La FFB Bas-Rhin ne veut pas crouler sous les déchets
Dans le département du Bas-Rhin, « il n’y a que deux dépôts de Rekupo dans tout le département pour 700 entreprises », tempête Guy Kleinmann, président de la commission nationale Technique & Peinture au sein de la Fédération française du Bâtiment (FFB). Entretien avec ce patron de l’entreprise éponyme de peinture, isolation et décoration, mais aussi président de la FFB pour le Bas-Rhin.
De fait, la réglementation en pleine évolution relative à la responsabilité élargie des producteurs ou sur l’enlèvement et la gestion des déchets des acteurs de la construction va bousculer bien des habitudes initialement prévus le 1er janvier 2022, mais qui viennent d’être reportés d’un an. « On avait besoin d’avoir une réglementation plus exigeante », reconnait le président de la commission (en photo). D’après lui, ce sont surtout les artisans, les petites PME qui doivent dorénavant se conformer aux nouvelles consignes, considérant que les "majors" sont exemplaires dans ce domaine.
Et de réaffirmer « qu’il faut que les acteurs plus modestes prennent exemple sur elles : sur le chantier, on traite les déchets et on respecte la sécurité ». Pour autant, Guy Kleinmann est conscient du chemin qui reste à parcourir pour organiser la collecte des déchets chez les producteurs ou le distributeur des produits visés par la réglementation, en particulier les peintures et les solvants.
Une organisation à optimiser
Or, Rekupo, la société chargée au niveau national de récupérer les déchets en question auprès des gros producteurs ne serait pas en mesure de réaliser pleinement sa mission. Avec seulement deux dépôts dans le Bas-Rhin, le président de l'antenne départementale de la FFB déplore plus généralement des bennes qui ne sont pas assez renouvelées et des plages horaires de collecte qui ne sont pas suffisamment élargies.
Selon lui, il ne suffit pas de répercuter dans les devis destinés aux clients finaux le coût de la collecte pour que tout soit réglé… À telle enseigne que lui-même a choisi depuis longtemps de travailler avec un spécialiste privé de la collecte et du traitement de déchets professionnels, et pas que les pots de peinture : « C’est plus cher mais c’est plus efficace », affirme-t-il. À bon entendeur. Christophe Nagyos (correspondant régional, Alsace)