Salaires du BTP : où est-on le mieux rémunéré ?
Quelles sont les carrières les plus rémunératrices ? Quel métier de la construction est le plus avantageux en Auvergne-Rhône-Alpes ? Puis-je prétendre à une augmentation si je suis assistant conducteur de travaux à Paris ? Toutes ces questions sur les salaires trouvent leurs réponses dans le l’étude Fed Construction sur « Les métiers du BTP ». De quoi se rassurer ou, au contraire, envisager un changement de poste…
La question de la rémunération est particulièrement importante dans le monde du travail. Pour un même travail, être payé plus ou moins bien, est déterminant dans le choix d’une entreprise ou d’une opportunité. Fed Construction (intérim et recrutement) vient de publier sa deuxième étude sur le sujet, en dressant cette fois une cartographie des salaires du BTP, par fonction et par région, avec un focus sur quatre d’entre elles : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le cabinet note en effet une « dynamique de marché différente selon les régions ».
En Île-de-France tout d’abord, 2022 a été « exceptionnelle en termes de recrutement ». Le rapport de force s’est même inversé en faveur des candidats, en raison du déséquilibre entre l’offre et la demande, et ce sont les entreprises qui doivent désormais convaincre leurs potentiels employés. Pour y parvenir, elles doivent proposer des conditions de travail plus avantageuses que leurs concurrentes, qu’il s’agisse d’aménagement des horaires, de possibilité de télétravail ou de salaires bruts. Grâce à Fed Construction on apprend ainsi qu’un chef d’équipe junior (moins de 5 ans d’expérience) dans le gros œuvre ou en entreprise générale ne pourra prétendre qu’entre 25 et 28 k€ annuels. Chef de chantier et assistant conducteur de travaux seront mieux lotis avec des salaires compris entre 31 et 36 k€ par an. Dans le second œuvre et les fluides, la fourchette est même légèrement plus basse, démarrant entre 30 et 34 k€. Avec un peu plus d’expérience (entre 5 et 10 ans de métier) la situation s’améliore un peu, apportant entre +2 et +4 k€ annuels. Les postes de chargé d’affaires débutent sur des bases similaires (32-36 k€ pour un assistant junior) mais les choses évoluent mieux, puisqu’un chargé d’affaires confirmé peut prétendre à des émoluments entre 43 et 48 k€. Enfin, les plus gros salaires sont dévolus aux directeurs de travaux ou aux responsables d’agences, qui, sans même avoir 5 ans d’expérience, peuvent déjà atteindre les 80 k€ annuels, et qui une fois devenus seniors dépasseront allègrement les 100 voire 110 k€ de revenus.
Des jeunes diplômés (trop) gourmands ?
En région Auvergne-Rhône-Alpes, le dynamisme a également été présent, grâce à l’attractivité de villes comme Lyon, Grenoble, Chambéry ou Annecy. Fed Construction précise : « De nombreuses entreprises sont représentées et sont en demande de nouveaux profils. Les plus recherchés sont les conducteurs de travaux, chargés d’affaires, économistes de la construction, ingénieurs, thermiciens ou encore chefs de projet (…) le secteur du BTP continue de recruter dans tous les secteurs (gros œuvre, second œuvre, VRD…) ». De ce fait, ici aussi les candidats se trouvent en position de force. Attention toutefois, l’étude ajoute : « Il est important de noter que les jeunes diplômés sont très gourmands en termes de rémunération alors qu’ils manquent cruellement de compétences techniques, ce qui est problématique auprès des entreprises qui ne peuvent s’aligner ». La grille des salaires locale commence avec des rémunérations comprises entre 22 et 25 k€ (technicien de maintenance, contremaître…) pour des jeunes avec moins de 5 ans d’expérience. Il faut passer conducteur de travaux (2nd œuvre) ou chef de chantier (gros œuvre) pour espérer dépasser les 30 k€ annuels. Avec plus de bouteille, les salaires progressent de + 5k€ environ. Les échelons les plus élevés (directeur, responsable d’agence) ayant de l’ancienneté en revanche, ne peuvent que difficilement atteindre le seuil des 100 k€ bruts.
Des salaires qui progressent au-delà de 5 années d’exercice
Même constat en région PACA : « Le marché de l’emploi reste très actif. De beaux projets voient le jour de Marseille à Nice (…) Le marché est toujours en tension avec une pénurie de candidats qui sont en position de force par rapport aux entreprises ». Toutefois, « les salaires n’ont pas connu de hausse significative malgré cette pénurie de candidats (…) les entreprises restent cohérentes et ne font plus monter les enchères ». Parmi les profils les plus recherchés sont les ingénieurs-conducteurs de travaux TCE en réhabilitation et les spécialistes en CVC/thermique. Les salaires de base sont un peu plus élevés qu’en Auvergne-Rhône-Alpes et débutent à 24 k€ pour des postes moins qualifiés et avec peu d’expérience. Le gain pour 5 années d’exercice professionnel supplémentaires est substantiel, avec +5 à +8 k€.
Enfin, dans les Hauts-de-France, Fed Construction estime que « le marché était en plein essor en 2022, aussi bien pour les entreprises que pour les candidats, [mais] la tendance s’inverse cette année et le marché se tend ». Les candidats se font plus rares et restent dans leur entreprise à moins qu’une opportunité intéressante ne s’offre à eux. « Les entreprises ont conscience de la conjoncture actuelle et s’ouvrent donc aux profils ayant moins d’expérience en priorisant le savoir-être et le potentiel de formation et d’évolution ». Les salaires des juniors sont en hausse, tandis que les rémunérations des profils expérimentés ou experts, tendent à se stabiliser après avoir connu une forte augmentation ces dernières années. Comme en région PACA, la grille des salaires du BTP démarre à 24-28 k€ et grimpe rapidement au-delà des 30-40 k€ avec plus de 5 ans d’ancienneté. Les plus hautes rémunérations s'établissent à 90-100 k€.