Relocalisations : le “Made in France » séduit-il les artisans ?
Sanitaire, médicale, technologique, numérique, de défense ou industrielle… Partout en Europe, les questions de souveraineté(s) sont redevenues d’une actualité brûlante depuis deux ans avec la crise des supply chains. Si l’industrie du BTP n’échappe pas aux vagues de relocalisations, l’artisan reste parfois pris entre deux feux. Continuer à céder aux sirènes du prix bas ? Ou privilégier qualité et SAV dans un esprit engagé et responsable ?
EN RÉSUMÉ
• Quo-corico ? La crise Covid n’a fait qu’accentuer la prise de conscience des Français sur la nécessité d’accélérer la réindustrialisation des territoires et préserver les emplois locaux tout en répondant aux objectifs de réduction de l’empreinte carbone du pays.
• Proximité, délais d’approvisionnement écourtés, accompagnement et services plus réactifs, impact environnemental amélioré : pour les artisans du Bâtiment aussi, les achats de produits sourcés en France ou en Europe contribuent à valoriser leurs actions RSE.
À Bordeaux, les récentes Assises du “Produire en France” n’ont pas hésité à jouer carte sur table moins d'un mois avant les élections présidentielles. « Nostalgie ou espoir ? » : à l’occasion de cette cinquième édition, fabricants, revendeurs, chefs d’entreprises, fédérations et institutionnels ont interrogé les candidats à la course à l’Élysée sur la France des usines. Depuis près de quinze ans, le tourniquet des relocalisations a repris du service. À l’instar de Rossignol, Mauboussin, Solex ou la marque de thés Kusmi Tea qui ont rapatrié leur production en France.
Flambée des coûts matières et du fret, retards de livraison… : le dossier est redevenu prégnant avec la crise sanitaire et, désormais, le conflit en Ukraine. Dans sa dernière étude, le cabinet Trendeo notait « une tendance lourde » : la distance moyenne entre le centre de décision d’un investissement industriel et le lieu de l’investissement était mi-2021 de 3 120 km en moyenne. En un an, la baisse frôle les « 5 % au niveau mondial ». Il s’agirait là d’« un maximum observé » depuis la création de son baromètre en 2016.
Dans l’Hexagone, des acteurs de l’outillage, du consommable ou des EPI ont de leur côté multiplié les annonces de relocalisation pour moins dépendre du sourcing lointain. Si le coup peut parfois être dur à encaisser pour les fabricants, la crise Covid a validé et – sans doute – accéléré le choix des circuits courts permettant à certaines marques de sécuriser leurs approvisionnements et de s’adapter plus vite à la demande.
« Tous les acteurs qui croient en la force industrielle française ne demandent plus qu’à être écoutés et pris en considération à la hauteur de l’importance du sujet qu’ils portent. »
Julien Vialar, directeur du Lab’ OFG
Rivaliser avec le grand import ?
À la tête du Synamap (filière des EPI), Renaud Derbin constate que « si le “Made in France” et “in UE” n’étaient pas forcément un point déterminant ces dernières années dans l’acte d’achat des professionnels, la crise rebat les cartes entre critères de prix, de qualité et de gestion des risques sur les chantiers – qu’il s’agisse d’EPI classiques ou de catégorie 3 ».
Courant 2023, le syndicat devrait d’ailleurs élargir ses actions de formation par typologie de risques (chimique, arc électrique, coupures…). En lien avec l’OPPBTP, « il s’agit d’amener l’utilisateur à mieux comprendre la nature des risques et le sensibiliser à la qualité des équipements à valeur ajoutée », selon Renaud Derbin.
Avant la crise sanitaire déjà, des enseignes de négoce ont clairement souhaité promouvoir le savoir-faire français, et mettre en lumière les entreprises locales et nationales capables de rivaliser avec les acteurs du grand import. Loin de faire un coup marketing ou de surfer sur les nouvelles tendances de consommation, cette logique de circuits courts entend garantir un accompagnement et des services plus réactifs aux artisans. C’est aussi un critère d’écoresponsabilité. Dans son Livre blanc 2022 publié en février, la Capeb a d’ailleurs rappelé aux candidats à la présidentielle le besoin de « mobiliser et former les entreprises à des démarches RSE adaptées ». Sera-t-elle entendue ? (Dossier réalisé par Jérémy Bécam et Stéphane Vigliandi)
Chiffres-clés
• 70 % des Français jugent que le “Made in France” est devenu un critère de choix.
