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Nouveau pic de chaleur : piqûre de rappel des précautions à prendre

Stéphane Vigliandi
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Chantier et canicule.

Alors que le mercure devrait avoisiner les 40°C dans la moitié Sud du pays et les 35°C au nord de la Loire jusqu’au milieu de la semaine prochaine, les salariés du BTP sont concernés au premier plan par ces conditions météorologiques potentiellement dangereuses pour leur santé. Rappel des différentes mesures et obligations des employeurs sur les chantiers.

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Bien que la fin de la saison estivale approche, l’Hexagone a de nouveau chaud. Très chaud même ! Dans un bulletin publié ce jeudi 17 août, Météo-France alerte sur une nouvelle vague de « fortes chaleurs et canicule » qui « va s’accroître au cours de la fin de semaine et le pic d’intensité se situe entre mardi et mercredi ». D’ailleurs, l’établissement public prévoit d’ailleurs « l’épisode le plus chaud de l’été 2023 ».

Depuis le mois de mai dernier, les Pouvoirs publics rappellent les précautions à prendre pour les ouvriers sur les chantiers et les obligations de leur employeur. Comme tous les ans, ils assurent une « veille saisonnière » du 1er juin au 15 septembre.

De son côté, l’OPPBTP a publié mi-juin un guide de recommandations “Fortes chaleurs et effets caniculaires sur les chantiers”, tandis que l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) multiplie les supports de sensibilisation sur le travail par forte chaleur.

« Les 40°C pourront encore être approchés ou atteints localement en début de semaine prochaine dans les plaines du Sud-Ouest, le Languedoc-Roussillon, la basse vallée du Rhône ou la Provence […] Les maximales vont à nouveau grimper entre dimanche et mercredi, et on pourrait tutoyer les 35 °C dans le Bassin parisien mercredi. »
Météo-France, bulletin du 17/08/2023

Cartes de vigilance Météo-France du 18 au 20 août 2023

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Météo-France.
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Météo-France.
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Météo-France.

Les travailleurs, surtout ceux en extérieur, sont exposés à la chaleur et à des contraintes thermiques élevées. Ces dernières peuvent induire des risques pour la santé et la sécurité des salarié.e.s, voire être à l’origine d’accidents du travail.

Les employeurs du BTP notamment se doivent d’anticiper les vagues de chaleur et adapter l’activité sur les chantiers. Pour y faire face, ils ont obligation d’évaluer les risques liés aux vagues de chaleur et de mettre en œuvre des mesures de prévention adaptées.

À cet effet, le ministère du Travail met à leur disposition un kit d’information construit en collaboration avec l’INRS, l’OPPBTP et la CCMSA (Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole). Cette boîte à outils apporte des conseils aux ouvriers et des préconisations spécifiques sur les chantiers du BTP.

Elle se compose d’un guide de prévention des risques liés aux vagues de chaleur, d’un dépliant d’information à destination des employeurs (préparation, action, amélioration) et d’une affiche d’information qui sensibilise les travailleurs à adopter les bons réflexes par fortes chaleurs.

« Au-delà de 30°C pour une activité de bureau et de 28°C pour un travail physique, la chaleur peut constituer un risque pour la santé des salariés. »
Institut national de recherche et de sécurité (INRS), communiqué du 23/05/2023

Instruction interministérielle

En outre, le gouvernement a publié le 12 juin 2023 une nouvelle instruction interministérielle pour la gestion des vagues de chaleur. Celle-ci détaille les mesures d’organisation pour la préparation et la gestion des impacts sanitaires liés aux températures élevées. Elle s’applique là aussi du 1er juin au 15 septembre 2023 pour l’ensemble de la France métropolitaine.

L’instruction présente les modalités actualisées d’organisation mises en œuvre pour préparer et gérer les impacts sanitaires liés à la survenue des vagues de chaleur en vue de protéger les populations. Y sont précisés l’organisation et les dispositifs de suivi et de gestion mis en œuvre pour suivre l’impact sanitaire de vagues de chaleur.

Par ailleurs, elle rappelle le périmètre d’intervention des services mobilisés au titre de la protection sanitaire des populations en cas d’épisode de chaleur. Notamment via la mise en œuvre de mesures collectives adaptées visant à réduire les expositions : un dispositif national de vigilance météorologique, une disposition spécifique ORSEC (gestion sanitaire des vagues de chaleur) ou encore le dispositif ORSAN EPI-CLIM pour assurer la gestion des tensions dans l’offre de soins de phénomène climatique extrême entre autres.

Pour les travailleurs en extérieur, l’employeur doit fournir au moins 3 litres d’eau par jour pour chacun d’entre eux sur un chantier (Code du travail, art. R. 4534-143).

Plan de gestion, DUERP et... port des EPI

Afin d’anticiper les vagues et pics de chaleur, l’employeur a l’obligation d’élaborer un plan de gestion interne et le DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels). Un référent peut également être désigné au sein de l’entreprise pour organiser la préparation et la gestion des vagues de chaleur en interne.

À cet égard, il convient notamment de recenser les postes de travail les plus exposés à la chaleur. Avec la mise en place de mesures ad hoc : aménagement des horaires de travail, vérification des réserves d’eau potable sur le chantier, information des salarié.e.s sur les moyens de prévention (mise à disposition de brumisateurs, rafraîchissement des bases-vie...) et des symptômes d’alerte (voir encadré ci-dessous) en cas de déshydratation, de coups de chaleur, etc.

Enfin, à noter qu’en dépit d’une période de chaleur ou caniculaire, l’employeur doit inciter ses ouvriers à ne pas se mettre torse nu pour se protéger des coups de soleil. De même il ne peut pas les laisser moins se protéger. Le port des EPI (équipements de protection individuelle) reste de mise. Prévention et sécurité obligent.

Si des objets connectés sont d’ores et déjà commercialisés sur le marché pour se prémunir du fameux coup de chaleur, les marques d’EPI et de workwear proposent tout un vestiaire adapté à la hausse du thermomètre. Car une casquette à visière ne remplacera jamais un casque de chantier. Idem avec une paire de tongs : elle ne fera jamais office de… chaussures de sécurité !

Fortes chaleurs et risques sur les chantiers

Pour un ouvrier intervenant en extérieur et exposé directement à de fortes températures, le risque est particulièrement élevé. Au-delà des 28°C sur un chantier, l’INRS estime qu’il y a un risque pour sa santé.

La chaleur accroît la fatigue, provoque des sueurs excessives et peut déclencher des symptômes plus graves liés au coup de chaleur tels que maux de tête, crampes, nausées, vertiges, etc.

Ces troubles liés à la déshydratation et aux insolations peuvent entraîner « des conséquences très graves et peuvent être mortels dans certains cas », rappelle l’INRS.

Au niveau européen, deux outils sont à disposition des entreprises pour la gestion des vagues de chaleur.
une vidéo ludique “Napo dans… Trop chaud pour travailler”,
 un document intitulé “Températures élevées au travail - Orientations pour les lieux de travail”.

Stéphane Vigliandi
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