Etex renforce ses positons dans la filière sèche
Ce premier trimestre est l'occasion pour les grandes entreprises de faire un bilan sur l'année écoulée et celle en cours en faisant un bilan et en présentant les nouvelles perspectives. Actualité chargée chez Etex qui, par la voix de son PDG, Bernard Delvaux, nous indique quelques pistes dans un contexte de rénovation énergétique qui s'intensifie.
« Je suis fier d’annoncer qu’Etex a une nouvelle fois enregistré une croissance significative en 2022, et ce pour la cinquième année consécutive. Après une année 2021 exceptionnelle, nous avons atteint de nouveaux résultats records, notamment en termes de chiffre d’affaires, de REBITDA et de résultat net récurrent. Ce résultat a été atteint en dépit d’un contexte commercial défavorable, qui comprend une crise énergétique et l’inflation globalisée ».
C’est en ces termes que s’exprime Bernard Delvaux, PDG d’Etex pour synthétiser une année 2022 riche en événements. Le plus important est sans conteste l’acquisition d’Ursa qui est venue créer la 5e famille du groupe en juin dernier.
Côté chiffres donc, la société revendique un chiffre d’affaires de 3,714 Md€, soit une hausse de 25 % par rapport à 2021. Notons qu’à données comparables, l’augmentation s’établit à 13,3 % dont 11,5 % reviennent aux rachats récents d’Ursa et des activités de plaques de plâtre Knauf en Australie. Si la ventilation exacte du CA par pays n’est pas communiquée, on peut estimer que la France représente entre 15 et 18 % du chiffre d’affaires global. Pour le bénéfice net, il atteint 210 M€ en hausse de 8,2 % sur un an.
Adaptation de stratégie
Depuis 10 ans maintenant, Etex réorganise ses activités pour devenir un acteur majeur des solutions de constructions légères (filière sèche). Une stratégie qui a demandé de “sacrifier” les gammes terre cuite et béton pour se concentrer sur la plaque de plâtre, la protection passive contre l’incendie, l’isolation en laine de verre et XPS ainsi que sur la construction modulaire et hors site avec, pour ces deux dernières activités, les créations respectives récentes des divisions Isolation et New Ways.
Et qui dit filière sèche, dit empreinte environnementale réduite, préoccupation majeure du Bâtiment pour les années à venir. L’entreprise souhaite montrer l’exemple en mettant en place une politique environnementale rigoureuse. Bernard Delvaux explique : « Depuis 2018, nous avons réalisé des progrès significatifs dans notre démarche de durabilité, notamment grâce à une croissance de 54 % de l’utilisation de gypse recyclé - faisant d’Etex le recycleur de gypse le plus avancé en Europe, y compris au Royaume-Uni - à une diminution de 19,9 % des émissions absolues de CO2 et à une réduction de 26,5 % des déchets mis en décharge en valeur absolue. » Du côté de la décarbonation, l’objectif est de réduire les émissions de GES de 35 % en 2030 vs 2018.
Puisque l’énergie devient un point clé en termes de poids financier pour tous les industriels énergo-intensifs, l’année dernière, Etex a préparé l’avenir en investissant un montant record de 302 M€ dans des projets d’investissement (contre 199 M€ en 2021) pour optimiser le fonctionnement des usines, augmenter la capacité de production et rendre les sites plus durables en termes d’émissions de CO2, de circularité et de sécurité.
Favoriser les synergies locales
Depuis l’arrivée d’Ursa il y 7 mois, aucun changement stratégique n’est à l’ordre du jour par rapport à l’activité Building Performance qui compte en son sein Siniat. « L’isolation reste une activité propre et à part entière », martèle Valérie Lebon, DG d’Etex Building Performance. Si un travail est en cours afin de certifier des systèmes communs tout en partageant les meilleures pratiques de chaque entité (achats, finance, RH…), le positionnement différent et les spécificités du business local laissent les coudées franches aux deux marques au niveau commercial. « Si un binôme Ursa-Siniat est envisagé, il n’est que ponctuel et sur initiative des enseignes négoce qui souhaitent mettre dans leur plan de vente les solutions proposées par les deux fabricants », complète-t-elle.
Pour cette année, les perspectives restent encore un peu floues étant donné le contexte politico-économique toujours fragile. Le début 2023 a été bon grâce au rattrapage des chantiers décalés, mais la construction neuve pose question en attendant d’éventuelles mesures susceptibles de relancer le marché de la primo-accession. Autre préoccupation : les dépôts de bilan qui repartent à la hausse, d’où une vigilance certaine avant d’avoir une idée plus précise sur la tendance du second semestre.
« Pour 2023, la volatilité et l’incertitude devraient perdurer, en particulier pour les prix de l’énergie et des matières premières, mais nous pensons que la demande pour les produits et solutions d’Etex restera forte compte tenu de leur valeur durable intrinsèque et des besoins actuels en matière de rénovation et de construction neuve. Nous voyons également des possibilités pour croître à travers nos technologies et pour soutenir notre croissance avec une marge qui devrait rester solide. Nous avons pour objectif clair d’être le fabricant de matériaux de construction le plus innovant et le plus durable au monde », conclut Bernard Delvaux.