(Source : Crédoc)
• 3 000 gammes de produits certifiés OFG (Origine France Garantie) fin 2021, tous secteurs confondus.
(Source : Origine France Garantie)
• 42 % des Français prêts à payer de 5 à 15 % plus cher des produits plus vertueux, -9 points vs 2021.
(Source : 5e baromètre WaveStone, mars 2022)
• 720 M€ C’est le montant du plan France Relance pour financer sur trois ans des projets industriels avec usines à la clé.
••• L’AVIS DES INDUSTRIELS •••
Renaud Derbin, président du Synamap* • « EPI conçus, désignés et assemblés en France, mais… »
Covid-19 et souveraineté industrielle • La pandémie a fait changer d’échelle les niveaux tarifaires de l’amont industriel. Explosion des coûts matières et de l’énergie, envolée sur le fret maritime et la supply chain globale, difficultés d’approvisionnement… : la crise sanitaire a mis au grand jour les fragilités du tissu industriel français et mis en exergue la dépendance des chaînes d’approvisionnement dans de nombreux secteurs. Elle a agi comme un véritable révélateur sur la nécessité d’un « patriotisme économique » pour reprendre la formule du chef de l’État. L’impact est d’autant plus fort que beaucoup de produits issus du sourcing lointain n’ont pas forcément une forte valeur ajoutée. Dans l’industrie en générale, le mouvement de relocalisation avait déjà été amorcé bien avant le plan France Relance [aides du gouvernement et de l’Europe]. Dès 2014, il y a eu un déclic sous l’activisme d’Arnaud Montebourg, le ministre de l’Industrie de l’époque [et aujourd’hui l’un des administrateurs du label OFG].
Phénomène multifacettes • De facto, une tendance mondiale aux relocalisations de l’outil productif qui se dessine depuis deux ans au fur et à mesure que les niveaux d’investissement des fabricants ont retrouvé en 2021, peu ou prou, leur niveau d’avant-crise du Covid. Sur le marché des EPI et des vêtements de travail en particulier, notre industrie produit déjà tout ou partie sur le territoire ou en Europe – notamment des PME et ETI. C’est un levier d’actions pour être, a priori, mieux armé dans l’hypothèse de futures crises. La robotisation croissante de l’appareil logistique peut aussi contribuer à raccourcir les supply chains.
Limites et cycles longs • Dans nos secteurs d’activité, la réindustrialisation à 100 % est un beau concept ! Mais elle a, pour l’instant, ses propres limites. Coûts de la main-d’œuvre, perte de certains savoir-faire industriels… : à de rares exceptions, la confection de vêtements (tissage, teinture…) par exemple doit encore être souvent réalisée dans la zone Euro-Méditérranée [Europe de l’Est et Maghreb, au Maroc essentiellement]. Mais grâce à ces usines que les marques veulent les plus exemplaires possibles, la profession devrait pouvoir relocaliser progressivement sur le “Vieux continent”. Quoi qu’il en soit, les choses prennent du temps ! N’oublions pas que le monde de l’industrie travaille sur des cycles plutôt longs. Propos recueillis par S. Vigliandi
* Syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection
Pierrick Auboiron, président du Secimpac* • « Trend mondial : la fabrication au plus proche des utilisateurs »
“Made in France” : plus qu’un effet de mode • Si la tendance se renforcer ces dernières années, elle reste faut tout de même à tempérer dans un secteur de l’outillage électroportatif qui importe de nombreux composants depuis l’Asie du sud-est. La demande de “Made in France” s’est accélérée avec la crise-Covid qui a fortement impacté le marché en 2020. Une partie de nos clients cherche désormais des produits fabriqués en France, voire en Europe. Les membres du Secimpac ont mené de nombreuses actions vis-à-vis du “Made in France” qui ont eu un impact sur les ventes et l’image de marque des entreprises. Concernant Stanley Black & Decker [Pierrick Auboiron est directeur commercial France de Stanley Black & Decker], nous avons beaucoup communiquer sur nos produits fabriqués dans nos usines françaises. Distributeurs et utilisateurs finaux y sont sensibles.
