[Témoignage d'artisan]« Les devis ne sont pas perdus, je vais les décaler »

« Je travaille tout seul sur le chantier, un appartement neuf en plein centre d’Annecy où je ne vois personne » : Thomas Vimont, a la tête d’une entreprise de carrelage a poursuivi son activité avec quelques précautions sanitaires, en particulier la montée d’escalier et la porte de l’appartement. Ce chantier achevé, il s’interroge sur la suite. « J’ai commencé une maison sur Dijon et j’ai dû m’arrêter car les magasins avaient fermé. Sur ce chantier, j’attends une commande de carrelage mais elle n’est pas près d’arriver car elle provient d’Espagne ». Pour l’heure, il est encore autonome. Il a pu assurer un stock de colle chez Tambè Carrelages à La Balme-de-Sillingy (74) qui est toujours resté ouvert. Dans son carnet de commandes, il avait quatre chantiers programmés, de la grosse salle de bains à la crédence de cuisine, mais il va devoir décaler ses interventions. « Tous les 10 jours, j’appelle les clients. J’avais six devis en stand by pour à peu près 15 000 euros. Après, ils ne sont pas perdus, on les fera plus tard. », explique-t-il pragmatique. Quant aux aides de l’État, il pense qu’il n’en aura pas besoin compte tenu de sa situation : « Cela ne fait pas très longtemps que je suis à mon compte (depuis octobre 2019), alors mes charges ne sont pas élevées. De plus, ayant bénéficié d’une bonne activité sur les premiers mois de l’année, si je ne travaille pas pendant 15 jours ou trois semaines ce ne sera pas très grave.»
(recueilli par V.Riberolles)