Locatif intermédiaire : les opérateurs s’engagent sur 75 000 logements en 3 ans

Grégoire Noble
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Kasbarian signature

le gouvernement a signé, ce 20 mars 2024, un pacte sur le logement locatif intermédiaire. Une nouvelle réponse potentielle à la crise du logement.

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Autre réponse potentielle à la crise du logement : relancer le logement locatif intermédiaire (LLI). Dans cette optique, le gouvernement a signé, ce 20 mars 2024, un pacte « visant à financer la construction de 75 000 logements intermédiaires neufs et anciens, d’ici 3 ans » avec les opérateurs du secteur. Une initiative qui devrait permettre de répondre aux besoins estimés « à près de 500 000 logements dans le pays ». L’État soutient déjà les opérations grâce à un taux de TVA réduit et des incitations fiscales. Dans le cadre de ce nouveau pacte, il s’engage à rendre de nouveaux territoires éligibles, notamment les bassins de réindustrialisation. Il compte également « faire du logement locatif intermédiaire un levier pour la rénovation énergétique d’immeubles passoires thermiques, pour concilier ambition écologique et production de logements abordables ». L’État souhaite aussi créer une offre de logements intermédiaires en résidence étudiante ou sénior, et encourager l’investissement institutionnel et celui des bailleurs sociaux. Enfin, il entend promouvoir le logement intermédiaire auprès des collectivités locales « dans la continuité des plans de rachat de 33 000 logements mis en œuvre en 2023 par la CDC et le groupe Action Logement ».

« Le logement locatif intermédiaire est utile pour aider les classes moyennes, les jeunes actifs, les agents de nos services publics de soin ou de sécurité, à se loger près de leurs emplois, à des loyers abordables », Guillaume Kasbarian (ministre délégué chargé du Logement)

De leur côté, les opérateurs prévoient de doubler la production de nouveaux LLI entre 2024 et 2026 en ciblant les zones tendues et les territoires industriels. Ils soutiendront l’accès de ces logements aux travailleurs, salariés et agents publics de première ligne et contribueront aux parcours résidentiels des locataires du logement social. Les opérateurs se sont également engagés à développer des partenariats avec la promotion immobilière par le biais d’accords-cadres ou de sociétés de projets. Enfin, ils devront renforcer le suivi des bénéficiaires du parc et mieux cibler les classes moyennes.
Quant aux investisseurs, ils devront participer au développement de l’offre dans les zones tendues (14 assureurs dont SMABTP se sont déjà engagés à apporter 400 M€ de fonds propres), et analyser la pertinence de transformation d’immeubles de bureaux, de zones commerciales ou de friches industrielles en LLI.  

Pourquoi les OPH ont refusé de signer le pacte

Seul couac : la Fédération des OPH a refusé de signer le pacte, estimant que « le niveau relativement élevé des loyers du LLI répond à une partie mineure des besoins en logements de la classe moyenne » et que c’était le logement social qui correspondait le mieux aux revenus des travailleurs. La fédération des OPH soulignent que seuls 3 % des 2,6 millions de demandeurs de logement HLM ont des ressources supérieures aux plafonds. Elle s’inquiète d’une « vampirisation du LLS par le LLI dans les zones très tendues où la construction de HLM doit demeurer prioritaire ».

Grégoire Noble
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