Proximité : la nouvelle stratégie • Plus que le “Made in France” ou “in Europe”, la proximité est le nouvel enjeu pour notre secteur et est en corrélation avec l’impact environnemental des produits qui prend de plus en plus d’importance dans notre société ; surtout face à la hausse du prix des matières premières. Plusieurs fabricants d’électroportatif se sont recentrés sur des usines locales en rapatriant leur production en Europe pour réduire les problèmes logistiques, augmenter réactivité et flexibilité, évitant ainsi d’être dépendants des pays asiatiques. La distribution aussi a été directement impactée par les effets de la crise-Covid et est donc favorable à une production locale.
Impact sur les prix • Les relocalisations peuvent induire de légères hausses de prix liées, entre autres, aux coûts de main-d’œuvre. Celles-ci sont comprises et acceptées par le consommateur final et la distribution BtoB. Les artisans se dirigent davantage vers des produits fabriqués localement, même si le tarif est un peu plus élevé… dans la limite du raisonnable bien sûr ! Cette tendance de fond devrait s’accentuer. Mais sur un marché très concurrentiel, l’effet prix doit être maîtrisé pour rester compétitif.
Des freins malgré tout • Plusieurs paramètres peuvent toutefois ralentir l’essor du “made in France”. Outre un marché très tendu sur les approvisionnements (composants électroniques…), la filière se heurte à des difficultés pour trouver chauffeurs et main d’œuvre qualifiés que ce soit dans l’Hexagone ou en Europe. En se désindustrialisant depuis près de trente ans, la France a fait partir les compétences et les talents. Nous avons besoin de former davantage et d’attirer les plus jeunes vers nos métiers. Propos recueillis par J. Bécam
* Syndicat des entreprises internationales de l’outillage portatif et consommables
Assises du “Made in France” • Quelle politique après le 10-Mai ?
Écologie et souveraineté industrielle au programme ! Depuis 2010, c’est le rendez-vous incontournable que, tous les ans, l’association ProFrance fixe aux promoteurs du marquage “Fabriqué en France”, “Produit en France” et autre “Fait en France”. Mi-mars à Bordeaux, les 5es “Assises du Produit en France” ont revêtu une importance particulière dans un contexte très inédit marqué par les conséquences de la crise sanitaire et du conflit en Ukraine, par l’accélération du changement climatique et par l’élection présidentielle.
Plus de 500 chefs d’entreprise, d’experts et d’institutionnels ont débattu pour que les candidats à l’Élysée expriment des « propositions concrètes » en vue de « la réindustrialisation écologique » du pays. Avec, en toile de fond, la certification mise en place par le Lab’ OFG (Origine France garantie dont Gilles Attaf, en photo, est le président de la certification OFG).
Lancé mi-2021, ce think-tank du label OFG se focalise sur « trois sujets d’avenir pour l’industrie française : la formation, la transition numérique et le développement durable ». En amont de la course à l’Élysée, il a pris le pouls de 600 entreprises certifiées pour « apporter un regard concret et opérationnel sur la politique industrielle française ». Premiers résultats attendus après le 10 mai. S. V.
Origine France Garantie : le cahier des charges
S’appliquant à tous types de biens de consommation grand public et professionnels, la certification OFG s’obtient « si deux critères cumulatifs sont respectés : entre 50 % et 100 % du prix de revient unitaire du produit est français et le produit doit prendre ses caractéristiques essentielles en France – c’est-à-dire que toutes les étapes de transformation y sont effectuées », rappelle l’Afnor qui délivre ce signe de reconnaissance. Elle est octroyée après un audit indépendant et se différencie du “Made in France” qui n’est qu’un critère douanier jugé « trop lâche et peu contrôlé ».
••• DE L’AMONT À L’AVAL : LES STRATÉGIES MISES EN ŒUVRE •••
CÔTÉ FABRICANTS • Quand le tricolore monte au front
Outillage, consommables, équipements de chantier, vêtements de travail, EPI ou EPC : le local retrouverait-il ses lettres de noblesse ? Bien que le prix reste un critère essentiel pour beaucoup de clients et de revendeurs, « nous nous battons tous les jours pour mettre en avant la fabrication française. C’est notre fer de lance », martèle David Petitprez, directeur distribution de Tivoly.
