[Chantier] Isolation extérieure sans concession sur la luminosité

Jérémy Becam
Image
Partager sur

Au cœur de l’IÎle de Nantes, l’école-collège Sainte-Madeleine-La Joliverie est réputée pour son approche innovante de l’enseignement des langues : l’anglais dès les classes de maternelle et une filière multilingue français/breton/anglais. Installée dans un ancien lycée technique, elle a connu de multiples agrandissements au fil des ans. Au bâtiment le plus ancien, datant de 1870, se sont ajoutées jusque dans les années 1960 des constructions en maçonnerie de briques et de parpaings enduits ou en béton banché pour former un ensemble hétéroclite.

Intégré en 2000 au groupe d’enseignement privé La Joliverie, l’établissement fait l’objet d’un programme de rénovation immobilière engagé au cours des années 2010. Après la cour maternelle et son préau, c’est la réfection de l’ensemble des façades sur la cour primaire qui a été entreprise en 2018. Pour ce chantier, l’établissement de formation a fait appel à l’agence d’architecture nantaise Mûrisserie d’Yves Parent et Sonia Rachdi, partenaire du groupe d’enseignement. Yves Parent préconise de remplacer les fenêtres existantes par des menuiseries en aluminium gris anthracite équipées de volets roulants pour améliorer l’isolation thermique et phonique. Sur les murs, par endroits fissurés, la meilleure solution pour unifier l’ensemble est d’appliquer un système d’isolation thermique par l’extérieur (ITE). « Nous n’avions pas d’objectif précis de performance énergétique à atteindre pour ce projet, note l’architecte. Nous n’avons pas réalisé de bilan thermique des bâtiments. Mais je pense que le point de départ était très bas et le classement énergétique du bâtiment probablement F ou G », précise l’agence d’architecture.

Réduire la perte de luminosité

Image

La mise en œuvre d’une ITE entraîne l’épaississement des murs autour des fenêtres et forcément une perte de luminosité. Afin de réduire l’épaisseur d’isolant pour ménager le clair de vue dans les classes en évitant l’effet “meurtrière” de fenêtres très enfoncées dans les murs de façades, l’architecte opte pour le StoTherm Resol. Son coefficient de conductivité thermique (lambda) est de 0,022 W/(m.K) quand celui du polystyrène expansé (PSE) varie de 0,031 à 0,038 W/(m.K) selon les configurations (gris ou blanc). Une épaisseur d’isolant de 12 cm sera ainsi suffisante (contre 17 à 21 cm avec du PSE), et 40 mm en tableaux des baies. En termes de finition, l’enduit taloché StoSilco à base de résine siloxane a été choisie. Quant au rez-de-chaussée, particulièrement exposé aux chocs dans une cour d’école, il a été revêtu sur 1,80 m de hauteur de briquettes de couleur grise.

Un chantier sur site occupé

Image

L’une des particularités de ce chantier, était d’intervenir en site occupé, et pas n’importe lequel : une cour d’école où évoluent de jeunes enfants et des salles de classe qui exigent le minimum de bruit, notamment pendant la sieste des tout petits en maternelle. Pour donner suite à l’appel d’offres lancé auprès des entreprises de la région, c’est la société Paul Turpeau qui a été retenue. Depuis 1974, cette entreprise nantaise de 70 salariés, dont une soixantaine de compagnons sur les chantiers, est spécialisée dans la peinture intérieure et le ravalement de façade. Durant la préparation du chantier, la cohabitation chantier-élèves est organisée entre la direction de l’école et l’encadrement du chantier. Des créneaux horaires sont fixés pendant lesquels sont autorisées les opérations bruyantes de lavage à haute pression ou de perçage. Une fois ce protocole établi, les travaux ont démarré fin 2018 pour les quatre compagnons chargés d’appliquer l’isolation et l’enduit, puis pour les deux poseurs de briquettes. Les panneaux isolants de 120 x 40 cm ont été calés bout à bout, parfaitement jointifs, horizontalement, par rangées successives à joints décalés à partir du bas, avec du mortier colle appliqué en plein sur la face arrière du panneau. La fixation mécanique a ensuite été assurée par chevillage avec Sto-Cheville à expansion livrée par Sto.

« Un soin particulier doit être apporté au calage des panneaux car aucun rattrapage n’est ensuite possible : les panneaux sont en effet recouverts sur les deux faces par une toile en fibre de verre non tissée qui interdit tout ponçage », explique Dany Sega, conducteur de travaux de l’entreprise Paul Turpeau. Un enduit de marouflage StoLevell Novo a ensuite été appliqué sur une épaisseur de 8 mm pour y noyer les treillis d’armatures renforcés Sto-Fibre de Verre de Blindage et Sto-Fibre de Verre Standard conçus pour améliorer la résistance aux chocs des systèmes d´isolation de façades en zones exposées. L’enduit de finition taloché a ensuite été appliqué. Après la pose de quelques briquettes sur la colle teintée appliquée au mur, les joints ont simplement été lissés dans la colle avec une brosse humide.

Fichier technique

Type d’intervention : isolation thermique par l’extérieur

Localisation : 10, quai Hoche, 44000 Nantes

Surface traitée : 1 200 m2

Maîtrise d’ouvrage : école Sainte-Madeleine-La Joliverie

Maîtrise d’œuvre : agence Mûrisserie Architecture Parent + Rachdi

Entreprise : société Paul Turpeau

Date des travaux : année scolaire 2018-2019

Solution utilisée : ITE StoTherm Resol, enduit taloché silane StoSilco K et Sto-Briquettes de parement

Jérémy Becam
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire