Image
Pavé tok

Collectif : de quel bois se chauffe-t-il ?

Grégoire Noble
Image
Partager sur

[Zepros Energie] Le chauffage au bois dans le collectif progresse et le granulé présente des avantages en termes de densité énergétique, de coût et de flexibilité. Propellet a mené une enquête sur les 1 150 chaufferies collectives qui utilisent ce combustible plutôt que du bois déchiqueté, afin de démontrer sa pertinence technique et économique.

Le marché domestique représente 95 % de l’activité des acteurs du granulé. Mais la filière alimente également plus de 1 000 chaufferies collectives à travers la France, qui délivrent de la chaleur à des bâtiments publics (mairies, écoles, lycées, gymnases) ainsi qu’à des lotissements. L’association Propellet, créée en 2008 pour promouvoir l’usage de ce combustible et qui rassemble producteurs et fabricants de granulés ou d’équipements liés (poêles et chaudières), estime pertinent de passer à ce mode de chauffage également dans le collectif. Pour l’heure, exclusion faite de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU), le granulé n’apporte que 2 % de l’énergie des chaufferies industrielles au bois, qui restent très majoritairement alimentées par du bois déchiqueté : plaquettes forestières, connexes de l’industrie du bois, broyats de fin de vie.

La puissance déployée des installations fonctionnant aux pellets reste donc modeste, à 178 MW, avec des chaudières de moins de 300 kW en moyenne. Mais les récentes annonces autour de la RE2020 et de l’accent mis sur les renouvelables au détriment du gaz et du fioul, semblent donner le signal d’un déploiement plus important des granulés. En 2019, la France a produit 1,6 Mt de ces combustibles mais cette capacité devrait atteindre les 2 Mt dans les 2 ans qui viennent. L’association souligne que le potentiel de progression est important dans le collectif et met en avant les points forts des granulés.

Image

Plus de souplesse grâce à des plus petites machines

Tout d’abord sa densité énergétique : le pellet nécessiterait entre 3 et 4 fois moins d’espace de stockage que la plaquette bois. Ce qui facilitera son intégration dans des projets aux contraintes foncières. D’autre part, les livraisons se feront également moins nombreuses, ce qui sera un avantage pour les sites les moins accessibles aux camions, en milieu urbain notamment. Propellet avance ensuite des arguments d’ordre technique : « Les plaquettes nécessitent plus de compétences et de surveillance pour assurer l’exploitation de l’installation (personnel en interne ou contrat) ». Outre cette maintenance facilitée, la faible puissance des chaudières aux granulés serait également positive sur la flexibilité : « Le fractionnement en plusieurs chaudières est courant pour les installations au granulé. Du fait d’une puissance minimale autorisée plus faible que pour une chaudière unique, cette configuration permet de couvrir une plus grande part des besoins thermiques par le bois (y compris les besoins en eau chaude sanitaire l’été) éventuellement sans recourir à une énergie fossile en appoint ».

La chaufferie au pellet serait donc pertinente sur bien des points, même si elle reste très concurrencée par le gaz naturel, dont le prix actuel reste faible à 55 €/MWh. Face aux chaufferies bois-plaquettes, elle serait plus adaptée « lorsque l’intermittence augmente ou pour satisfaire de faibles besoins thermiques », surtout si l’appoint est apporté par une énergie fossile peu compétitive comme le fioul (95 €/MWh). Au moment où les discussions autour de la RE2020 sont d’une brûlante actualité, et qu’un retour au tout électrique est craint par de nombreuses filières industrielles, Propellet milite pour une réflexion et notamment pour la création de petits réseaux de chaleur dans les territoires ruraux, alimentant des bâtiments publics autant que des logements et locaux commerciaux.

G.N.

Grégoire Noble
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire