
Les aides à la réno "toujours inefficaces" selon UFC-Que Choisir

L'UFC-Que Choisir s'est intéressée aux aides à la rénovation énergétique. Et les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées par les pouvoirs publics. Le nombre de chantiers est inférieur à ce qui est attendu en raison de la difficulté pour les artisans et consommateurs à comprendre et se saisir des dispositifs de soutien...
La France compte 4,2 millions de passoires thermiques (classes énergétiques F et G). En 2024, les pouvoirs publics visaient la rénovation de 700 000 logements dont 200 000 en rénovation « d’ampleur ». Nos confrères d’UFC-Que Choisir constatent que les dispositifs d’incitation (MaPrimeRénov’, CEE) sont restés inefficaces, puisque seules 91 400 rénovations d’ampleur ont été menées, aux côtés de 341 000 « gestes » de rénovation, soit 432 000 chantiers seulement. Les auteurs d’une étude portant sur la rénovation énergétique constatent : « Ces chiffres témoignent de l’échec des dispositifs actuels à faire basculer les ménages vers des rénovations performantes. Pendant ce temps, les conditions de vie se dégradent : 26 % des Français(es) déclarent avoir souffert du froid chez eux, et près de 60 % de la chaleur ».
« Sans des réformes structurelles ciblées, la France n’atteindra pas ses objectifs en termes d’amélioration de la performance énergétique des logements. Des millions de ménages continueront d’en payer les conséquences sur leur confort et leur santé », Marie-Amandine Stévenin (présidente UFC-Que Choisir)
Précisément, ils pointent des aides trop complexes à mobiliser (notamment MaPrimeRénov’ qui concentre 88 % des montants). Et la situation serait encore plus problématique pour les Certificats d’économies d’énergie, « en particulier dans le cas d’une rénovation par geste » ; ce serait aux ménages eux-mêmes d’identifier les offres de primes auxquelles ils pourraient prétendre, en l’absence d’un guide les recensant. Au-delà de la difficulté administrative, UFC-Que Choisir souligne également que le montant des aides reste insuffisant, pour les ménages intermédiaires notamment. « Dans le cas d’une rénovation d’ampleur, le soutien MaPrimeRénov’ peut se limiter à 20 % du coût des travaux, même pour des projets très ambitieux », notent les auteurs. Pour les ménages très modestes, qui peuvent être aidés plus largement, le problème reste l’avance des montants à consentir…
Des solutions de bon sens ?
L’étude estime qu’il serait nécessaire de faire du réseau France Rénov’ un point de passage systématique pour les ménages français, afin de garantir à tous un parcours de travaux plus clair et efficace, y compris pour établir une trajectoire de rénovation « par étapes » (gestes successifs). Les spécialistes recommandent également qu’un comparateur officiel soit mis en ligne pour présenter toutes les primes CEE existantes. Sur les montants alloués, il apparaît qu’une revalorisation des niveaux d’aides serait nécessaire, en particulier vers les ménages non modestes. L’accompagnement par Mon Accompagnateur Rénov’, dont le montant peut atteindre 3 000 €, devrait être mieux pris en charge tandis que les banques devraient être plus mobilisées pour diffuser les Prêt à Taux Zéro (PTZ) dans le cadre d’objectifs chiffrés annuels.
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