Après Atlantem, VM entre dans la boucle Fret 21

Stéphane Vigliandi
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VM - Camion bio-GNC

La branche Négoce du groupe vendéen Hérige engage sa flotte de livraison sur le chemin d’un avenir plus décarboné. Dès 2023, 15 % de ses camions seront réformés pour rouler au bio-GNC – la forme la plus répandue du bio-GNV actuellement.

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Pour VM aussi, l’heure est au “Back to green” ! Treize mois pile après que Benoît Hennaut a dévoilé les grandes lignes du plan Avenir cadrant la stratégie du groupe d’ici à 2025 (l’innovation, le digital et la RSE), VM, sa principale enseigne de négoce, vient d’annoncer ses premières actions à l’issue d’« un travail préparatoire entrepris il y a trois ans ».

Dans le sillon d’Atlantem qui a rejoint la démarche Fret21 fin septembre dernier, le distributeur a officiellement adhéré le 17 décembre à ce programme que portent le ministère de la Transition écologique et solidaire, l’Agence de la transition écologique (ex-Ademe) et l’AUTF (l’organisation professionnelle des chargeurs). Dans un communiqué publié ce 24 mars, VM indique vouloir « réduire les émissions de CO2, soit 490 tonnes, relevant de la logistique-transport » sans fournir pour l’instant de calendrier précis.
 

En 2014, l’activité de VM Distribution avait généré 6 279 224 kg eq CO2. En 2018, ce niveau d’émissions était de 9 614 650 kg eq CO2 : une hausse des consommations énergétiques liée à « l’accroissement d'activité », expliquait alors Hérige dans son bilan des émissions de GES 2018 (sur le périmètre réglementaire : loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015).

Quatre leviers d’action

À travers l’accord volontaire signé avec l’Agence de la transition écologique, le distributeur indépendant concentrera ses actions sur le transport routier aval : c’est-à-dire toutes les livraisons effectuées entre son centre logistique situé à L’Herbergement (Vendée) et ses 77 points de vente, et « surtout » entre les agences et les chantiers de leurs clients.

Concrètement, VM met en place l’intégralité des axes d’action du programme Fret21, contrairement à Atlantem qui, pour l’instant, n’en a retenu que trois sur quatre. Primo, l’enseigne va agir pour améliorer de 5 % son taux de chargement d’ici à trois ans : mise en place de protocoles des tournées de livraison pour éviter les trajets à vide, formation des chauffeurs-livreurs prévues sur l’arrimage des camions. Pour optimiser le tonnage transporté, il est aussi envisagé de recourir à des remorques pour les livraisons sur chantier réalisées par des porteurs de 26 tonnes.
 

Pour le secteur du transport, la Stratégie nationale Bas Carbone (SNBC) prévoit de réduire de 28 % les émissions de CO2 en 2030 par rapport à 2015 et la décarbonation complète du secteur à l’horizon 2050.

Le transport de fret représente, à lui seul, 12 % des émissions carbone en France et dépend du pétrole comme source de combustible à hauteur de 95 %. (source : DGEC)
 

Démarche et écosystème collectifs

Secundo, la rationalisation des distances parcourues. La filiale d’Hérige indique qu’elle privilégiera « systématiquement le point de vente le plus proche du chantier ». Évoqué depuis quelques mois par la direction de l’enseigne, un nouveau schéma logistique prévoit des approvisionnements directs entre la plateforme VM et les chantiers « sans passage par le point de vente » lorsque cela est possible.

Tertio, comme le font de plus en plus d’acteurs du négoce, le choix de carburants alternatifs devient la règle. Le 15 mars, un premier camion VM roulant au bio-GNC* a été livré. D’ici l’an prochain, 15 % de la flotte (soit 20 véhicules) devrait avoir été réformée en ce sens. Quarto, l’enseigne travaillera avec « des prestataires spécialement sensibilisés aux problématiques de développement durable » comme le précise le cahier des charges défini par Fret 21. En clair, elle sélectionnera les transporteurs routiers chartés ou labellisés “Objectif CO2”.

Dans le cadre de cette « démarche collective », sa société interne VM Transport va également intégrer la démarche Fret 2021 en cours d’année. Ne restera plus alors pour Hérige qu’à faire de même pour Edycem, son pôle Béton, dans un contexte où les prix à la pompe continuent d’exploser. À tel point que, le 10 mars dernier, l’Association française du gaz naturel pour véhicule a, à son tour, demandé à Matignon « d’intégrer un volet transport routier dans le Plan de résilience ».
* La formulation comprimée (GNC et bio-GNV) est la forme la plus répandue du bio-GNV.

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Carburants vs Emissions de GES
Stéphane Vigliandi
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