Hérige : ses négoces toujours portés par le gros œuvre et les travaux publics

Jusqu’ici, tout va bien ! Dans son communiqué financier publié ce 26 juillet, le fabricant-distributeur indépendant se félicite de « sa dynamique de croissance » au cours du deuxième trimestre 2022. À 219,2 M€, le chiffre d’affaires consolidé s’est affiché en hausse de 10 % (+7,7 % à périmètre comparable) par rapport au deuxième trimestre de l’an passé où les ventes d’Hérige avaient déjà bondi de 15,1 % (+13,9 % en comparable) par rapport à 2019.

Trimestre après trimestre, le groupe continue, lui aussi, de bénéficier de la dynamique de rattrapage d’activité post-confinement qui prévaut dans l’ensemble de la filière Bâtiment. Là encore « la croissance bénéficie d’un effet prix » positif. Mais cette fois-ci, l’effet volume/mix produits a un impact favorable « dans une moindre mesure ».

Bien que toujours en hausse (à +6,4 % vs le T2 2021) et tirée par le gros œuvre et les travaux publics, la branche Négoce de matériaux subit « un ralentissement du marché affecté par les hausses de prix ». Depuis la fin de l’été 2021, les tensions inflationnistes interrogent d’ailleurs l’ensemble des états-majors de la distribution Bâtiment comme le souligne l’édition 2022 de ZeNégoce TOP100.

Avec, au premier plan, la question d’une possible déflation au cours des prochains mois, son éventuel lot de reports ou d’annulations de projets et, en contrepoint, une dévalorisation des stocks achetés au prix fort. Mi-mai, en détaillant les résultats financiers 2021 et sa stratégie, Benoît Hennaut, le président du directoire d’Hérige, était d’ailleurs plus circonspect sur la conjoncture à venir.

Comme d’autres de ses confrères, le dirigeant anticipait « une chute de la construction neuve et une réorientation vers le petit collectif en raison des différentes réglementations – comme le Zéro artificialisation nette – et du prix du foncier ». Mais, une fois encore, il a modulé son propos en mettant en avant “la” planche de salut dont peuvent encore bénéficier la distribution et ses clients artisans : « le développement de la rénovation et de la réhabilitation ».

Dans l’industrie du béton et du BPE, Hérige a affiché au T2 2022 une progression de +4,4 % d’activité pour Edycem – un chiffre qui tient compte du rachat d’Audoin & Fils Béton sur deux mois. Là aussi le fabricant a bénéficié d’« un effet prix favorable ». Toutefois, à périmètre comparable, les ventes s’érodent de -1,7%.

En revanche, Atlantem, le pôle de menuiseries industrielles, « continue d’enregistrer une forte demande sur les canaux de distribution orientés sur la rénovation et sur le produit AM-X ». Il enregistre une croissance de +22,2 % (+16,7 % à périmètre comparable). Après la reprise du provençal Activence en février dernier, l’ETI vendéenne poursuit d’ailleurs sa stratégie de croissance externe. Dans son communiqué, il annonce ainsi être entré en négociations exclusives avec MGT Menuiseries Bois : une PME bretonne positionnée sur le segment du haut de gamme.