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Jeunes diplômés du supérieur dans le Bâtiment, qui sont-ils ?

Grégoire Noble
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jeune diplômée BTP construction

L’Observatoire prospectif des métiers et qualifications du BTP a mené une étude sur le recrutement des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dans les entreprises du secteur. Quelles sont leurs formations ? Quels sont leurs postes ? Quelles sont les perspectives d’évolution ? Éléments de réponse.

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Le Bâtiment est un secteur pourvoyeur d’emplois non délocalisables. Les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur sont cependant assez peu nombreux à le rejoindre. L’Observatoire des Métiers du BTP a souhaité en savoir plus sur ces débutants fraîchement émoulus et a donc interrogé près de 900 entreprises de la construction.

Premier résultat : environ un tiers des entreprises a recruté au moins 1 jeune issu de l’enseignement supérieur au cours de 3 dernières années. Mais cette moyenne « recouvre d’importantes disparités en fonction de la taille des entreprises », avertit l’Observatoire. Les plus petites entreprises (TPE/PME) ont été moins nombreuses à solliciter des jeunes diplômés que les plus grandes (ETI) : 17 % contre 79 % ! « Le recrutement des jeunes diplômés est donc surtout porté par les entreprises de 300 salariés et plus. Plus de 5 jeunes diplômés recrutés sur 10 dans le Bâtiment, le sont dans ces entreprises », analysent les auteurs.

Portrait-robot du jeune diplômé : homme Bac+2 ou femme Bac+5

Concernant le niveau d’étude des jeunes, ils sortent principalement de formations courtes : près de la moitié ont un Bac+2 au moment de leur recrutement. Un tiers environ ont un cursus plus long, Bac+4/5 avec un titre d’ingénieur ou un master en poche. Les principaux diplômes des recrues sont évidemment en lien avec l’activité des entreprises. Les profils les plus recherchés par les entreprises de moins de 50 salariés sont des élèves de Licence pro Bâtiment & Construction (43 %), de BTS Bâtiment (39 %), d’école d’ingénieur en bâtiment (29 %) ou en BTP (22 %). Les autres formations sont un peu moins demandées, mais elles présentent d’intéressantes spécialisations : Licence pro en Génie climatique (9 %) ou en Bois/Ameublement (9 %), BTS Fluides-Energie-Domotique ou BTS Systèmes constructifs bois (8 % et 6 %)… Dans le cas des plus grosses entreprises (plus de 50 salariés), le quatuor de tête ne change pas trop, mais elles se montrent davantage intéressées par les ingénieurs en BTP (35 %).

Côté parité, « la part des femmes dans les recrutements de jeunes issus de l’enseignement supérieur est nettement plus élevée que dans la moyenne des secteurs du BTP ». Les jeunes femmes représentent en effet 38 % des recrutements de diplômés du supérieur dans le Bâtiment, alors que les femmes ne totalisent que 12 % des effectifs salariés des entreprises du secteur. Précision supplémentaire, l’Observatoire note que « la part des femmes est d’autant plus importante que le niveau de formation est élevé », donc Bac+5 ou même doctorat. Le CDI est LE contrat privilégié par les employeurs lors de l’embauche (85 % des cas), loin devant le CDD (18 %) et l’intérim (2 %).

L’enjeu de la fidélisation des jeunes recrues

Mais quels sont les postes et missions qui sont réservés à ces juniors ? Les titulaires de diplômes supérieurs sont recrutés prioritairement pour des fonctions d’encadrement des chantiers (45 %) ou d’études (44 %). D’autres postes techniques leurs sont également confiés sur les chantiers (32 %). Quelques postes de support leurs échoient enfin, dans un rôle commercial (12 %) ou de qualité/environnement (3 %), ce dernier rôle étant majoritairement confié à des jeunes femmes (8 fois sur 10).

L’Observatoire des Métiers s’est ensuite intéressé à la fidélisation de ces jeunes en poste : parmi ceux recrutés au cours de trois dernières années, 59 % étaient encore en poste au moment de l’enquête. Le rapport note : « Les entreprises de 300 salariés et plus sont celles qui rencontrent le plus de difficultés à conserver leurs jeunes diplômés (…) Les grandes entreprises recrutent plus de jeunes, elles offrent un nombre important de postes correspondant à des formations du supérieur. À noter que bien souvent, le passage par ce type d’entreprise offre par la suite des opportunités professionnelles dans la filière qui apprécie leur première expérience et la formation initiale qui a été suivie ». Les recrutements devraient s’intensifier encore dans les années qui viennent, particulièrement dans les TPE/PME. L’enquête révèle qu’elles sont entre 34 et 41 % à prévoir d’embaucher au moins un jeune diplômé du supérieur dans les 5 années qui viennent. Une opportunité à saisir pour les plus motivés.

Grégoire Noble
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