent la part PPA ne représente que 20 à 30% de la consommation finale du client. On vient alors proposer un contrat de fourniture pour compléter 100 % de l’approvisionnement du client. Une plateforme offre des services additionnels comme le pilotage et suivi des différentes sources d’approvisionnement ou encore du score carbone du ou des sites. On apporte aussi du conseil pour que le client puisse gagner en flexibilité en fonction des heures de production de l’actif EnR. 

Vous parliez d’un engagement sur le long terme. N’est-ce pas là aussi un frein au développement des PPA ?
Antonin Marcault

Il y a des clients et des consommateurs qui sont capables de se projeter et d’autres qui ne le peuvent pas car ils n’ont pas de visibilité économique suffisante ou de solvabilité garantie à 15/20 ans. C’est compliqué pour eux comme pour nous de nous engager car le risque de défaut de client peut être important. On a donc un PPA court terme. Là, on ne vient pas financer le développement d’un nouvel actif EnR mais on part d’un actif qui est déjà développé et qui est déjà en agrégation dans notre portefeuille. On vient calquer sur la durée du contrat de fourniture et on inclut une partie de l’approvisionnement directement auprès de l’actif EnR. Il y a moins cette sécurisation sur le long terme mais on a une énergie qui est traçable, garantie et approvisionnée auprès d’un actif EnR. 

Sentez-vous un engouement sur ce type d’offre ?
Antonin Marcault

Les entreprises se sont fixé, et à juste titre, des objectifs sociétaux et environnementaux forts, parfois contraintes par la réglementation européenne ou française. Les gens s’y intéressent, il y a un engouement. Jusqu’ici, cet instrument était très utilisé par les très grands groupes, les très gros électro-intensifs. On essaye de démocratiser cela pour les autres acteurs. L’an dernier, nous avons signé 9 PPA. Nous continuons à œuvrer pour donner accès à cet instrument à plus d’entreprises qui le souhaitent. 

Conseillerez-vous à des TPE de se joindre à l’aventure ?
Antonin Marcault

En-dessous de 15 GWh de consommation par an, c’est un peu compliqué d’accéder à ce type d’approvisionnement, car derrière, il faut un actif de taille suffisante pour être compétitif. Le conseil que je peux leur donner, c’est peut-être de se fédérer pour arriver à se regrouper et à accéder à de l’approvisionnement type PPA. 

Rose Colombel
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