« En outils coupants, il ne reste plus que deux fabricants français : Tivoly et Diager. Si un utilisateur ne fait pas toujours le distinguo entre une production française et du sourcing lointain, il nous revient d’expliquer et de démontrer les spécificités techniques de nos produits », rappelle ce manager.
De son côté, avec des tarifs de fret qui ont plus que quintuplé depuis fin 2019 selon la Cnuced*, les vis Rocket de Vynex vont quitter les usines taïwanaises pour revenir dans les usines ardennaises de son propriétaire Vynex.
* Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
Réduire la dépendance aux pays d’Asie
Même logique chez Forézienne MFLS. Avec près de 70 % du marché national des lames de scies à ruban utilisées par les métiers du bois, la PME de la Loire va relocaliser sa production de lames de scies circulaires (2 M€ investis) jusqu’ici sous-traitée à l’étranger… « tout en diminuant de 15 à 20 % le prix de revient ».
Chez Rostaing, des réflexions aussi sont en cours pour rapatrier une partie de sa production dans l’Ain. À la barre de la marque créée en 1789 et spécialisée en gants de protection, Stéphane Rostaing évoquait le projet dans les colonnes du magazine Le Tout Lyon fin février.
« Si l’on veut un retour à une production française, pourquoi pas ! Mais il faut que les conditions soient réunies. Quoi qu’il en soit, il reste difficile de réindustrialiser sans automatiser », confiait-il. Le « pionnier français des gants de protection techniques » avait déjà fait un premier en relocalisant une partie de son activité du Vietnam au Maroc.
Stratégie carbone
Intérêts stratégiques et environnementaux peuvent-ils converger ? Dans l’univers de la protection des travailleurs isolés ou à risques, Lionel Brunnengreber, lui, claironne à coups de posts son attachement au label “Fabriqué en France”. Patron de My Angel, cet ingénieur en défense et sécurité y est allé de son cocorico à la veille des Assises #ProduireEnFrance. Et de rappeler que « nos solutions et applis sont 100 % “Made in France” de la conception à la fabrication, tout comme notre plateforme téléphonique d’urgence basée en France ».
Autre illustration chez Edma. Selon Nicolas Saint-Ouen, directeur marketing-achats, « l’Histoire donne aujourd’hui raison à ceux ayant maintenu leurs usines en France. À travers cette démarche, nous réduisons les temps de fabrication et les délais de livraison tout en limitant notre empreinte carbone, et essayons constamment de créer de nouvelles compétences industrielles ».
Ce fabricant d’outils à main vient ainsi d’investir 5 M€ sur trois ans pour s’équiper de nouvelles machines et former ses équipes. L’occasion pour la marque orange et bleu de garder « un outil d’avance », comme le précise sa base-line ? « Si le marché n’intègre pas qu’un outil “Made in France” soit légèrement plus cher en raison des coûts main-d’œuvre et de l’inflation sur les matières premières, ce peut être un frein pour développer les fabrications dans l’Hexagone », craint toutefois Nicolas Saint-Ouen. J.B et S. V.
14 000 $ C’est le coût d’un conteneur de 40 pieds pour le trajet Shanghai-Rotterdam, multiplié par 7 entre début 2020 et début 2022.
CÔTÉ NÉGOCE • Mission pédagogique “écoresponsable”
“Pour une planète qui tourne rond… !” À l’été 2020, l’accroche de la campagne solidaire #MeublezVousFrançais signait l’union sacrée entre près de 350 fabricants et une vingtaine d’enseignes nationales (soit plus de 2 500 magasins). Le secteur nouait avec Bercy un partenariat jugé « inédit » pour « sensibiliser le consommateur à l’impact positif d’un achat local ». Parmi les signataires : les réseaux Artipôle, GrandBains et Richardson pour le mobilier de bains.
De l’artisan au grand compte en passant par le prescripteur, l’intérêt pour les productions locales (France, Europe) aurait encore gagné des galons sous l’effet de la crise sanitaire, à en croire de nombreux acheteurs du négoce.
