[2/2] Réno’ énergétique] Vos armes pour y aller… franco !

Stéphane Vigliandi
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Tandis que le gouvernement veut éradiquer les 5,2 millions de passoires thermiques d’ici à 2028 et érige la rénovation énergétique comme l’un des leviers pour que le pays soit neutre en CO2 en 2050, fabricants et négoces font évoluer leurs catalogues en adaptent leurs offres. Outillage, domotique, EPI… : tour d’horizon.

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CÔTÉ OUTILLAGE & ÉQUIPEMENTS • S’adapter aux nouveaux matériaux de construction

Électroportatif ou à main, l’univers de l’outillage continue sa mutation. Parmi les tendances fortes : réduction de la pénibilité, hausse des performances et de la puissance des batteries pour le sans-fil… D’ailleurs, les marques sont aux avant-postes pour faciliter le quotidien des artisans sur les chantiers de rénovation énergétique.

Principale raison ? L’arrivée permanente de nouveaux matériaux de construction pour coller à la RE 2020, mais aussi traiter la pléthore de passoires thermiques. « Nous étudions cette typologie de produits depuis de nombreuses années avec des outils dédiés à l’ITE ou au travail du plaquiste par exemple », confie Élisabeth Lelong, directrice marketing de Mob Mondelin.

En 2022, le fabricant français d’outils à main a fait évoluer son produit phare ciblant les plaquistes : son emblématique lève-plaque Levpano pour faciliter la pose en hauteur. Les évolutions concernent l’intégration de deux nouvelles marches intermédiaires, d’un nouveau treuil et bénéfice d’un coulissement des colonnes amélioré en vue d’éviter le frottement métal contre métal.

Mise en œuvre optimisée

« Nous avons aussi développé des supports pour dérouler plus facilement les films pare-vapeur », ajoute la manager. Mondelin propose aussi des outils dédiés à chaque métier pour optimiser le travail sur les chantiers de rénovation notamment.

Même logique chez Edma. Directeur marketing-achats, Nicolas Saint-Ouen souligne que la société est « en étroite collaboration avec les fabricants de matériaux pour s’assurer que leurs innovations soient facilement manipulées et posées par les professionnels ». À Batimat, Edma mettra ainsi en avant sa nouvelle table de découpe au fil vibrant pour isolants Oscilocut.

Grâce à sa technologie de découpe (fréquence de 1 500 tours/mn), cet outil garantit une coupe nette sur la plupart des matériaux d’isolation (maximum 650 mm de haut et 270 mm d’épaisseur). Et notamment les isolants minéraux, panneaux PU, PSE et XPS, mousses de verre ou de caoutchouc.

Cobots à la rescousse

Si ce marché est loin d’être encore mature, le robot collaboratif (cobot) peut optimiser le déroulement d’un chantier pour les tâches répétitives ou induisant une posture peu confortable. En 2021, Hilti a présenté son premier exosquelette conçu en tandem partenariat avec l’allemand Ottobock axé sur les technologies médicales.

Cet outil passif sans batteries soulage les tensions exercées sur les épaules lors des travaux nécessitant de lever les bras au-dessus des épaules et de porter jusqu’à 4kg sans en ressentir le poids. Pour aller encore plus loin, des sociétés ont développé des robots pour faciliter le travail des professionnels.

Lauréat d’un Awards de l’Innovation du Mondial du Bâtiment (catégorie Construction Tech), Paco a été développé dès 2017 par la start-up Les Companions. Ce robot compacte sur roues est doté d’un bras articulé et d’un spray airless. Programmé via sa tablette tactile, Paco peint les surfaces après avoir été scannées en 3D. Très utile pour les tâches rébarbatives, ce “peintre automatisé” laisse à l’artisan le temps les points les plus délicats. Pour la plus grande satisfaction du client final.

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Port d'EPI sur un chantier.
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Cobot intervenant dans un vide-sanitaire.
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Levpano de Leborgne.
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Contrôle d'acès connecté.

