[Conjoncture] En Europe, Saint-Gobain entrevoit une éclaircie au 2e semestre 2024
Lors de la publication de ses résultats trimestriels, le géant mondial des matériaux de construction a fait état d’un chiffre d’affaires en repli de 8,5 % au premier trimestre 2024 sur un an. Mais la direction du groupe estime que « le pire est derrière nous » ; notamment en Europe où un point bas semble avoir été atteint.
Ce n’est pas vraiment une surprise. Début mars, Saint-Gobain avait prévenu les marchés en publiant ses chiffres annuels 2023. Avec un volume de ventes en repli de -6,4 % et une chute de 11 % du bénéfice net comparé à un très bon exercice 2022, le groupe a subi de plein fouet la crise de la construction neuve pénalisée par des taux d’intérêt qui restent au plus haut depuis plus de vingt ans – essentiellement en Europe.
Au premier trimestre 2024, le mastodonte du secteur a en effet vu son chiffre d’affaires (à 11,4 Md€) s’éroder de -8,5 % et de -5,8 % (à données comparables). En revanche, la marche des affaires sur le segment de la rénovation, la recherche de l’efficacité énergétique et la décarbonation portent son activité.
En Europe du Nord, l’activité s’est inscrite en baisse de -11 %. Un résultat à peu près similaire dans la zone Europe du Sud, Moyen-Orient et Afrique où le chiffre d’affaires s’est replié de -10,1 %, « dans un marché du neuf en nette baisse en France », rappelle le groupe dans son communiqué.
Le pire serait « passé »
Avant, toutefois, de préciser qu’il continue de « surperformer son marché grâce à sa forte exposition à la rénovation – laquelle bénéficie d’un contexte réglementaire favorable et du renforcement du dispositif de soutien à la rénovation énergétique –, et à l’enrichissement de son offre ».
À noter que ce recul dans la zone Europe est lié à une base de comparaison plus marquée par rapport au premier trimestre 2023 avec, entre autres, la cession de certaines activités de distribution, de transformation du vitrage et de fabrication de systèmes d’isolation en mousse au Royaume-Uni.
Malgré ces défis, Benoît Bazin, le directeur général de Saint-Gobain, estime que « le pire était passé » et que « la baisse des volumes de ventes avait trouvé son point d’inflexion ». Si les perspectives restent prudentes pour l’année en cours, le groupe prévoit toujours d’atteindre une marge d’exploitation à deux chiffres pour la quatrième année consécutive.