Chez Legallais, « l’offre issue du sourcing proche est valorisée depuis quatre ans dans nos catalogues print et web [voir photo] pour le client ait une grille de lecture claire et achète en connaissance de cause », rappelle la directrice RSE Brigitte Delord.
Citoyens et résilients
« À la demande de la force de vente » du réseau, l’E-boutique Éco-Responsable que l’enseigne a lancée en 2007, s’est dotée l’an passé d’un moteur de recherche facilitant la sélection de produits à moindre impact CO2. Avec une logique de circuit court en termes d’approvisionnement.
« Avant d’être qualifié écoresponsable pour une période de cinq ans, Legallais s’assure que le fournisseur ait mené depuis moins de trois ans son évaluation RSE selon des labels tels qu’EcoVadis, Lucie, B-Corp, Afaq 26000 ou Acesia* », prévient la manager. Petit outillage, EPI, plomberie, électricité… : sur ses 55 000 références, environ 3 600 sont à ce jour qualifiées de vertueuses et capteraient déjà « environ 10 % du CA de Legallais ».
Dans le même esprit, RG Safety affine depuis deux ans son outil RGreen Concept : sorte d’appli “Yuka” pour évaluer les EPI. « Avec l’adoption de la loi Climat et Résilience, l’environnement va devenir un critère obligatoire dans les appels d’offres publics, et le mouvement touche aussi le secteur privé », prévient Arnaud Derbin à la tête du Secimpac. S. V.
* Démarche d’évaluation fournisseurs (loi Sapin II, devoir de vigilance, suivi de supply chain) certifiée par l’Afnor
CÔTÉ ARTISANS • Leurs critères d’achat en négoce
Bruno Hatton, président de l’UNA-Capeb Serrurerie-Métallerie (Sarthe)
QUALITÉ • « En général, la confiance vis-à-vis des produits fabriqués en France et en Europe est plus élevée, car le suivi ou la garantie du remplacement à l’identique d’un équipement défaillant est plus aisé.
Sensible pourtant à l’écologie et l’économie circulaire, la nouvelle génération d’artisans a tendance à chercher un prix avant tout en négoce, notamment pour le consommable. Sans doute constateront-ils à l’usage que la qualité prime sur le prix !
Acheter local c’est aussi privilégier le circuit court, des produits plus durables et limiter le gaspillage. Oui, nous sommes prêts à payer plus cher un produit fabriqué en France plutôt qu’en Asie… mais dans la limite du raisonnable. Un outil, un EPI sont des investissements de long terme. »
Carole-Anne Terranova, gérante de Plomberie au Féminin (Toulon-sur-Allier, 03)
NOTORIÉTÉ DES MARQUES • « Honnêtement, je ne regarde pas l’origine des produits lorsque je suis chez mon fournisseur. J’utilise généralement les mêmes marques car je connais leur qualité. Mes deux autres critères portent sur le prix et la disponibilité des pièces de rechange.
La notoriété de marque a aussi son importance car elle est garante de la qualité de l’outil ou de la pièce. J’essaye de savoir également si les plateformes de stockage du fabricant ou du distributeur sont situées en France pour bénéficier d’une disponibilité rapide.
Il faudrait davantage mettre en avant ces bénéfices produits dans les points de vente, mais aussi que les industriels valorisent leurs atouts encore plus dans le contexte actuel de tensions sur les approvisionnements. »
Cédric Caudal, gérant de l’entreprise générale Eurénove et blogueur (Bois, 41)
SAV • « S’il est important de défendre les produits fabriqués sur notre territoire, les gammes françaises d’outillage électroportatif ne sont, à mon goût, pas assez nombreuses en France et, peut-être pas suffisamment bien référencées.
Pour choisir mon outillage, je me base sur trois critères : la notoriété de la marque, la qualité de son SAV et l’expertise de ses équipes. Quand on achète le modèle d’une marque asiatique par exemple, il est souvent très difficile de contacter le service client en cas de panne.
Il vaut parfois mieux en racheter une ! Je préfère payer pour avoir de la qualité. C’est aussi une image que je renvoie auprès de mes clients particuliers même si, bien sûr, ce n’est pas l’outil qui effectue le travail à ma place. »