
Le Cetiat, entre résilience et nouveaux projets

Malgré une conjoncture économique défavorable, le Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat), basé à Villeurbanne, clôture l'exercice 2024 avec un chiffre d'affaires en légère baisse à 14,28 M€. Touché par la chute de la taxe fiscale affectée (TFA), le centre maintient pourtant un cap ambitieux, porté par son contrat d'objectifs et de performance 2024-2027. L'année 2025 marquera également les 65 ans de cette institution technique au service de la transition énergétique.
Le Cetiat n'échappe pas aux turbulences traversées par le secteur du bâtiment en 2024. Avec un chiffre d'affaires de 14,28 M€, en recul de 1 % par rapport à 2023, le centre technique enregistre une baisse modérée. Une stabilité relative face à un contexte difficile, marqué par l'effondrement du marché immobilier, la chute des ventes de pompes à chaleur (-40 %) et une forte incertitude autour des politiques de soutien à la rénovation.
La taxe fiscale affectée, ressource essentielle pour l'ensemble des Centres techniques industriels (CTI), a reculé de près de 14 %, affectant directement les marges de manœuvre de l'institution. Seul point positif notable : les actions collectives, qui progressent de 4,7 % à 5,24 M€, notamment grâce à une production accrue d'études techniques.
« Le marché des générateurs thermiques est dans l'attente, les projets se reportent. Seul le segment de la ventilation simple flux résidentielle, avec une croissance de 8 % pour l'hygroréglable, affiche une dynamique encourageante », analyse Yves Fanton d'Andon, président du Cetiat.
Les chiffres clés 2024 du Cetiat
• Chiffre d'affaires : 14,28 M€
• Taxe fiscale affectée (TFA) : -14 %
• Investissements : 1,08 M€
• Chiffre d'affaires des actions collectives : 5,24 M€ (+4,7 %)
• Activités marchandes : 9,04 M€
• Prévisions 2025 : 14,3 M€ de CA, 1,1 M€ d'investissements
Des activités contrastées
Si la formation accuse un recul et les études un ralentissement net, les activités d'essais et d'étalonnage affichent une hausse bienvenue. L'investissement reste soutenu avec 1,08 M€ injecté dans la modernisation des équipements.
Parmi les projets majeurs :
• l'adaptation des bancs d'essais aux nouveaux fluides frigorigènes inflammables comme le propane,
• la mise en service d'un nouveau banc de mesure pour les capteurs de CO₂,
• la poursuite des travaux de rénovation des halls d'essais et l'optimisation énergétique des installations.
Un COP 2024-2027 ambitieux
Signé en juin 2024, le nouveau contrat d'objectifs et de performance (COP) inscrit l'action du Cetiat dans trois axes clés :
• la décarbonation et la sobriété énergétique,
• le confort, la santé et la sécurité,
• la métrologie de l'énergie.
Le centre multiplie les projets de R&D pour tester des carburants alternatifs comme le rDME ou le biofioul F100. Il explore aussi l'hybridation des PAC (pompes à chaleur) et l'adaptation des équipements aux logements collectifs. Côté ventilation, la qualité de l'air intérieur reste une priorité, avec des études poussées sur la performance des capteurs CO₂ et, prochainement, des capteurs COV.
« Le Cetiat reste un moteur pour l'innovation. Nos équipes sont pleinement engagées pour accompagner les industriels face aux défis climatiques et technologiques », souligne Pierre Claudel, directeur général.
Nouveaux chantiers techniques
L'année 2025 s'annonce stable sur le plan financier, avec un chiffre d'affaires attendu à 14,3 M€, dont 9,3 M€ pour les activités marchandes. Un investissement de 1,1 M€ est prévu, avec comme projet phare la création d'une plateforme d'essais pour PAC de moyennes puissances (jusqu'à 130 kW), pour un budget de 700 000 €, sous réserve de subventions.
Autres projets structurants :
• l'étude de solutions pour l'hybridation des PAC,
• une mission sur l'économie circulaire avec intégration de l'analyse du cycle de vie,
• la participation au projet territorial Declyc dans la Vallée de la Chimie, à Lyon, pour réduire les consommations des laboratoires industriels.
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