Sanitaire-chauffage : sur quoi ont misé les négoces en 2021
Le traditionnel bilan des achats des négoces sanitaire-chauffage-plomberie a été dévoilé ce 7 juin. Moins traditionnelle en revanche, la présentation sous l'égide FDME-FNAS de ce 20ème observatoire. Un moyen d'officialiser enfin l'union de la fédération du négoce sanitaire-chauffage avec celle des distributeurs en matériel électrique, même si le vrai nom de cette nouvelle organisation, placée sous la présidence de José Prétot (Groupe Rexel), est encore tenu secret et ne sera véritablement communiqué que le 27 juin prochain.
En termes de vente (+21.1%), comme en termes d’achats (+20%), l’année 2021 restera comme une bonne année pour l’activité des négoces sanitaire-chauffage, comparée à 2020 mais aussi à 2019. Hors électricité, carrelage, FI et acier, le marché total de leurs achats a atteint 4,9 milliards d’euros : 2,73 Md€ en chauffage ; 1,39 Md€ en sanitaire et 0,77 Md€ en plomberie. Toutefois, 2021 n’aura pas été qu’un long fleuve tranquille. Si la reprise a été particulièrement dynamique, la tendance inflationniste et les perturbations dans les approvisionnements subis actuellement, n’ont pas attendu 2022.
Achats Sanitaire : la salle de bain "refuge"
Si tous les secteurs ont profité de la croissance, la salle de bain a particulièrement bien tiré profit des envies de rénovation des Français avec +17 % (+9,6 % entre 2021 et 2019). « L’opération d'Action Logement pour l'adaptation des salles de bains des personnes âgées qui a pris fin en 2021 » a sans doute aussi contribué à ces bons résultats remarque FDME-FNAS. Selon l’Afisb, qui rassemblent les industriels de la salle de bains, le négoce aurait même repris un point aux GSB, avec 68 % de part de marché. Sur ce très large segment, quelles sont les familles de produits les plus porteuses ? Avec respectivement +19,5 et 15,9, les postes « céramique » et « robinetterie » totalisent 53 % des achats. A l’inverse la famille des accessoires recule de 9,6 %, confirmant son évolution vers les GSB. Pour 2022, FDME-FNAS mise sur une nouvelle croissance de la salle de bains mais à des niveaux « plus conformes » aux autres années. « MaPrim Adapt » n’interviendra pas avant 2023, au mieux, et les problèmes d’approvisionnement s’intensifient. La fédération rappelle toutefois que pour soutenir le marché, elle a mis en place une nouvelle formation « concepteur-vendeur de salle de bains en distribution professionnelle ».
Achats Chauffage : La transition est en route
Du côté du chauffage, la dynamique est encore plus marquée sur 2021 avec des achats réalisés par les négoces qui progressent de +20,5%. Mais les écarts d’une famille à l’autre sont plus marqués avec parfois un différentiel de 45 points. Sur les deux premières marches du podium, sans grande surprise, on retrouve la climatisation et les pompes à chaleur. La première pèse 21,3% des achats et les secondes 16,9%. En 2022, FDME-FNAS compte sur le plan de relance et les nouvelles aides France Renov pour poursuivre cette croissance, et dans le même temps, la mise en application des réglementations sur la fin des énergies fossiles devrait encore accélérer le développement des EnR. Là encore, les ruptures d’approvisionnement vont jouer un rôle encore non quantifiable sur les résultats de l’année.
Achats plomberie : l'effet rattrapage
Le troisième segment étudié par l’étude, celui de la plomberie, renoue en 2021 avec la croissance. Très perturbés en 2020, les achats sur ce marché enregistrent +24,2% (+12% entre 2021 et 2019). Le négoce y réalise 22,1% de chiffre d’affaires. L’ONTSBTP pour le compte de FDME-FNAS analyse la situation par un effet de restockage après une forte tendance au déstockage en 2020.
A mi-chemin 2022, il est bien difficile de dresser des estimations chiffrées tant la situation est tendue sur l’énergie, les prix des matières premières et les ruptures d’approvisionnement. Le contexte général comporte toutefois quelques éléments positifs, le marché du logement, neuf et rénovation restant encore sur une courbe ascendante, tout comme les carnets de commandes des artisans. Mais jusqu’à quand ? Une interrogation qui pousse la FDME-Fnas à rester vigilante et active auprès des Pouvoirs Publics pour défendre la nécessité d’un mix-énergétique et donner aux professionnels comme au ménage du temps pour passer le cap de cette transition.