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PLF 2025 : les négoces inquiets face aux projets de nouvelles taxes et coups de rabot

Stéphane Vigliandi
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Séance à l'Assemblée nationale.

Entamé en début de semaine, l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi de finances (PLF) pour 2025 inquiète sérieusement la Confédération des grossistes de France (CGF) à laquelle adhèrent Coédis, la FND et la FFQ. Elle alerte le gouvernement sur cinq principales pistes fiscales annoncées.

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« Un véritable coup de massue pour le commerce de gros ! » et le risque d’« assommer le secteur privé »… La CGF et son président Stéphane Antiglio ne mâchent pas leurs mots à propos de l’examen du PLF 2025 alors qu’une extrême confusion règne depuis ce lundi 21 octobre sur les bancs de l’Assemblée nationale.

Les annonces du Premier ministre Michel Barnier et le plan dévoilé par le ministre du Budget Laurent Saint-Martin suscitent l’inquiétude de la confédération dans un contexte économique très tendu* pour l’ensemble des acteurs du commerce de gros.

L’organisation qui défend les intérêts d’environ 160 000 entreprises (tous secteurs confondus), n’hésite pas à parler d’« une cohorte de mesures qui briserait la compétitivité » des différentes filières qu’elle représente dont l’Appro du Bâtiment. Avec le risque également de « freiner les embauches et la croissance ».

Entre les hausses envisagées des prélèvements obligatoires et coups de rabot sur certaines exonérations ou aides, elle affirme tout simplement s’y « opposer » dans un communiqué diffusé ce 24 octobre. Et ce d’autant que le projet de budget 2025 devrait accuser un déficit supérieur à 5 %.
* Selon le dernier baromètre de la CGF (publié le 24/09 dernier), la filière du commerce de gros a accusé un recul d’activité (en valeur) de -1,5 % au T2 2024, mais +0,2 % en tendance sur 12 mois. Pour les acteurs de l’Appro Bâtiment, ces chiffres sont respectivement de -6 %  et -4,2 %.

« Cette cohorte de nouvelles taxes et de rabotage des avantages existants constituent un véritable détricotage de la politique de l’offre qui avait permis ces dernières années aux entreprises de retrouver un peu de marge de manœuvre. »
Stéphane Antiglio, président de la CGF

Alerte sur la potentielle flambée du coût du travail

Parmi les pistes envisagées par Matignon et le ministre des Comptes publics, la CGF alerte les pouvoirs publics sur cinq principales mesures qu’elle juge iniques. À commencer par une possible réduction des exonérations de cotisations patronales.

La confédération y voit là le risque de « faire flamber le coût du travail » alors que « les allégements de cotisations décidés ces dernières années ne constituent nullement des cadeaux fiscaux mais bien des mesures essentielles de soutien à l’emploi ».

Elle pointe aussi « les menaces de rabotage sur les aides à l’apprentissage avec une coupe estimée à 1,2 Md€ d’euros à date ». Autre sujet de vive émotion ? L’éventuelle extension de la Tascom (taxe sur les surfaces commerciales) aux entrepôts de plus de 10 000 m2. Pour la CGF, le gouvernement porterait « un coup terrible à la filière logistique ».

La confédération s’oppose par ailleurs à une augmentation du versement Mobilité pour que les entreprises de plus de 11 salariés financent les transports en commun – une mesure dont le coût est évalué entre 500 M€ et 1 Md€ supplémentaires. Enfin, dans la même veine, la création d’une nouvelle taxe pour les entreprises disposant d’un flotte de plus de 100 véhicules inquiètent les grossistes.

Pour Stéphane Anitglio, toutes ces mesures envisagées par le gouvernement Barnier auraient un fâcheux impact : que les entreprises du commerce de gros prennent « du retard […] dans d’autres combats majeurs comme la décarbonation et la digitalisation ».

De leur côté, si les chefs d’entreprise – Medef en tête – semblent s’être résignés à la possible surtaxe de l’IS ciblant les seuls grands groupes, ils croisent sans doute les doigts pour éviter une refonte du Pacte Dutreil qui pourrait se durcir… Cette loi de 2003 vise à faciliter la création d’entreprise en simplifiant les démarches administratives et en allégeant la fiscalité.

Stéphane Vigliandi
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