Chryso et GCP, (al)chimie de la construction

Grégoire Noble
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Chryso GCP

Chryso devient une marque unifiée au sein de la galaxie Saint-Gobain. Le géant des matériaux de construction s’est lancé dans une frénésie d’achats dans le secteur de la chimie de la construction pour se tailler une place à la hauteur de ses ambitions. Explications avec Nicolas Theodon, directeur général France de cette division.

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Le groupe Saint-Gobain consolide sa position sur le marché de la chimie de la construction (et des matériaux) après avoir absorbé successivement Chryso, GCP puis Fosroc (en cours de finalisation). Nicolas Theodon, directeur général pour la France de Saint-Gobain Chimie de la Construction, dévoile la cohérence de ces opérations : « Chryso est très présent en Europe et en Afrique, tandis que GCP l’est en Amérique et en Asie. Enfin Fosroc est présent au Moyen-Orient et en Inde notamment. Il y avait donc une complémentarité géographique forte qui amène une présence mondiale. Ainsi qu’une complémentarité des offres et des positionnements de marché avec Chryso positionné sur les bétons et GCP reconnu pour ses additifs ». Même le maillage industriel était cohérent en France, avec deux sites majeurs et cinq autres établissements.

Et Saint-Gobain ne s’est pas arrêté là, il a été pris de fièvre acheteuse sur tous les continents : Matchem au Brésil, IDP Chemicals en Égypte, Ovniver Group au Mexique… Toujours dans l’optique de former une entité mondiale capable de répondre à toutes les demandes des clients qu’ils soient acteurs du ciment, du béton, de la construction ou du génie civil.

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Chryso Saint-Gobain

Sur le marché français spécifiquement, deux marques coexisteront pour profiter de leur notoriété déjà établie : Chryso d’un côté, pour les produits dédiés aux cimentiers, aux bétons, à la préfabrication (adjuvants, fibres, agents de démoulage, agents rhéologiques, produits de curage…), et GCP de l’autre, pour les solutions davantage liées aux questions d’étanchéité enterrée, de résines d’injection et de mortiers spéciaux. De nombreuses gammes coexisteront (Optima, Adva, EnviroMix, Quad, EnviroAdd, Tavero, Pieri, Adfil…) sous les nouvelles couleurs de Chryso, vert et noir. Nicolas Theodon explique à ce propos : « Ce vert est issu des deux couleurs historiques, le jaune de Chryso et le bleu de GCP. Le logo lui-même représente le dynamisme et le partenariat ». L’entreprise entend poursuivre ses travaux de R&D en partenariat avec ses clients pour aller vers des ciments à très faibles taux de clinker. « Nous travaillons avec eux pour se positionner sur leurs marchés avec une offre adaptée », résume le directeur général, qui identifie plusieurs tendances lourdes : la réutilisation de matériaux locaux, disponibles, dans le béton, l’incorporation de biosourcés dans les formules (notamment fibres et superplastifiants d’origines végétales) pour réduire l’impact environnemental des produits, et le développement des solutions décoratives béton (lasures) y compris en façades.

Chryso s’appuie également sur des outils digitaux « qui créent de la valeur pour le client », comme les boîtiers Maturix (pour suivre la maturation du béton) ou l’offre Verify (pour maîtriser la rhéologie des chapes). Nicolas Theodon souligne que des investissements massifs sont réalisés dans les technologies de polymérisation, dont un nouvel atelier de synthèse qui a reçu un Trophée Responsible Care en 2023. L’industriel annonce qu’il spécialisera ses sites de production (adjuvants, poudres…) pour optimiser sa supply chain.

Chryso en chiffres :

Plus de 3 000 collaborateurs
Présence dans 41 pays
87 usines
10 centres de R&D
3 % du CA investis en R&D (et 3 % en investissements industriels)
Plus de 1 200 brevets en portefeuille (dont 900 sur les ciments et bétons)

Grégoire Noble
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