Isoler les vides sanitaires • Q-Bot agit dans tous les recoins

Proposé par Syneris Isolation, ce robot d’origine anglaise assure les travaux d’isolation par PU projeté. Il est muni d’une caméra et de lasers pilotables à distance qui projettent la mousse dans les zones les plus inaccessibles. L’artisan contrôle Q-Bot de l’extérieur. Là aussi, les compagnons bénéficient d’une pénibilité nettement réduite. Et donc moins TMS en vue !

CÔTÉ CONTRÔLE D’ACCÈS & DOMOTIQUE • Enfin l’heure d’une (vraie) démocratisation ?

Les faits sont parfois têtus ! Les chiffres un peu moins. Élevé au titre de parangon de vertu dès la fin des années 1980 (confort d’usage, maîtrise de la facture d’énergie…), le marché français de la domotique n’en est qu’à ses balbutiement dans les foyers. Selon l’étude d’Opinion Ways publiée en avril pour Resideo, un acteur du smart hom, seuls 3 % et 12 % des ménages sont équipés d’un système domotique.

Pourtant, le panel de solutions dites “intelligentes” s’est largement étoffé depuis cinq ans ; les protocoles d’interaction sans fil aussi : le pionnier KNX, HomeKit, Zigbee, Z-Wave ou, récemment, Matter). Dans un tel contexte, la domotique traverse, sans doute, ses meilleurs moments.

11 %
En France, c’est la proportion d’installateurs de portes d’entrée qui ont posé des serrures connectées en 2020.

IoT, cloud, C2C…

Le sondage Resideo note que 28 % de la population veut s’équiper d’une solution de pilotage à distance. Suivent dans ce Top 3 les équipements de sécurité et d’alarme (15 %) et le système de chauffage (17%). Autre récente enquête intéressante : celle de Rothelec. Cet acteur spécialisé dans « le chauffage éco-électrique » a fait une photographie de la génération la plus connectée et la mieux équipée en domotique.

Son sondage met en exergue que 62 % des interrogés, tous âges confondus, portent de l’intérêt pour les fonctions domotiques liées à la gestion des ouvertures. Une belle aubaine pour la filière des serrures connectées, mais aussi de la baie en général. Le mouvement de fond concerne les objets connectés (IoT) et l’intégration cloud-to cloud (C2C). Cette dernière technologie permet à l’utilisateur de connecter des plateformes informatiques hébergées sur des clouds disparates.

Serrures 2.0 : l’avenir ?

Connectées, les portes, par exemple, sont couplées à des offres de box domotiques et applications smartphones assurant un pilotage intelligent la maison : déverrouillage, connexion avec l’alarme, contrôle d’accès, etc.

D’ailleurs, le taux de pénétration a triplé en France en 2020 vs 2019 où moins de 4 % des artisans avaient posé des serrures connectées. Dans sa dernière étude européenne, l’institut 
D’après une étude Statista, le taux d’équipement des foyers européens en serrures connectées avoisine 1 à 1,5 % à ce jour.

Ce segment de niche intéresse de plus en plus les industriels. À l’instar d’Axalys, Dény Security, Havr (solutions Li-Fi), Legrand, Lockly, Maco Ferrures, Somfy ou encore Picard Serrures et Netamo. Ainsi chez Yale, sa serrure Linus plusieurs fois distingués par des prix internationaux, est compatible avec les principaux systèmes de smart home, assistants vocaux et plateformes d’hébergement.

La connectique se déploie aussi pour les menuiseries motorisées telle que Roto avec son dispositif Roto E-Tec Drive intégré dans les châssis et qui autorise la motorisation des fenêtres à distance. Quant à la serrure biométrique, elle n’en est qu’à ses balbutiements.

Serrure connectée • Ce n’est plus de la fiction !

Exit le trousseau de clés en acier inoxydable ? Pour démocratiser les nouvelles générations de serrures, les fabricants investissent beaucoup en R&D. Les solutions 2.0 s’installe sur tout type de portes et se pilotent via le smartphone, la programmation ou la géolocalisation. Des modèles proposent l’ouverture à distance quel que soit le lieu où se trouve l’utilisateur. Côté pose, il suffit de changer le cylindre de serrure avec celui de la serrure connectée.

Stéphane Vigliandi
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