Les réseaux de chaleur font leur trou dans l'Hexagone
Les réseaux de chaleur prennent de plus en plus leur place dans le chauffage des Français. Avec très exactement 47 380 bâtiments raccordés (+2 435 par rapport à 2021) et 29,3 TWh de calories délivrées, ces infrastructures sont importantes pour réussir la transition énergétique française.
En même temps qu’ils se multiplient, ces réseaux urbains parviennent à se décarboner en sortant du fioul et du charbon, pour s’alimenter à la chaleur fatale (31 %), à la biomasse (25,5 %) ou à la géothermie (5,5 %). La part du gaz naturel reste importante (30 %) mais n’est plus la première en proportion. L’empreinte carbone du kWh s’est donc grandement améliorée au fil des ans, passant de 200 grammes CO2/kWh en 2012 à 112 grammes en 2022. L’objectif est de parvenir à descendre à 79 grammes en 2030 grâce à un approvisionnement par 75 % d’énergies renouvelables ou de récupération. La Fedene souligne que les prix sont « plus compétitifs et plus stables que les solutions utilisant des énergies fossiles ».
Les presque 950 réseaux de chaleur français alimentent principalement du résidentiel (53 %) et des bâtiments tertiaires (35 %). L’industrie et l’agriculture n’arrivent que loin derrière (entre 5,5 et 6,5 %). La fédération estime que 1 600 projets restent encore à lancer dans des villes et villages, jusqu’à quelques centaines d’habitants seulement. En 2030, les réseaux pourraient ainsi représenter plus de 25 000 emplois directs et indirects et 30 Md€ d’investissements publics et privés confondus. Leur contribution à la neutralité carbone de la France pourrait ainsi s’élever à plus de 3 milliards de tonnes de dioxyde de carbone évitées dans l’atmosphère.
N'oublions pas la contribution des réseaux de froid, plus confidentiels, qui ne sont encore qu’une quarantaine, avec 1 563 bâtiments connectés (+118). Les “frigories” livrées atteignent presque 1 TWh, tandis que leur empreinte carbone reste très légère, avec seulement 21 grammes CO2/kWh.