Dans la Somme, Deceuninck injecte 2,5 M€ pour des profilés à base de PVC recyclé

Stéphane Vigliandi
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Usine Deceuninck de Roye (Somme).

À Roye, dans la Somme, le gammiste d’origine belge a déjà investi 2,5 M€ dans son usine pour y ouvrir deux nouvelles lignes de coextrusion lui permettant de produire des profilés en PVC issu à plus de 40 % de matières premières recyclées. Au total, l’investissement doit dépasser les 10 M€ au cours des cinq prochaines années.

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Une détermination réaffirmée ! Deceuninck France enfonce le clou en matière d’économie circulaire pour exploiter de plus en plus de matières premières recyclées (MPR) dans la production de ses profilés en PVC. L’industriel travaille sur de la fibre longue.

Au-delà de sa résistance aux torsions et aux déformations liées au poids et à la chaleur, ce process facilite le recyclage et le réemploi de MPR sous forme de bobines de fils – le PVC post-consommation étant fourni par Deceuninck Recycling qui est certifié EuCertplast*.

Comme d’autres acteurs gammistes-extrudeurs du secteur, Deceuninck dispose d’« un atout » : la coextrusion. L’entreprise a ainsi investi une première enveloppe de 2,5 M€ dans l’installation de deux nouvelles lignes de coextrusion sur son site de Roye, dans la Somme. Ce qui lui permettrait d’« éviter la mise en décharge ou l’incinération de 2,3 millions de fenêtres par an ».

Autre intérêt de recourir recyclage du PVC usagé ? Il nécessite 90 % d’énergie en moins que la production de matières vierges. « L’ambition du groupe et de l’unité d’extrusion picarde est d’aller de plus en plus vers un process de fabrication durable en se concentrant sur la circularité », prévient d’ailleurs Thomas Eyermann, le directeur général de Deceuninck France.
* EuCertplast est un programme européen de certification des recycleurs de déchets plastiques post-consommation. 

Deceuninck Recycling permet de réemployer environ 45 000 tonnes de PVC recyclé par an qui sont utilisés par ses différentes usines en Europe.

Cadences accrues

Manière de réaffirmer l’engagement de la filiale, ainsi que « la pérennité d’une production française, de qualité et d’avenir ». Et d’argumenter : « En offrant une cadence et un volume de production accrus, ces deux lignes viennent s’ajouter aux vingt-six déjà présentes sur le site de Roye [créé en 1985]. Plus longues de 3 m, passant de 15 à 18 m par rapport à celles dédiées à la mono-extrusion, elles ont nécessité des travaux d’envergure dans la structure des bâtiments et le site lui-même ».

Par exemple, l’usine picarde sera prochainement équipée d’un silo extérieur dédié à l’homogénéisation de la matière recyclée qui viendra compléter ses sept autres silos. Au total, elle doit bénéficier d’un budget global supérieur à 10 M€ au cours des cinq prochaines années pour produire plus de profilés écoconçus ; l’installation d’autres lignes de coextrusion étant déjà programmé.

Cet investissement servira également à pousser les murs du site de Roye qui a démarré en janvier 2023 la production de la nouvelle gamme Elegant.

Pour que l’ensemble de la filière poursuive la montée en charge d’une logique d’économie circulaire, il faudra aussi que les gisements de MPR puissent grossir… rapidement. Un impératif au regard des évolutions en cours et à venir de la RE 2020 qui impose la déclaration d’un bilan carbone des produits et systèmes mis en œuvre.

La coextrusion permet à Deceuninck de fabriquer des profilés constitués en moyenne de 42 % de matières recyclées sans en impacter la robustesse et les performances.

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Deceuninck Recycling.
Stéphane Vigliandi
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