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Plus d’hydrogène = moins de carbone dans le ciment

Grégoire Noble
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béton vert

Tout est bon dans le béton ? Oui, sauf sa lourde empreinte carbone incompatible avec les objectifs de limitation du réchauffement climatique. Outre la formulation de ciments moins chargés en clinker, il est également possible d’optimiser le processus de cuisson des ingrédients, notamment en remplaçant les énergies fossiles par de l’hydrogène. Explications.

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La décarbonation du ciment et du béton sont des priorités absolues dans le secteur de la construction. De multiples idées apparaissent dans le Monde pour diminuer la proportion de clinker (le composant le plus émetteur de CO2), en le remplaçant par divers autres matériaux (laitier de haut fourneau, métakaolin…). Pour s’en convaincre, il suffit de lire notre reportage chez Ecocem.

Mais il est également possible de jouer sur l’étape de cuisson du ciment afin de réduire de façon importante, l’empreinte carbone du ciment. Et l’hydrogène constitue une alternative prometteuse au gaz naturel et au charbon, qui sont extraits des entrailles de la Terre. Pour alimenter les fours, le carburant hydrogène baisse de -44 % les émissions de CO2 par rapport aux méthodes traditionnelles (selon une étude publiée dans le South African Journal of Chemical Engineering). En effet, ce gaz très simple brûle proprement, et ne dégage que de la vapeur d’eau. Seule condition indispensable : que cet hydrogène soit produit au moyen d’une électricité elle aussi verte (renouvelable), comme de l’hydroélectricité, du courant photovoltaïque ou de l’éolien.

Capture et recyclage du carbone

L’hydrogène peut également servir « d’agent réducteur » dans les matières premières utilisées pour produire du ciment, ce qui permet là aussi d’économiser ce fameux clinker, tout en maintenant les propriétés finales du béton. Les dégagements de gaz carbonique seraient ici encore réduits de l’ordre de -9 à -15 % (chiffres avancés dans une autre étude publiée dans Nature Sustainability).

Les organisateurs du salon HydrogEn Expo 2024, qui se tient à Piacenza (Italie) mi-septembre, soulignent même qu’un troisième avantage existe : « L’hydrogène pourrait être intégré dans les procédés de captage du carbone des cimenteries (oxycombustion ou anaérocombustion). Ce CO2 capté pourrait alors être recyclé dans la production de matériaux de construction, contribuant ainsi à un processus plus neutre ». Un rapport du National Energy Technology Laboratory estime que ces méthodes de captage du carbone pourraient également contribuer à réduire les émissions de carbone de près de 70 %. En combinant tous les procédés évoqués, il deviendrait donc possible de produire des bétons beaucoup moins impactant sur l’environnement. Une bonne nouvelle pour la planète.

Grégoire Noble
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