Construction bois : enfin l’envol tant annoncé ?

Stéphane Vigliandi
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Après avoir subi de plein fouet la crise du Bâtiment depuis 2014, la filière de la construction bois regagne – modestement – des parts de marché sur les segments du logement collectif et l'individuel diffus. Panorama des principaux chiffres du 5e Observatoire national de la construction bois* diffusé cette semaine.

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* Méthodologie : enquête menée entre janvier et mars 2019 auprès de plus de 1 071 entreprises représentatives du secteur et réalisée par le Codifab, France Bois Forêt et la Cellule économique de la construction de Bretagne

Enfin le grand décollage pour la construction bois ? En avril 2018, à quelques semaines de la quinzième édition du Carrefour international du bois, Nicolas Visier, le directeur d’Atlanbois, se félicitait d’« un net réamorçage du marché de la construction bois que l’on n’avait pas connu depuis dix ans ». Avant de tempérer : « Ce n’est pas encore l’euphorie ! ».

Après une chute de 11 % en 2016 (en valeur) par rapport à 2014, l’Observatoire 2019 de la construction bois vient de révéler qu’« en deux ans, le marché a retrouvé ses couleurs et offre de très belles perspectives d’activité dans les prochaines années ».

L’an dernier, les 2 080 entreprises du secteur (dont 47 % de charpentiers et 24 % de menuisiers) ont enregistré un chiffre d’affaires consolidé de l’ordre de 1,9 Md€ HT avec la seule activité en construction bois.

C’est une hausse globale de +13 % par rapport à l’exercice 2016 (en euros courants). Mais, dans un contexte de plus en plus concurrentiel, « le rayon moyen d’intervention continue de diminuer, souligne l’étude. De 170 km en 2014 à 158 km en 2016, il passe à 116 km en 2018 ».

Des positions disparates

Si l’ensemble du marché a affiché des boums d’activité l’an passé (voir indicateurs ci-dessus), les parts de marché par segment évoluent encore plutôt modestement. Dans les logements collectifs, les systèmes constructifs en bois ne représentent encore que 4,3 % du marché en volume (4 % en 2016).

Pour le secteur diffus de la maison individuelle, la progression est nettement plus marquée : 9,4 % de parts de marché l’an dernier contre 8,7 % en 2016. De leurs côtés, les extensions-surélévations affichent un léger reflux : la part de marché du bois est passée de 27,8% en 2016 à 27,5% sur 2018. Même tendance observée dans le non résidentiel où l’utilisation du bois construction recule également de 0,3 % en deux ans (à 16,3 % en 2018).

Néanmoins, ce cinquième Observatoire biennal constate en toute logique que « les entreprises continuent de croire dans le développement de leur marché » ; puisque « 31 % d’entre elles prévoient de réaliser des investissements en 2019 et 52 % prévoient d’embaucher, voire 68 % pour les entreprises de plus de 20 salariés ».

De belles perspectives qui concerneraient « un développement sur la France entière » et non plus confiné aux seuls bassins historiques de la construction bois comme l’Est et l’Arc Atlantique. Les systèmes constructifs en bois – souvent mixés avec d’autres matériaux – séduisent de plus en plus les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre.

Si les Jeux Olympiques  de 2024 et les premiers IGH en bois représentent une vitrine pour la filière, le bois est aussi l’un des très rares matériaux à pouvoir atteindre, actuellement, le niveau C2 dans le cadre de l’expérimentation du label E+C- ; prélude à la future Réglementation environnementale de 2020.

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CÔTÉ APPROVISIONNEMENTS

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En 2018, 39 % des entreprises intervenant sur le marché de la construction bois ont indiqué que leurs clients exigent des essences françaises (25 % en 2016) selon l'Observatoire de la construction bois.

Les professionnels s’approvisionnent en bois français entre 50 % auprès des négoces et 60 % auprès des coopératives d’artisans.

Plus globalement, les entreprises de plus de vingt salariés achètent en direct auprès des scieurs (42 % en France, 24 % à l’étranger) ; tandis que les TPE (moins de dix salariés) privilégient le circuit des négociants (46 %) et les coopératives (15 %).

Stéphane Vigliandi
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