Plus de 12 000 patrons du BTP se sont retrouvés au chômage en 2023

Grégoire Noble
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artisan chantier

Selon l’Observatoire de l’emploi des Entrepreneurs 2023, plus de 51 500 chefs d’entreprises ont perdu leur emploi l’an passé, dont une grande part dans le secteur de la construction qui représente près du quart de l’ensemble. Et le phénomène y est en forte recrudescence (+40 %).

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Les embûches se multiplient pour les chefs d’entreprise. L’an passé, plus de 51 500 d’entre eux ont connu une situation de chômage (+33 %). Anthony Streicher (président de l’association GSC), explique : « Les chiffres de 2023 sont très alarmants, mais malheureusement peu surprenants. Hausse des taux d’intérêt, surendettement des entreprises, fin des aides Covid et du moratoire de l’Urssaf… ». Ainsi, chaque jour, plus de 140 dirigeants se sont retrouvés au chômage. Et particulièrement dans la construction qui est le plus touché avec la restauration. Les chefs d’entreprise du secteur ont été plus de 12 000 à connaître de grandes difficultés (+40 %). La chute de l’activité immobilière est particulièrement en cause, touchant l’ensemble des entreprises du bâtiment.

Vulnérabilité des TPE

Tous secteurs confondus, l’âge médian des entrepreneurs qui ont connu une perte d’emploi est de 46 ans. Mais les dirigeants « senior » sont très vulnérables : 1/3 des chefs d’entreprise touchés ont plus de 51 ans. L’Observatoire montre également une forte augmentation du nombre de jeunes entrepreneurs impactés (+33 %). Concernant la taille des structures, plus de 9 sur 10 comportaient moins de 5 salariés. Et plus de 8 sur 10 généraient un chiffre d’affaires inférieur à 500 k€. L’étude montre la vulnérabilité des plus petites entités. En 2023, les dirigeants ayant perdu leur activité étaient à la tête d’une société âgée de 9 ans en moyenne. Géographiquement, l’Île-de-France est l’un des territoires les plus touchés (11 350 dirigeants tous secteurs confondus) après avoir été relativement épargné en 2022. Les régions AuRA, Sud et Occitanie sont également fortement impactées.
Anthony Streicher se montre légèrement optimiste : « Certains secteurs comme le bâtiment devraient voir leur activité repartir, mais l’année 2024 s’annonce tout aussi délicate et doit nous mener à nous interroger sur le devenir de ces hommes et femmes ». 

Grégoire Noble
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