
Réforme du DPE : le plan d'actions 2025 pour restaurer la confiance

Le Diagnostic de Performance Énergétique est devenu un outil central du marché immobilier et de la rénovation énergétique. Mais depuis plusieurs années, il suscite critique et méfiance autour de sa fiabilité. La ministre, Valérie Létard s'est saisi du dossier et dévoile trois axes d'actions pour 2025 : le renforcement des contrôles, la prévention des fraudes et l’amélioration de la formation et de l’information.
Prix des logements et accès au crédit immobilier sont aujourd'hui directement lié à l'étiquette énergétique établie par le diagnostique de performance énergétique. Une étiquette défavorable peut réduire la valeur d’un bien de près de 28 % et limiter sa mise en location.
Conscient de ces enjeux et de l'importance de la fiabilité des calculs, le ministère du Logement a décidé de prendre des mesures strictes. Dès 2025, le nombre de contrôles sera triplé, passant de 3 000 en 2023 à 10 000 audits par an. Une intelligence artificielle analysera les millions de DPE existants pour détecter d’éventuelles anomalies. En parallèle, des sanctions sévères sont prévues pour les diagnostiqueurs peu scrupuleux, avec la suspension immédiate de leur certification et une interdiction d’exercice pouvant aller jusqu’à deux ans en cas de récidive.
Des outils renforcés pour lutter contre la fraude
Les fraudes et erreurs de diagnostic ont considérablement érodé la crédibilité du DPE. Pour y remédier, plusieurs mesures innovantes sont mises en place :
- Un contrôle par géolocalisation : chaque DPE devra être réalisé sur site, avec preuve de présence du diagnostiqueur. Sans cela, le diagnostic sera invalidé.
- Une suppression de l'affichage immédiat des résultats : pour éviter toute influence du propriétaire sur l’évaluation.
- Un QR code intégré sur chaque DPE : permettant aux acheteurs et locataires de vérifier facilement son authenticité et sa validité sur le site de l’Ademe.

Mieux former les diagnostiqueurs pour plus de fiabilité
L’un des axes majeurs du plan repose sur l’amélioration de la formation des diagnostiqueurs. Actuellement, l’accès à la profession repose sur un diplôme de deux ans ou une expérience dans le bâtiment. À partir de 2025, un cursus post-bac spécifique sera créé pour garantir un niveau de compétence élevé et homogène.
Une mission parlementaire étudiera également la création d’un ordre des diagnostiqueurs immobiliers, à l’image de ceux des médecins ou des avocats, afin de mieux encadrer la profession.
Un calendrier de réforme précis pour 2025
- Mars 2025 : Lancement d’une mission parlementaire sur la création d’un ordre des diagnostiqueurs.
- Juin 2025 : Mise en place de l’outil de vérification des certifications et renforcement des contrôles.
- Septembre 2025 : Introduction des sanctions renforcées contre la fraude.
- Décembre 2025 : Modification des logiciels de diagnostic pour empêcher l’affichage immédiat des résultats.
Un enjeu majeur pour la transition énergétique
Avec près de 4 millions de DPE réalisés chaque année, cet outil est essentiel pour lutter contre les passoires thermiques et accompagner les ménages dans leurs travaux de rénovation. En garantissant des diagnostics fiables et transparents, le gouvernement espère redonner au DPE toute sa légitimité et en faire un véritable levier de la transition énergétique.
D’ici 2026, ces réformes devraient permettre à des millions de Français de faire des choix éclairés pour leur logement, tout en contribuant à un habitat plus durable et plus économe en énergie.
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