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Nouveau gouvernement : la Capeb alerte sur l’activité et l’avenir de MaPrimeRénov’

, mis à jour le 11/09/2025 à 12h02
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Jean-Christophe Repon Président Capeb

Carnets de commandes en recul, trésoreries fragilisées, 28 800 emplois perdus en un an : le bilan dressé par la capeb reste inquiétant. Et le contexte politique ne rassure pas la confédération qui redoute que les annonces sur MaPrimeRénov’ ne viennent encore accentuer la crise pour les artisans.

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Alors qu’incertitude politique et économique se conjuguent, la conférence de presse de la Capeb du 4 septembre a confirmé la dégradation de l’activité des artisans du bâtiment. Au deuxième trimestre 2025, l’activité recule de -4 % au global, avec un -9 % pour le neuf et -1,5 % pour l’entretien-rénovation. Une tendance négative qui prolonge les trimestres précédents.
Quelques signaux encourageants apparaissent toutefois : un léger rebond des transactions immobilières et la baisse des taux bancaires commencent à produire leurs effets. Les mises en chantier progressent de +2,9 %, mais ce regain bénéficie surtout au logement collectif, et moins aux artisans.

Un 2ème trimestre 2025 toujours inquiétant pour les artisans

Pour les entreprises artisanales, la situation reste préoccupante :

  • Carnets de commandes de 68 jours (soit quatre de moins qu’au 2e trimestre 2024)
  • Solde d’opinion sur les trésoreries à -13 points
  • Taux de marge en recul de -6 points
  • 28 800 emplois salariés perdus sur un an.

La rénovation, qui permettait jusque-là d’amortir les crises du secteur, ne joue plus son rôle de bouclier. Même les travaux de performance énergétique, soutenus par les aides publiques, reculent de -1,5 % sur le trimestre et de -1,3 % en glissement annuel.

MaPrimeRénov’ dans la tourmente

La pause estivale de MaPrimeRénov’, concernant les travaux dits "d’ampleur" s’achève le 30 septembre. Le décret du 8 septembre paru au JO a apporté une fois encore son lot de surprises : notamment l'exclusion à partir de janvier 2026 du dispositif de l'isolation et des chaudières biomasses installées en monogeste. Une décision incomprise par la Capeb. Son président, Jean-Christophe Repon, s’interroge :« Enlever ces deux monogestes en laissant les pompes à chaleur et les poêles n’a pas de sens. Réduire les aides non plus : elles ne représentent que 500 millions d’euros sur l’enveloppe globale de MaPrimeRénov’. L’enjeu n’est pas là. »
Pour lui, seul un parcours de travaux structuré peut répondre à la volonté de massification, mais aussi ouvrir réellement le marché de la rénovation énergétique aux artisans. A condition, toutefois que la proposition de délivrer le label RGE grâce à la reconnaissance d’une VAE chantier, soit enfin adoptée. 

Pression politique et incertitudes

A peine Sébastien Lecornu nommé Premier ministre, la CAPEB a appelé le Premier ministre et son futur gouvernement à des actes concrets dans de nombreux dossiers. Tout en lui adressant ses félicitations, la confédération a rappelé ses propositions précédentes qu'elle juge  « constructives, précises, étayées et documentées » :

  • Redéfinition du modèle du Logement, de la construction neuve à la rénovation
  • Stabilité des moyens et simplification des dispositifs en faveur de la rénovation énergétique et de l’adaptation des logements
  • Simplification de la vie des très petites entreprises ;
  • Accès simplifié au marché de la rénovation énergétique aidée pour les TPE grâce à la simplification de la qualification RGE.
  • Rétablissement de l’équité fiscale avec les microentreprises
  • Représentativité des TPE dans le dialogue social à la hauteur de leur poids dans le secteur
  • Refondation indispensable de la REP bâtiment

Pour conclure, Jean-Christophe Repon pose cette affirmation qui résonne presque comme un ultimatum :  « Il n'est pas envisageable que les projets qui étaient sur le point d'aboutir soient une fois encore retardés ou arrêtés. L’artisanat du bâtiment ne peut plus attendre. » 

Journaliste depuis plus de 20 ans, Marie-Laure dirige les rédactions du Pôle Bâtiment de Zepros depuis 2014, pilotant contenus et événements autour des enjeux de transition écologique, numérique, réglementaire et d’innovation.
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